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KÉMI SÉBA : Du populisme panafricaniste à l’espionnage ?

Jusqu’à une date récente Kémi Séba a toujours mis en avant les insultes et l’insolence comme armes de son combat panafricaniste. Mais depuis son dernier séjour à Moscou, Kémi Séba porterait les oripeaux d’espion russe, apprend-on. Dans une récente vidéo, il menace les présidents Mohamed Bazoum et Patrice Talon, les traitant de tous les noms d’oiseaux sauvages. S’il s’avère que kemi Séba serait à la solde de la Russie, n’est-ce pas un renoncement aux ‘’urgences panafricanistes’’ pour satisfaire sa boulimie ?

En décembre 2019, nous écrivions : « Si le populiste Kémi Séba maintient la tendance de son incivilité, il est fort à parier qu’il risque d’être déclaré persona non grata dans bien de pays africains. Ses écarts commencent à déranger plus d’un même parmi ses fans. Ses propos insultants sur le président de la République du Niger ont suscité indignation et déception dans l’opinion publique nigérienne ».

Après Issoufou Mahamadou, Mohamed Bazoum est dans le viseur de Kémi Séba. Il a le culot de menacer le président du Niger comme s’il était au-dessus du peuple nigérien. Certes le régime de Bazoum n’est pas en bons termes avec la junte malienne connue pour ses accointances avec la Russie. Si kémi Séba en veut à Bazoum pour sa politique étrangère, l’on comprend aisément son jeu puisqu’il serait désormais un agent russe.

 Kémi Séba, espion russe

Le leader des ‘’Urgences panafricanistes’’ serait un mercenaire à la solde des Russes. Lors de son dernier déplacement à Moscou en mars 2022 (visite au cours de laquelle il a officiellement rencontré Mikhail Bogdanov (MB) vice-ministre russe des affaires étrangères le 09 03 2022), Kémis Séba aurait profité pour signer un contrat de recrutement au profit des services russes de renseignement le 10 mars 2022, apprend-on.

Il devient ainsi un agent russe qui, contre rémunération, sera envoyé en mission dans différents pays d’Afrique afin d’y empêcher le recrutement de volontaires africains par l’Ukraine. Il va notamment être déployé dans les pays qui ont soutenu la résolution de l’ONU contre la Russie. Dans ce cadre, il est probable qu’il se rende prochainement à Brazzaville et N’djamena, selon une source bien renseignée.

En ce moment, Kémi Séba n’hésite pas à proposer à ses relais africains de les mettre en contact avec les Russes et de jouer l’intermédiaire, en échange d’argent. Kémi Séba prouve ainsi qu’il utilise les combats des africains légitimes pour sa notoriété et son intérêt personnel.

Cet agitateur et persona non grata en Afrique. Connu pour organiser des manifestations et déstabiliser les régimes africains par le biais de son association extrémiste et racialiste « Urgences panafricanistes », Kémi Séba projette d’installer une antenne de l’association au Tchad, apprend-on.

En effet, en échange d’un soutien financier, Kémi Sémi aurait notamment proposé au colonel Mamady Doubouya, chef de la junte guinéenne, d’organiser des manifestations et d’agiter la jeunesse au Niger et en Côte d’Ivoire afin de détourner l’attention portée sur la Guinée et relâcher la pression de la CEDEAO.

 Kémi Séba, un sulfureux donneur de leçons

L’intéressé est connu des services de police français pour des infractions en lien avec son activisme. Il a notamment purgé une peine de 45 jours en 2014 pour une condamnation prononcée en 2008, pour les motifs suivants : violences en réunion, participation à une manifestation en étant armé, violence, outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, provocation non publique à la discrimination à la haine ou à la violance raciale (antisémitisme) ; entre 2005 et 2009. De plus, Kémi Séba est connu pour évoluer dans les quartiers sensibles de Paris et trainer avec des personnes jugées peu fréquentables liées au grand banditisme parisien.

Kémi Séba en porte-à-faux avec les valeurs africaines

A bien l’écouter, il va sans dire que le panafricanisme qu’il prône pourrait se bâtir sur fond d’expressions nauséabondes sans respect des valeurs toutes africaines qu’il aspire défendre. Il pense être sur un piédestal qui lui permet l’irrévérence contre les aînés et, partout sur la terre africaine dont il pense défendre les intérêts face au néocolonialisme occidental, il est chez soi. Il peut bel et bien être chez soi partout en Afrique, c’est un droit à lui accordé parce qu’il est africain d’origine.

Par contre, suivant le principe de l’intangibilité des frontières, il reste et demeure de nationalité étrangère en terre nigérienne. Et de par ce principe, il est hors de question pour nous d’accepter qu’un étranger insulte et manque de respect à notre Président de la République, le père de notre nation. En insultant le Président Issoufou puis Mohamed Bazoum, il nous a tous insultés. Nous pensons qu’il est de notre devoir de lui faire part, alors, de toute notre amertume face au choc qu’a provoqué en nous son propos.

Evidemment, c’est par respect pour la doctrine dont il se veut être le chantre, qu’il est accueilli par une jeunesse avide de liberté et d’épanouissement de notre continent, le berceau de l’humanité. Et, pour le plaisir de cette jeunesse africaine, partout, dans nos pays, des tribunes lui sont offertes afin que celle-ci s’extasie à grands coups de son populisme.

C’est ce qui l’encourage à bien de dérapages qui, à la fin, lui cause bien de déboires. Ainsi, s’est-il vu chassé comme un malpropre du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, entre autres. Par ricochet, il a, en outre, connu la prison au Bénin, au Burkina Faso, etc.

Et, dans le principe de son combat pour le panafricanisme, il se permet des postures très orageuses contre nos dirigeants. Ce qui fait de lui une espèce de bête noire nuisible à l’ordre public. Il importe de souligner que Kémi Séba a commencé à faire du panafricanisme comme objet de son combat en plus de la lutte contre le Franc Cfa quand, en Europe, les organisations dont il était le fondateur et porte-parole ont été dissoutes ‘’pour incitation à la haine raciale’’.

Son activisme dans ces organisations l’a, ainsi, fait connaître de la plus mauvaise des manières puisqu’il a été considéré comme ‘’racialiste’’ et d’un certain ‘’suprémacisme noir’’ par les politologues et les journalistes d’Europe.

C’est, donc, honni du continent européen qu’il a fini par jeter son dévolu sur l’Afrique où il se permet tous les excès.

La révolution, pourtant, ne se construit pas sur fond de recours aux contre-valeurs quand est manifeste chez le révolutionnaire une certaine panne d’idées ou quand s’essouffle le mouvement dont il est le porte-flambeau.

Mais une chose est sûre, Kémi Séba doit souffrir du fait que le panafricanisme n’est un terrain vierge. C’est mal connaitre le Président Bazoum que de vouloir lui faire de leçon du panafricanisme. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Si tant est que Kémi Séba est sincère dans ce noble combat alors il doit faire la part des choses.

Le populisme est simple mais le monde est compliqué. Ce serait suicidaire de vouloir enterrer vivants des chantres du panafricanisme y compris des chefs en exercice. L’on a connu des panafricanistes activistes dans les domaines politique que scientifique, mais tous ont eu à inscrire leur noble combat dans le débat d’idées. Les insultes et autres écarts sur les personnes privées traduisent simplement l’inculture de Sieur Kémi Séba sur les valeurs africaines.

A notre avis, sa nouvelle posture d’espion russe ne lui donne aucun droit de menacer les chefs d’Etat africains démocratiquement élus. Aujourd’hui le petit jeu des activistes et champions autoproclamés du panafricanisme de sa trempe est connu. Le roi est vraiment nu !

Tiemago Bizo et BBE