Photos Bouba Magagi

Face aux opérateurs économiques : Mohamed Bazoum promet tolérance zéro dans la lutte contre la concussion et la corruption

Ce jeudi 10 décembre 2020, a eu lieu la présentation du programme du candidat du PNDS Tarayya, Mohamed Bazoum aux opérateurs du secteur privé élargi à ceux du secteur du développement rural au Centre International de Conférence Mahatma Ghandi de Niamey. A cette occasion, Mohamed Bazoum a rassuré les opérateurs économiques de la nécessité pour lui ‘’d’avoir des règles vertueuses et s’efforcer de les respecter’’.

A l’ouverture de la cérémonie, après la fatiha, le candidat a fait une présentation liminaire de son programme dans son volet économique notamment sur la promotion des entreprises et une économie compétitive et viable.

Le candidat de la consolidation des acquis a d’abord rappelé quelques caractéristiques de l’économie nigérienne. En effet, notre économie est dominée à 60% par le secteur informel et notre produit intérieur brut PIB est tributaire du secteur primaire (l’agriculture et l’élevage), a précisé Mohamed Bazoum.

« L’autre grand défi de la gouvernance réside dans la prévalence des pratiques de corruption et de concussion dont la persistance, en plus de ses méfaits immédiats sur les plans économique et social, est de nature à décrédibiliser le régime de démocratie et à l’exposer à terme à des risques d’instabilité incompatible avec notre pari du progrès économique et de la prospérité sociale. Aussi m’attellerai-je à promouvoir une gestion des ressources publiques proscrivant la concussion des cadres de l’administration et la corruption de façon générale à travers la mise en œuvre d’une politique de répression énergique de ces tares », a dit le porteur du Programme Acte III.

Notre programme pour les 5 années à venir visera donc à consolider les institutions démocratiques et républicaines par l’amélioration de la gouvernance politiques, judiciaire, administrative et locale.

Parlant de la création des entreprises, le candidat du PNDS a rappelé les efforts du président Issoufou qui a mis un accent particulier dans le ‘’doing business’’ de sorte que 66 000 entreprises ont été enregistrées avec un numéro d’identification fiscal (NIF). Mais dans la réalité, 350 entreprises seulement sont effectivement fiscalisées, a déploré le candidat Bazoum.

‘’Je propose de changer la structure de l’économie de façon raisonnable’’, a déclaré Mohamed Bazoum. Pour ce faire, il entend s’appuyer sur les leviers de la gouvernance sur le plan politique, économique et juridique. ‘’J’entends promouvoir les règles de l’Etat de droit notamment le respect des règles et principes de la bonne gouvernance’’, a martelé le porte flambeau du PNDS Tarayya.

Il a dénoncé la lourdeur administrative comme facteur défavorable. ‘’Le secteur privé a besoin des règles claires qui soient respectées pour améliorer la gouvernance par la vertu des hommes qui ont affaire avec les opérateurs économiques notamment les agents des douanes et des impôts’’, a soutenu le candidat Bazoum.

Dans ce sens, s’il est élu, il entend surmonter le blocage dans la promotion des affaires avec tolérance zéro dans la lutte contre la concussion et la corruption des cadres de l’administration. Parlant justement de la corruption, Bazoum a déclaré : « Moi j’identifie ce phénomène comme un obstacle à la promotion du secteur privé. C’est pourquoi je m’efforcerais à résister à la demande spontanée à faire des faveurs », a promis Mohamed Bazoum aux opérateurs du secteur privé. Dans cette optique, il a donné l’exemple du Rwanda comme une réussite dans la lutte contre la corruption. Au Niger, malgré des efforts importants dans la mise en place des institutions de lutte contre la corruption, il reste encore à consentir des sacrifices pour inverser la tendance, a dit en substance le candidat Bazoum.

Parlant de la promotion du secteur privé, Mohamed Bazoum a évoqué le volet développement des activités au sein du secteur primaire par la transformation et l’industrialisation en recourant à une utilisation rationnelle de l’énergie de nature à faire évoluer notre économie vers les secteurs secondaire et tertiaire.

Le candidat Bazoum mettra un accent particulier dans la production de l’énergie à moindre coût de nature à rendre nos produits plus compétitifs. Dans le même ordre d’idée, il envisage rendre la donne démographique comme un facteur favorable en investissant dans l’agriculture, l’énergie et une utilisation rationnelle de l’eau. Il a annoncé la création de 5 000 entreprises par an.

Pour l’émergence du Niger sur le plan économique, le candidat est revenu sur la gouvernance à savoir la promotion de l’état de droit et ses règles pour créer des avantages comparatifs pour attirer les opérateurs économiques extérieurs. Cela suppose la stabilité du pays qui constitue un défi majeur de la promotion de la démocratie.

La promotion du secteur économique suppose également l’amélioration du cadre macroéconomique de l’Etat, a dit Mohamed Bazoum. Il s’agit d’améliorer la mobilisation des ressources de l’Etat et aussi la qualité de la dépense.

En substance, à leur tour, les opérateurs économiques ont posé des questions au candidat Bazoum sur la dépolitisation de l’administration, comment il entend viabiliser les entreprises et comment il compte inculquer à la jeunesse nigérienne la culture de l’entreprise ?

Sur la dépolitisation de l’administration, le candidat du PNDS n’a pas cédé encore une fois au populisme. « Nous sommes dans un régime de démocratie mais qui est entaché d’une vraie perversion sur laquelle nous aurions tort de fermer les yeux’’, a déclaré Mohamed Bazoum.

A ce sujet, il entend lutter contre le clientélisme. L’exigence de la stabilité d’un régime impose le respect de certains principes notamment les exigences des alliés politiques. C’est pourquoi, a reconnu le candidat Bazoum, les régimes qui ont des progrès économiques ne sont pas forcément démocratiques.

Mais la conviction du philosophe candidat est qu’il ‘’faut avoir des règles et s’efforcer de les respecter’’. Il y a des secteurs qu’il faut sanctuariser, des domaines à dépolitiser totalement. Pour cela, il faut se battre pour avoir une administration vertueuse. Dans cette lancée, le candidat Bazoum a demandé aux opérateurs économiques de lui faire confiance en ce sens que ‘’mes propos sont des propos adossés à une expérience’’ à la différence de certains candidats qui n’ont pas su assurer la stabilité au sein de leurs propres partis politiques.

Elh. M. Souleymane

 

Quelques paroles fortes du candidat Bazoum à l’occasion de sa rencontre avec les opérateurs économiques

« Notre rapport à l’Etat doit être éthique ».

« Le plus ridicule c’est de dire une chose et en faire le contraire ».

« Mes propos sont des propos adossés à une expérience »

« Il faut se battre pour avoir une administration vertueuse ».

« Je m’efforcerais à résister à la demande spontanée à faire des faveurs »