A Tillabéry, la Commission Nationale des Droits humains (CNDH) a formé, du 17 au 18 septembre 2021, une vingtaine de journalistes sur les techniques de collecte et de traitement de l’information en rapport avec les droits humains dans un contexte d’insécurité.
Une vingtaine de journalistes des médias publics et privés étaient présents à la formation. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Pr Hamidou Talibi, Rapporteur Général de la CNDH.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, ce dernier a indiqué que « le choix de ce thème n’est pas fortuit. Depuis quelques années notre pays fait face à une crise sécuritaire dans certaines régions, dont la région hôte, Tillabéry ».
En effet, celle-ci est en proie à des attaques récurrentes des groupes armés non étatiques avec comme corolaire de nombreuses localités vidées de leurs populations, des écoles fermées et des milliers de déplacés sans compter des centaines de morts.
« Cette situation est un défi pour les journalistes condamnés à relayer la bonne information tout en respectant la dignité humaine. Consciente que le traitement de l’information dans un tel contexte est sensible, il est un devoir pour la CNDH d’accompagner les professionnels des médias à ne faire prévaloir que l’intérêt de la Nation sur un sujet très délicat », a estimé le Rapporteur Général de la CNDH.
« Cette session de formation est une bonne occasion pour renforcer vos capacités sur les défis qui affectent la jouissance des droits humains dans un contexte d’insécurité en vue de leur meilleure effectivité », a-t-il expliqué.
Cette formation s’inscrit « dans le cadre du projet intitulé ‘’Appui aux défenseurs des Droits Humains (ADD), fruit du partenariat entre la Commission Nationale Des Droits Humains (CNDH) et la Délégation de l’Union Européenne au Niger, projet qui est en parfaite adéquation « avec les missions de la commission Nationale des droits Humains car les activités qui y sont prévues découlent du plan stratégique de la CNDH 2019-2023 à travers principalement quatre de ses cinq axes ».
Il s’agit, d’après le Rapporteur Général de la CNDH, « du renforcement des capacités des acteurs étatiques et non étatiques en droits humains, en particulier dans les domaines de la promotion des droits spécialement de la femme, des enfants, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées, de la promotion de la paix de la sécurité et de l’éducation à la citoyenneté et des droits humains, de la promotion des droits humains, de la promotion du Droit International Humanitaire, de la prévention et de la lutte contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Après plusieurs thématiques développées par deux éminents conférenciers, Mr Brah Mamadou Ali, Magistrat, Commissaire aux Droits Humains à la CNDH et Mr Diori Ibrahim, l’atelier a été clôturé par Pr Hamidou Tali en présence du maire de la Ville de Tillabéri.
Il a, à cette occasion, souligné que « nous sommes venus à bout de ses deux jours de formation de renforcement de capacité des journalistes de la région de Niamey et de Tillabéri. Cette activité participe à la prise en compte d’une préoccupation persistante dans notre région, il s’agit de la question sécuritaire et la couverture médiatique qu’il faut en faire ».
Selon lui, « nous avons voulu que les 1ers défenseurs des droits humains que sont les journalistes, parce que même si la CNDH fait des activités, même si la société civile fait des activités, et même si les autorités font des activités, si les médias ne les ont pas couvertes, il n’y aura pas d’impact ».
Il a, enfin, ajouté que c’est en fonction de la manière dont l’information est recueillie, traitée et diffusée, que nous pouvons, « soit faire la publicité pour les terroristes ou bien faire le bonheur des populations ». D’où l’importance du renforcement de capacités en la matière.
Il faut souligner que cet atelier a, spécialement, été organisé à l’endroit des journalistes de la presse publique et privée des régions de Tillabéri et Niamey.
Les communications ont été de très bonne facture et les débats si enrichissants que Pr Talibi n’a pu s’empêcher de se réjouir que « nous pouvons, à juste titre, dire que les objectifs ont été largement atteints ».
Bassirou Baki Edir