Visite du SG de l’ONU au Niger : Antonio Guterres exhorte les partenaires à soutenir le Niger et le Sahel

Dans le cadre de la tournée ouest-africaine qu’il effectue dans trois pays de la région, le  Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres est arrivé  depuis ce lundi 2 mai et pour deux jours, au Niger pour une visite de travail. Au cours du point de presse qu’il a animé avec le Président de la République Mohamed Bazoum, le patron de l’organisation onusienne a salué les efforts du Niger pour relever les nombreux défis auxquels il est confronté, et a, par la même occasion, exprimé la solidarité des Nations Unies pour lui en  apporter son soutien.
Après son tête-à-tête avec le Président de la République, Mohamed Bazoum, Monsieur Antonio Guterres a expliqué, lors d’un point de presse, l’objectif de la visite de travail qu’il effectue pour la première fois, en terre nigérienne  et qui va l’amener à Ouallam, dans la région de Tillabéri pour y rencontrer les personnes touchées par la crise sécuritaire, et d’évaluer les réponses apportées par les acteurs humanitaires sur le terrain.
Au premier abord, le Chef de l’État a exprimé sa satisfaction de l’intérêt tout particulier que le Secrétaire général de l’ONU accorde au Sahel avec ses défis d’insécurité, de changement climatique, de crise alimentaire et  son lot de déplacés internes auxquels il est confronté. Il a surtout souligné des valeurs d’unité, de convivialité entre les communautés, qui font également partie de la notion de démocratie chère au Président de la République. Aussi a t-il indiqué le chantier de la consolidation de cette démocratie au Niger, à travers le renforcement des institutions, la lutte contre la corruption ainsi que le combat contre le terrorisme. Sur ce dernier point, le Président de la République a mis l’accent sur les efforts consentis notamment en matière d’accroissement de l’effectif des soldats, ceci en dépit du contexte actuel caractérisé par les conséquences du conflit russo-ukrainien, l’impact de la Covid-19, les effets néfastes du changement climatique, le déficit du rendement agricole avec son corollaire de crise alimentaire qui pointe à l’horizon au Niger, de même que dans le Sahel. D’où ‹‹ un appel à la solidarité pour les pays du Sahel que nous sommes ››, a lancé Mohamed Bazoum devant le patron de l’organisation onusienne, avant de solliciter l’accompagnement des Nations Unies face à la volonté du gouvernement d’oeuvrer pour le retour total des populations déplacées de Diffa et de Tillabéri, dans leur bercail.
Pour sa part, saluant l’engagement des autorités nigériennes  face aux multiples défis auxquels elles sont  confrontées, le SG de l’ONU a exprimé sa solidarité pour relever ensemble ces défis.
‹‹ Je salue la vie démocratique au Niger. Elle représente l’exemple pour la région et le continent entier ››, dira  Antonio Guterres, avant de poursuivre que la paix, la stabilité, la cohésion du Niger représentent  une priorité absolue pour les Nations Unies. Il a saisi l’occasion pour rendre hommage le  courage des forces de défense et de sécurité, dans la lutte quotidienne qu’elles mènent face au  terrorisme et l’extrémisme violent, présentant de ce fait, ses condoléances aux familles des disparus des FDS.
Concernant la politique de retour que prône le Président de la République, afin de ramener les déplacés internes dans leur village, le patron de l’ONU n’a pas caché la volonté de l’organisation onusienne  pour l’appuyer, grâce à la mobilisation des ressources. De même,  en matière d’investissement à fond dans l’armée du Niger, dans le renforcement des capacités des FDS, du point de vue financier, des équipements et bien d’autres, sur lesquels Antonio Guterres entend faire des plaidoiries auprès des Nations Unies, au profit du Niger.
Parlant du terrorisme, le Secrétaire général a surtout souligné la nécessité de cerner le problème dans toute sa dimension, en travaillant sur les causes qui y  sous-tendent, notamment, la pauvreté, la crise climatique,  l’insécurité alimentaire, l’exclusion, l’impunité qui, en réalité, alimentent l’extrémisme violent et le terrorisme au Sahel. ‹‹ Cela passe par une approche globale  qui s’attaque simultanément au  sous-développement, tout en renforçant le lien paix, humanitaire et développement ››, a t-il  martelé.
Pour ce faire, le Secrétaire général de l’ONU a exhorté les bailleurs de fonds, à soutenir le Niger ainsi que le Sahel où l’insécurité alimentaire menace déjà plusieurs millions de personnes, en raison du dérèglement climatique.
Au Niger, par exemple où près de 20% de la population sont menacées par l’insécurité alimentaire, le plan de réponse humanitaire  pour l’année 2022, est à seulement  8,7% de financement, le Secrétaire général des Nations Unies en a appelé tous les partenaires au maintien de leur engagement vis-à-vis du Niger et du Sahel, malgré les contingences actuelles dans le monde.
Par ailleurs, sur la pandémie de la Covid-19,  le patron de l’organisation onusienne a salué la mobilisation  du Chef de l’État en matière de vaccination contre la Covid-19, tout en plaidant pour plus d’équité en matière de vaccins.
Du reste, la présente visite qu’effectue Antonio Guterres s’inscrit également dans la tradition onusienne de visiter des pays musulmans et d’y jeûner  pendant la période du mois de Ramadan.
Au lendemain de cette visite, c’est-à-dire le mardi 3 mai, le Secrétaire général des Nations Unies rend visite aux déplacés du terrorisme à Ouallam, dans la région de Tillabéri, pour entendre leurs cris et leur réitérer sa solidarité des Nations Unies. Raison de plus pour Antonio Guterres d’exprimer son soutien à Mohamed Bazoum, en faveur de sa politique de retour des déplacés.
Auparavant, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a été élevé par le Président de la République à la dignité de grande croix de l’ordre du Niger.
Il importe de rappeler que  la tournée africaine qu’effectue le Secrétaire général des Nations Unies l’a d’abord amené au Sénégal avant d’atterrir à ce jour, au Niger. L’étape suivante est le Nigéria où il s’entretiendra également avec les autorités nigérianes, sur les questions de l’heure.
Koami Agbetiafa