BEPC/Session de Juin 2022 : Epreuves organisées sans incidents majeurs

Débutées le mardi 21 juin 2022 sur toute l’étendue du territoire national, les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) ont pris fin le jeudi 23 juin dernier. L’heure est désormais à l’attente des résultats du travail abattu durant les trois jours d’épreuves écrites qui sanctionnent la fin de neuf mois des cours et d’un cycle du cursus scolaire.

Pour ceux qui auront la chance d’admettre, ça sera la fin d’un cycle d’études et peuvent prétendre au second cycle du secondaire, notamment les lycées d’enseignement général ou les lycées d’enseignement professionnel ou autres.

Au départ de la conquête de ce diplôme ouvrant l’accès aux lycées, le total des candidats est de 146 904, dont 70.678 filles et 76.226 garçons, représentant respectivement 48,11% et 51,89%. Ils ont composé dans 382 centres dissimulés à travers l’ensemble du pays. Parmi les candidats à la conquête du BEPC, 134 592 sont de l’enseignement traditionnel, soit 91,62% et 12 312 candidats du franco arabe, représentant 8,38%. On notait également 87 877 candidats officiels des établissements publics, soit 59,82%, 40 020 candidats officiels des établissements privés (soit 32,69%) et 11 007 candidats libres, soit 7,9%.

Dans le message prononcé à la veille du démarrage du BEPC/Session de Juin 2022, le ministre de l’Education nationale, Pr Ibrahim Natatou, a relevé une diminution du nombre des candidats cette année, estimée à 3759, soit 2,5% de candidats par rapport à l’année dernière. Une régression qui pourrait s’expliquer principalement par « l’annulation de nombreuses candidatures issues des inscriptions frauduleuses, lesquelles ont été constatées lors des missions de l’inspection générale des services », a dit le ministre de l’Education nationale.

Toute chose « qui a obligé certains chefs d’établissements indélicats à corriger leurs listes de candidats », a-t-il expliqué. Une autre raison qui explique la régression de l’effectif des candidats au BEPC serait, selon le ministre de l’Education nationale, la situation sécuritaire qui est à l’origine de la fermeture de certains établissements scolaires et de l’abandon par certains candidats.

On apprend que 720 établissements scolaires sont fermés dans la région de Tillabéri pour raison d’insécurité en avril 2022. Une situation face à laquelle les autorités nigériennes ne sont pas restées les bras croisés et ont initié des centres de regroupement pour la continuité de l’éducation en situation d’urgence. Par rapport aux candidatures issues des inscriptions frauduleuses, il faut dire qu’elle relève de la volonté du Chef de l’Etat, exprimée lors de la rencontre du 27 octobre 2021 avec les responsables syndicaux du secteur de l’éducation. Au cours de cette rencontre, il a été demandé de radier de la fonction publique, les proviseurs qui s’adonneraient à cette pratique et de les traduire devant la justice et qu’une inspection soit menée pour situer les responsabilités.

En outre, comme il est désormais de pratique depuis quelques années, la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) a été mise à contribution pour la sécurisation du processus du déroulement de l’examen. Il s’agit notamment de la sécurisation du processus d’élaboration et de reproduction des épreuves ; le transport des épreuves par voie aérienne ; la sécurisation systématique par les Forces de défense et de sécurité des épreuves et des copies des candidats ; la création de centres d’examens spéciaux sécurisés à Banibangou, Bosso et Makalondi, et l’interdiction formelle du port d’appareils connectés dans les salles d’examen.

Pour mémoire, le BEPC a été créé par le décret n° 47-2052 du 20 octobre 1947. Il a connu des réorganisations en 1959 ; en 1962 ; en 1983 ; et en 2005 par arrêté n° 229/MESS/R/T du 11 novembre 2005. Afin d’apporter des correctifs plus approfondis de nature à le rendre plus crédible et à même de créer chez l’élève la culture du travail et de l’excellence, le gouvernement, lors du conseil des ministres du 7 avril 2007, a examiné et adopté le projet de décret portant réforme du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC).

Aussi, il a été décidé que les délibérations se feront en présence de tous les acteurs, notamment les correcteurs ; l’oral de contrôle sera remplacé par les épreuves écrites comme c’est le cas au baccalauréat. Par rapport aux épreuves d’anglais et de mathématiques, les candidats avaient le choix entre deux types de sujets, à savoir moderne et traditionnel. Les formes traditionnelles n’étant plus enseignées. Il a été décidé de les supprimer et de proposer dans chacune de ces deux épreuves, deux sujets de forme moderne au choix du candidat. En outre, pour toute faute en dictée, on retranchera deux (2) points au lieu de quatre (4) précédemment ; et pour les épreuves d’histoire et géographie, les candidats composeront dans les deux matières au lieu d’une des matières.

Almoustapha Aboubacar