Réduite à sa plus simple expression depuis que le Président de la République, Mohamed Bazoum, a véritablement pris les règnes du pouvoir, l’opposition politique nigérienne en dépit de sa posture post-électorale iconoclaste, commence à faire profil bas. Un régime qu’elle disait ne pas reconnaitre aux termes d’un processus électoral inclusif, transparent et honnête, salué par l’écrasante majorité des Nigériens et de part et d’autre à travers le monde.
Jusqu’à l’investiture du Président Bazoum, le 2 avril 2021, l’opposition explorait, à travers divers subterfuges, les voies et moyens devant conduire à la remise en cause du processus ayant permis au Niger de réussir sa première alternance démocratique.
Des nombreux recours auprès de la Cour constitutionnelle ont également été formulés par l’avocat du candidat malheureux à la présidentielle du 21 février 2021, le président du RDR Tchanji, Mahamane Ousmane. Mais aucun des recours exercés n’a pu prospérer devant le juge constitutionnel. Après tous ces épisodes, l’opposition avait annoncé qu’elle portera son contentieux devant la Cour de justice de la CEDEAO. Depuis lors, plus rien.
A l’épreuve des faits, et devant les multiples échecs de ses plans machiavéliques visant à semer la chienlit dans le pays et le rendre invivable, l’opposition semble à tout point de vue revenir à la raison, d’autant plus qu’elle est convaincue de la faiblesse de ses arguments et du caractère anachronique de sa posture politique.
Fin de la diabolisation de l’adversaire…
Chose curieuse, ceux qui traitaient le Président Bazoum de tous les noms d’oiseaux sauvages, hier seulement, le présentent désormais comme un ange, un bon Président. Très désaxés, les opposants de Bazoum doutent même de leur choix en adossant Mahamane Ousmane qui serait selon eux un mauvais joker, un homme sans courage et qui ne fait plus rêver les militants, à en croire les récentes litanies de certains activistes de l’opposition via les réseaux sociaux et journaux.
Aujourd’hui, plus que jamais dans l’impasse, l’opposition essaie de caresser l’animal dans le sens du poil tout en cherchant à semer la zizanie entre le Chef de l’Etat et certains responsables politiques du PNDS Tarayya. Dans cette optique, la chose la plus souhaitée par les adversaires du parti rose c’est de voir un éventuel clash entre le Président Bazoum et l’ancien Président Issoufou Mahamadou.
« Bazoum veut travailler avec tout le monde, mais c’est son entourage immédiat et certains cadres de son parti qui s’y opposent », se raconte-t-on dans le cercle de l’opposition politique. C’est aussi dans ses rouages qu’il se raconte « une sorte de décrispation politique entre le président de la République, Mohamed Bazoum et l’autorité morale du Moden Fa Lumana, Hama Amadou, actuellement en France pour raisons de santé ». Certains militants de l’opposition vont même plus loin dans cette opération de charme envers les nouvelles autorités pour raconter à tout bout de champ, « un prétendu appel téléphonique entre le Président Bazoum et Hama Amadou », celui-là même qui contestait à Bazoum, sa nationalité nigérienne. L’objectif visé, obtenir à Hama Amadou les grâces du Président de la République et une réhabilitation politique.
Pourtant, tout au long de la campagne électorale et bien avant, tous les extrémistes de l’opposition avec Hama Amadou à leur tête s’activaient à influencer la Cour constitutionnelle aux fins de l’invalidation de la candidature de Mohamed Bazoum sous prétexte qu’il n’est pas nigérien d’origine et qu’il faille à tout prix lui barrer le chemin de la Présidence de la République. Malheureusement pour le Niger, certains les ont crus, alors que tout cela n’est que pure manipulation pour abattre un homme, le plus apte de tous les candidats pour conduire le Niger à bon port.
A peine deux mois que Bazoum est à la tête du pays, ce sont eux qui reviennent à la charge, sans honte ni vergogne pour magnifier l’homme, cherchant même à faire une comparaison entre sa façon de gouverner et celle de son prédécesseur, le président Issoufou Mahamadou qui est en réalité leur bête noire.
Posture inopérante de l’opposition
La nature a horreur du vide, dit-on. A bien d’égards, il n’est pas exagéré de dire qu’on assiste à la reddition de l’opposition politique au regard de sa posture, avant, pendant et même après les élections générales. L’option irrationnelle et iconoclaste de l’opposition politique était aux antipodes des normes démocratiques de dévolution du pouvoir. L’option de la violence aveugle et putschiste a vécu et aujourd’hui il va falloir s’accommoder avec les principes démocratiques. A l’épreuve des faits, les leaders de l’opposition ne sont plus sur la même longueur d’onde. L’extrémiste de Hama Amadou et Moumouni Boureima dit Tchanga, qui auraient même fait recours à la pyromanie, n’a rien à voir avec la nonchalance et le choix républicain d’un Mahamane Ousmane ou la boulimie des députés de l’opposition, qui ont fait preuve à suffisance de leur soif d’accéder au perchoir et aux avantages y afférents. Et comme chacun le sait, Hama Amadou n’est pas allé en prison par témérité. Il a misé sur la capacité de ses camarades et alliés à inverser la situation pour que sa cause soit entendue. A la fin du processus électoral, Hama Amadou se retrouve comme un mouton de sacrifice. Très déçu par ses amis politiques, il a actionné son stratagème à savoir prétexter un état presque de vie à trépas pour bénéficier d’un avion médicalisé qui finira par être un exil doré. Aujourd’hui, plus d’un citoyen se demande à quand le retour de Hama Amadou à Filingué ? Ce qui en dit long sur la reddition du pourfendeur N°I du Président Bazoum. L’homme qui a fait le serment d’empêcher par tous les moyens au destin de Bazoum de se réaliser. Aux dernières nouvelles et en croire les éléments de langage de ses partisans, nul doute que Hama Amadou a le moral dans les chaussettes. Il appelle de tous ses vœux les grâces présidentielles pour un éventuel retour paisible au pays ne serait-ce sous résidence surveillance en lieu et place de la prison de Filingué, apprend-on.
Quant à Mahamane Ousmane, ses amis de Lumana et consorts le considèrent aujourd’hui comme « une erreur de parcours », un mauvais joker, estimant que le soutien qui lui a été apporté par Hama Amadou et tous les autres leaders de l’opposition, était un « mauvais choix ».
Tout comme l’autorité morale de Lumana dont les partisans en parlent de moins en moins, Mahamane Ousmane est aussi en train d’être relégué au second rang par ceux-là même qui l’ont soutenu. Présentement sans leader attitré, l’opposition politique donne l’impression d’être dans une sorte de déréliction. Elle donne déjà des signes d’essoufflement et de doute hyperbolique. Elle est dans une impasse totale.
EMS et Oumar Issoufa