Des instructions ont été données pour le recrutement des enseignants aussi bien dans l’enseignement supérieur que primaire. C’est ce qu’indique une communication du Cabinet du Premier ministre lors du conseil des ministres du jeudi 13 janvier 2022. Le gouvernement amorce ainsi la concrétisation de la fin de la contractualisation dans l’enseignement annoncée par les autorités nigériennes.
Conformément aux directives du président de la République, Chef de l’Etat, le Gouvernement a engagé une politique de réforme de l’ensemble du secteur éducatif. Celle-ci est en effet axée sur la promotion de la qualité à travers notamment la réforme des curricula et le développement du capital humain. « Aussi, l’enseignant reste-t-il le principal levier sur lequel il faut agir en améliorant ses capacités et en lui assurant une perspective de carrière », indique une communication du Cabinet du Premier ministre lors du Conseil des ministres du 13 janvier dernier. Or, explique la même communication, « il se trouve qu’à l’heure actuelle, la majorité des enseignants sont des contractuels se trouvant dans une situation de précarité de laquelle il faut les sortir ».
Pour ce faire, des instructions ont été données pour le recrutement de 171 enseignants chercheurs pour l’enseignement supérieur, l’intégration à la Fonction publique de plus de 2 500 enseignants du secondaire parmi les diplômés de l’école normale supérieure et les contractuels enseignants des disciplines scientifiques.
¨Pour l’enseignement professionnel et technique et pour l’enseignement primaire, le gouvernement reste conscient qu’un effort similaire à celui de l’enseignement supérieur et du secondaire doit être fait. Là également, des instructions ont été données aux Ministères en charge de ces secteurs, pour engager la réflexion afin de définir les modalités pratiques de la résorption progressive du stock d’enseignants contractuels tout en veillant à la soutenabilité budgétaire des effets de cette politique ainsi qu’au souci de la qualité du personnel.
En attendant les résultats de cette réflexion, « des instructions sont données au Gouvernement pour procéder immédiatement à l’intégration à la Fonction Publique de tous les enseignants contractuels de l’enseignement professionnel et technique de la catégorie A qui exercent dans le domaine de l’agro-sylvo-pastoralisme, du BTP et de l’industrie soit 167 enseignants. En outre, des instructions sont données pour procéder à l’auxiliarisation de 6 500 contractuels du primaire, du secondaire et de la culture âgés de 45 ans et plus, dont 5214 pour le primaire et en procédant au versement à la CNSS de la cotisation patronale les concernant pour leur permettre de bénéficier d’une pension de retraite pleine.
Cette décision prise par le gouvernement fait suite à la rencontre entre le président de la République et les acteurs de l’éducation en octobre 2021. « De grandes orientations vont être bientôt faites, des décisions importantes vont être prises pour améliorer la qualité de l’enseignement dans le sens du recrutement d’une certaine catégorie d’enseignants, mais également dans le sens de permettre à beaucoup de jeunes nigériens d’avoir de l’emploi », a indiqué Mohamed Zeidane, secrétaire général du Ministère de l’Education nationale au sortir de la rencontre. « Nous sommes allés sur l’objectif qu’à terme, nous allons mettre fin à la contractualisation dans l’enseignement que ce soit dans l’enseignement général que l’enseignement technique et professionnel », a-t-il expliqué.
Avec les instructions données pour le recrutement de plusieurs enseignants à la Fonction publique, l’engagement de mettre fin à la contractualisation est en train de prendre forme. La contractualisation, qui reste le goulot d’étranglement du secteur de l’éducation, en ce sens que les enseignants contractuels représentent près de 80% du corps enseignants craie en main, sera bientôt un mauvais souvenir dans le système éducatif nigérien.
Almoustapha Aboubacar
Niger Inter Hebdo du 18 janvier 2022