Billet : Bannir l’impunité…

 

 

La vitalité d’une démocratie se mesure à travers la qualité des institutions que l’Etat s’est données. Une démocratie est forte, c’est-à-dire au service du citoyen, lorsque les institutions le sont effectivement. Nulle place pour la complaisance, pour les arrangements, pour les demi-mesures.

Les citoyens ne comptent que sur la justice, le dernier rempart, dit-on, pour voir les écuries d’Augias nettoyées. Mais de scandales en scandales, il faudrait admettre que la dilapidation des biens publics et la corruption sont devenues un fléau endémique dans notre pays où quelques-uns peuvent détourner allègrement des millions et même des milliards et passer entre les mailles du filet.

Dans cet ordre d’idée, le délibéré de l’affaire Taanadi/Sopamin est connu : le tribunal a déclaré Ibrahim Aboubacar coupable des faits de faux en écriture et l’a condamné à deux ans d’emprisonnement dont un assorti de sursis. Le condamné est Directeur d’exploitation de la microfinance Taanadi. Il était poursuivi avec le Directeur général du même établissement qui est malheureusement décédé en prison.

Ce procès soulève mille et une questions sur la responsabilité des uns et des autres. Il va falloir se contenter de ce menu fretin, les vrais responsables au cœur de ce scandale vont passer entre les mailles du filet. Ils sont tout simplement protégés par le système.

Dans l’affaire MDN (ministère de la défense nationale), le Directeur de l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE) était sorti pour rassurer les Nigériens que les intérêts de l’Etat seront défendus et préservés. Mais qu’en est-il du scandale Taanadi/Sopamin où trois milliards de Fcfa de l’Etat sont hypothéqués ? C’est dire que le Directeur général de l’AJE et les avocats de l’Etat sont attendus pour éclairer la lanterne des Nigériens. Le délibéré est connu. Le temps est compté.

EMS

Niger Inter Hebdo N°59 du mardi 15 mars 2022