Insécurité dans le sahel : L’armée Française neutralise 2 cadres de l’EIGS à Ménaka

 

 

 

Issa Al Sahraoui et Abou Abderrahmane Al Sahraoui, deux cadres de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) ont été neutralisés par l’Armée Française dans la région de Ménaka. Ils ont trouvé la mort dans cette région du Nord Mali le mercredi, 21 juillet 2021, dans la nuit, suite à une opération coordonnée entre la force Barkhane et l’armée américaine ayant visé le camp de leur organisation terroriste.

 

Des sources sécuritaires françaises ont précisé que cette opération a été décidée « sur très court préavis » suite à des « renseignements consolidés ».

La mort des deux cadres djihadistes a été confirmée par le commandement des opérations militaires de l’armée française très tôt jeudi, 22 juillet 2021.

C’est à travers un tweet couvert du sceau de la brièveté que celui-ci a annoncé que « l’identité des deux chefs neutralisés la nuit dernière dans la région de Ménaka est confirmée : il s’agit d’Issa Al Sahraoui et de Abou Abderrahmane Al Sahraoui ».

Il a ajouté dans le même tweet que « Issa Al Sahraoui, coordinateur logistique et financier de l’EIGS, sévissait au Sahel depuis de nombreuses années. Il a notamment participé à l’attaque d’Inatès contre les Forces Armées Nigériennes en décembre 2019 et recrutait et formait des djihadistes ». L’attaque d’Inatès, le 10 décembre 2019, a, il faut le rappeler, fait 71 morts, tous des soldats de l’Armée Nigérienne.

Le Commandement de l’armée française a, aussi, indiqué dans son message que « Abou Abderahmane Al Sahraoui, second cadre de l’EIGS, était chargé de prononcer des jugements. Il était connu pour ordonner les condamnations à mort. Ce djihadiste était actif dans les groupes armés terroristes au Mali depuis 10 ans ».

Abou Abderrahmane a été un membre du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) qui, plus tard, va devenir l’EIGS après qu’il ait fusionné avec une autre organisation terroriste, apprend-on auprès des sources sécuritaires maliennes.

En rappel, l’EIGS a perdu dans le mois de juin 2021, plusieurs autres cadres parmi lesquels on peut noter Abou Dardar, de son vrai nom Dadi Ould Chaib, et Almahmoud ag Baye, connu sous le nom de Ikaray.

Abou Dardar est, dans l’organisation terroriste, un des chefs de groupe, quant à Ikaray, il est un important cadre proche du leader de l’EIGS, Adnan Abou Walid al Sahraoui, a expliqué l’Armée Française dans son communiqué.

Avec la mort, mercredi, d’Issa Al Sahraoui et Abou Abderrahmane Al Sahraoui, c’est un véritable coup de massue qui a été porté à l’EIGS alors même qu’il se trouve, selon toute vraisemblance, en difficulté face, notamment, à l’Armée Nigérienne qui ne lui fait, désormais, plus de cadeau comme en témoigne un récent accrochage dans les environs du village de Tchiombongou.

En effet, le 11 juillet dernier, alors que ses éléments tentaient de rentrer au nord Mali après avoir perpétré l’assassinat de l’Imam de cette localité et de 4 autres membres de sa famille, ils se sont retrouvés nez à nez avec des soldats nigériens. Après d’intenses combats, plus de 40 d’entre eux furent neutralisés avec à la clé de nombreuses armes récupérées par les soldats de l’Armée Nigérienne.

L’EIGS a enregistré d’autres morts en grand nombre lors de l’Opération ‘’Ta’anli’’ que les armées du Niger et du Burkina Faso ont conjointement engagée début juin 2021. Au cours de cette opération 100 terroristes ont été neutralisés de part et de d’autre de la frontière séparant les deux pays.

C’est en lien avec sa stratégie qui consiste à neutraliser des personnes clés dans l’organigramme des organisations terroristes que l’armée française a mis fin au parcours des djihadistes Issa Al Sahraoui et Abou Abderrahmane Al Sahraoui.

En effet, leur mort appuie cette stratégie car, au moins, elle permettra, « d’affaiblir les groupes armés terroristes EIGS et RVIM, respectivement affiliés à Daech et Al-Qaida », apprend-on auprès des sources sécuritaires françaises.

Celles-ci ont, enfin, précisé que cette opération ayant permis de neutraliser les deux cadres du terrorisme ouest africain « illustre notre détermination à continuer la lutte contre les groupes armés terroristes, aux côtés de nos partenaires sahéliens et en coordination avec nos alliés européens et américain ».

Bassirou Baki Edir