A Diffa, les populations vaquent paisiblement à leurs occupations quotidiennes, ce n’est pas les petites incursions de Boko haram qui va les en empêcher. Le Président de la République, Mohamed Bazoum, animé de la très bonne volonté politique de ramener la paix et la sécurité dans la région, s’y était rendu, le weekend dernier, en visite de travail de 72 heures.
A cette occasion, les populations locales lui ont réservé un accueil chaleureux. Et pour cause ! Elles ont vu en lui l’homme de parole et l’espoir personnifié d’un retour définitif de la quiétude perdue dans leur région à cause de longues années d’insécurité ayant occasionné des milliers de morts et de personnes déplacées.
La paix, il la leur a promise pendant la campagne électorale et lors de son discours d’investiture. Et cette promesse, il a commencé à la tenir en mettant en œuvre toute une stratégie qui consiste à faire du retour des déplacés dans leurs villages d’origine une priorité absolue de sa gouvernance.
Les habitants du village de Baroua en savent quelque chose pour avoir été les premiers à rejoindre leur bercail qu’ils avaient abandonné depuis 2015 sous la pression des attaques répétitives de Boko Haram.
Maintenant qu’ils sont de retour, ils vont renouer avec l’agriculture et la pêche, deux des activités quotidiennes qui leur garantissaient dignité et fierté par le passé.
C’est, d’ailleurs, ce à quoi aspirent les autres déplacés issus de près de 300 villages qu’ils ont abandonnés à cause des incursions meurtrières de la nébuleuse terroriste.
C’est pour rassurer les populations sur sa ferme volonté de faire de ce retour des personnes déplacés à leurs villages d’origine une réalité que le Chef de l’Etat a effectué le déplacement de Diffa.
Bien sûr, la stratégie de retour au bercail ne peut être opérationnelle tant que l’insécurité subsistera. Le Président de la République a fait, alors, renforcer le dispositif militaire dans tout le Manga.
Des moyens énormes y ont été mobilisés et l’engagement des soldats à écraser toute tentative de Boko Haram à troubler la quiétude des populations locales est sans faille.
La secte terroriste a dégusté la preuve de cet engagement. Ses attaques à répétition sont, vaillamment, repoussées et nos FDS infligent dans ses rangs des dizaines de morts.
A sa dernière tentative désespérée, le 29 juin 2021, elle a été mise en déroute, laissant sur le terrain 13 de ses combattants raides morts criblés de balles non loin de Mainé Soroa,
L’ISWAP (Etat Islamique en Afrique de l’Ouest), sa branche dissidente ayant fait allégeance à l’EI, responsable de l’attaque, avait tendu une embuscade sur l’axe Mainé Soroa – Diffa contre un élément militaire et un bus de transport de voyageurs.
Mal l’en a prise puisque des soldats aguerris au combat au sol et par air sont intervenus pour pourchasser ses combattants qui ont pris en otage le chauffeur du bus qu’ils ont intercepté au cours de l’embuscade.
Dans leur fuite, les terroristes exécutèrent le chauffeur en question, un chef coutumier et deux autres personnes dans le village de Bla Adambé, non loin de Mainé Soroa, en direction de la frontière nigériane.
Il faut souligner qu’au cours de l’embuscade, les éléments de l’ISWAP ont blessé deux femmes voyageant dans le bus et une autre dans le cortège de la Présidente de la Haute Cour de Justice.
Parmi les soldats, 6 ont été blessés. Les terroristes ont abandonné dans leur débandade, un véhicule Hilux, quatre fusils AK47, une arme collective de 12,7mm avec un canon de rechange et une importante quantité de munitions de 12,7 mm.
Cet échec de Boko Haram en territoire nigérien, face à nos soldats, est le dernier d’une longue série. En effet, le 17 mai dernier, lors de l’attaque de la position du Secteur 4 de la Force Mixte Multinationale (FMM) à Bosso, ses éléments ont mordu la poussière en laissant deux morts sur les lieux de combats mais ont emporté plus d’une trentaine d’autres que des sources dignes de foi les auraient aperçus en train d’enterrer dans une localité proche de Damasak au Nigéria. Parmi les cadavres figurait un des commandants de la secte terroristes.
L’échec de l’attaque sur le camp de Bosso a dû faire trop mal à cette organisation criminelle de telle sorte que, le 28 mai 2021, ses éléments lancèrent une violente attaque contre les positions de nos FDS en plein cœur de la ville de Diffa. L’expédition aux allures vengeresse fut, là, encore, une cuisante défaite pour Boko Haram.
Les sources sécuritaires ont donné comme bilan, à l’époque, 3 morts dans les rangs de la nébuleuse. Ce qui est certain, dans son mode opératoire, Boko Haram emporte ses cadavres. Et, suite à l’attaque de Diffa, il est fort probable qu’elle ait ramassé plus de morts qu’elle n’en aurait laissés sur le terrain.
Il faut noter qu’après les combats, 3 véhicules, une arme de type 14.5mm, une autre de 12.7mm, un RPG 7, deux fusils Ak47, un mortier de 60 mm, quatre chargeurs d’AK47, une charge de RPG7, deux drapeaux de terrorisme, deux Motorola, un téléphone portable androïd, des comprimés stupéfiants, des Seringues, un sac et une importante quantité de munitions ont été récupérés sur le théâtre des hostilités.
Outre cet arsenal de guerre récupéré, il faut ajouter 7 véhicules, dont un est monté d’une arme de calibre 14.5mm et deux autres de mitrailleuses lourdes de 12.7mm, qui ont été détruits par l’Armée de l’Air Nigérienne.
Les échecs de Boko Haram sur les théâtres des combats contre nos FDS sont de plus en plus fréquents qu’il est fort à parier que celle-ci est en perte de vitesse et n’a plus les moyens d’organiser des attaques d’envergure comme par le passé.
Sa faiblesse apparente pourrait être le dernier signe de son extinction et, bientôt, elle ne sera plus que de l’histoire ancienne. De toutes les façons, l’engagement de nos hommes au combat et leur patriotisme ne laissent plus l’ombre d’un doute que la paix et la sécurité vont, bientôt, régner dans le Manga.
Le Président Bazoum, au-delà, de la région de Diffa, promet de combattre le terrorisme partout au Niger, de garantir la sécurité de chaque citoyen et, bien plus, de faire retourner tous les déplacés dans les localités qu’ils ont abandonnées des suites de l’insécurité. Et, quand le Chef de l’Etat promet, il tient sa promesse.
Les déplacés d’Anzourou sont, aujourd’hui, tous chez eux. N’est-ce pas lui qui leur a promis de les ramener ? Après leur retour, a-t-on appris une fois que leur sécurité aurait été menacée par quelque djihadiste que ce soit ?
Une autre raison d’espérer que la paix sera de retour plus qu’à Diffa mais partout au Niger ; c’est l’opération ‘’Taanli’’ qui est en cours à cheval sur la frontière du Niger avec le Burkina Faso depuis le 10 juin 2021.
Sur place, plus d’une centaine de terroristes ont été neutralisés à la date 23 juin 2021 et une quantité impressionnante d’armes a été récupérée. Depuis que cette opération conjointe est en cours, les terroristes sont en déroute et ne sont plus en capacité d’inquiéter les populations locales.
Bassirou Baki Edir