Une quantité importante de drogues saisies par les juridictions de Niamey au titre de l’année 2021-2022 a été incinérée le jeudi 30 juin 2022 sur un site aménagé à cet effet sur la route de Dosso, non loin de Sorey. Les faits se sont produits au cours d’une cérémonie officielle qui a été présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, Monsieur Ibrahim Jean Etienne, dans le cadre de la célébration de la 35ème Journée Internationale de Lutte contre l’Abus des Drogues et des Substances Illicites.
Les drogues et substances illicites incinérées sont les suivantes : Cannabis 1.308 briques, 2.798.450,99 grammes, 2.129 cornets et 16 joints, Tramadol : 311.895 comprimés, Cocaïne : 187,8 grammes, D5 : 34.786,44 comprimés, Exol : 17.810 comprimés, Diazépam : 147.336 comprimés, Rezler : 49 paquets, Chanvre Indien : 626 cornets, Crack : 4050,84 doses, Héroïne : 451,43 grammes, Poudre Blanche : 99 sachets, Feed Finer : 38 cartons, Gabdol : 24 cartons, Abenor : 1 cartons, Diazol : 13 cartons, Divers : 143.506,50 comprimés et 4 sacs.
« Ces quantités nous démontrent combien la drogue reste un fléau pour notre pays et qu’il nous faut redoubler de vigilance et d’ardeur dans cette lutte si nous voulons préserver la santé voire même la vie de nos populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes », a indiqué le SG du Ministère de la Justice.
De ce point de vue-là, a-t-il souligné, il importe de « poursuivre les efforts surtout dans un contexte d’insécurité qui n’épargne aucune de nos frontières que les groupes armés terroristes utilisent pour faire prospérer leurs trafics de tout genre ».
L’illégalité des drogues, leurs effets physiques immédiats et leurs conséquences sanitaires et humanitaires ne sont plus à démontrer a-t-il précisé tout en soulignant que le choix du système des Nations Unies pour célébrer la Journée Internationale de Lutte contre l’Abus des Drogues et des Substances Illicite a porté cette année sur le thème : « Relever le défi que pose la drogue dans des situations des crises humanitaires et sanitaires ».
« Ce thème révèle pour nous la parfaite corrélation qui doit exister entre justice et santé, deux services de l’Etat qui se doivent de collaborer lorsqu’il est question des problèmes de la drogue », a souligné Ibrahim Jean Etienne.
D’après le SG du Ministère de la Justice, pour lutter efficacement contre le problème de la drogue dans le monde, il est nécessaire que les institutions responsables de la justice pénale, de la santé et des services sociaux apportent des solutions intégrées conformes aux conventions internationales relatives au contrôle des drogues, aux obligations en matière de droits de l’homme et aux objectifs de développement durable.
Aujourd’hui, il est admis par tous « que le trafic et l’usage illicite des stupéfiants mettent en péril des droits humains et font courir des risques considérables à la santé publique, car ils tuent environs 200.000 personnes chaque année, brisent des familles, gâchent la vie de milliers de personnes et provoquent l’insécurité et la propagation du VIH », a expliqué Ibrahim Jean Etienne.
D’après lui, l’OCRTIS (office Central de Répression des Trafics Illicites des Stupéfiants) a saisi 6,807 tonnes de résine de cannabis, 5,144 tonnes d’herbe de cannabis, 214,228 kg de cocaïne, 2,385 kg de méthamphétamines, 3.906.852 comprimés de tramadol, 795.084 comprimés de diazépam et 92.779 comprimés d’amphétamine, au cours de l’année 2022. Ce qui, de loin, dépasse la quantité de drogues saisies par le même office en 2021.
« Ces chiffres démontrent une fois de plus que le Niger demeure encore l’une des voies de transit et de passage de drogues », a déploré Ibrahim Jean Etienne.
Au cours de l’année 2022, dans le cadre de la lutte contre le trafic de la drogue et des substances illicites, c’est aussi 3.239 personnes qui ont été interpelées sur toute l’étendue du territoire national dont 116 femmes et 3.123 hommes parmi lesquels 287 sont de nationalités étrangères.
D’après les données statistiques de l’OCRTIS, 18,18% des individus interpelés ont moins de 18 ans, 3,58% sont des femmes, 8,86% de nationalités étrangères et 91,13% de nationalités nigériennes.
La valeur marchande approximative des drogues saisies en 2021, sur l’ensemble du territoire national, est, d’après toujours les statistiques établies par l’Office, estimée à vingt-six milliards quatre-vingt-neuf millions trente sept mille francs Cfa (26.089.037.000 F CFA).
Bassirou Baki Edir