Médias : Le ratage du Réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger

Dans un communiqué rendu public hier, le Réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger (R/RTIN) a simplement raté une occasion de se taire. Après avoir violé le droit du public à l’information, ils accusent Niger Inter ‘’d’allégations mensongères’’ tout en confirmant par ricochet notre information. Réponse de la Rédaction de Niger Inter aux apprentis censeurs de l’audiovisuel nigérien.

Dénoncer la propagation des fausses nouvelles, c’est bien là un des crédos de Niger Inter. A preuve, les nombreux factcheking produits par notre Rédaction pour éclairer l’opinion publique par la saine information. Nous avons dit que Ali Idrissa a fait pression sur les responsables des télévisions privées pour censurer le point de presse de Me Souleye.

Le réseau dit avoir pris l’initiative de censurer le point de presse parce que c’est une affaire privée qui vise Ali Idrissa, Secrétaire général du syndicat (pardon réseau) des radios et télévisions indépendantes du Niger. Soit. Mais savent-ils seulement qu’ils viennent de saper le droit du public à l’information ? Un droit fondamental inaliénable consacré par la loi fondamentale.

De quoi s’agit-il?

Sieur Ali Idrissa a diffamé des citoyens dans l’affaire de l’audit du ministère de la défense. Il est inculpé par le juge parce qu’il n’a pas pu apporter les preuves de ses allégations contre ces personnes abusivement accusées. Selon Me Souleye Oumarou, pour avoir la liberté provisoire, Ali Idrissa avait pris l’engagement de s’excuser publiquement auprès de ses clients à travers une conférence de presse. Une fois libre, Ali Idrissa a refusé d’honorer son engagement. Et Me Souleye a bien voulu informer l’opinion publique sur ce manquement au nom de ses clients.

C’est ainsi que le jeudi 16 avril dernier, Me Souleye a animé un point de presse pour dire en substance que ses clients n’ont pas renoncé à leur droit et leur action en justice n’est pas suspendue. Ali Idrissa est inculpé par le juge et toutes ses tentatives pour obtenir le retrait de la plainte des personnes diffamées ont été infructueuses. « Ali Idrissa a bel et bien été inculpé et son dossier se trouve au 4ème cabinet du juge d’instruction », a martelé Me Souleye.

C’est ainsi que bien que toutes les télévisions privées avaient couvert ce point de presse, elles ont fini par le censurer à l’exception de deux membres de ce réseau qui ont su faire la part des choses. En effet, Ali Idrissa a diffamé ces personnes en tant qu’acteur de la société civile pas en tant que promoteur d’un média ou journaliste. C’est là le sens profond d’une affaire strictement privée Messieurs du R/RTIN.

La censure relève de la préhistoire…

Notre Rédaction a eu l’information en temps réel sur les manœuvres d’Ali Idrissa qui a décidé de verser dans la victimisation pour ne pas assumer sa forfaiture. Et la suite est connue, le R/RTIN n’a fait que confirmer notre indiscrétion. Notre péché c’était justement de publier l’information en temps réel en faisant découvrir le pot aux roses avant leurs heures de diffusion.

Pour le reste, plus d’un citoyen se pose mille et une questions sur cette bourde de ce réseau qui vient de créer un précédent dangereux pour leur propre gouverne. Les promoteurs des télévisions sont aussi ‘’incultes’’ à ce point pour ne pas faire la part des choses entre le droit du public à l’information et la vie privée de leurs membres ?

Les internautes ne cessent de dénoncer leur deux poids, deux mesures non seulement dans leur traitement du même dossier d’Ali Idrissa mais dans bien d’autres. En privant le téléspectateur de cette information, c’est le prendre pour un crétin. Nul doute qu’en bon juriste, Me Souleye a pris acte de l’abus d’autorité sur un droit fondamental par ces promoteurs de télévisions. En agissant comme ils l’ont fait, les membres censeurs du R/RTIN ont fait montre de leur vision galvaudée et réactionnaire du droit du public à l’information. Ne serait-ce qu’à titre d’information, cette forfaiture doit être appréciée par les professionnels des médias et notamment le Conseil Supérieur de la Communication (CSC).

Malgré leur censure, à travers les réseaux sociaux les citoyens ont pu suivre le point de presse de Me Souleye. Messieurs du ‘’syndicat’’ R/RTIN vous allez souffrir du fait que la censure relève désormais de la préhistoire de l’humanité. Ce que vous n’avez pas voulu que les Nigériens entendent, le monde entier a fini par l’apprendre. Il va falloir changer de fusil d’épaule dans ce domaine.

A Niger Inter, nous sommes très fiers d’avoir dénoncé cet abus. Nous sommes d’autant réconfortés que des acteurs de la société civile et non des moindres nous ont apporté leur soutien et nous ont exprimé leur désapprobation de la violation d’une liberté fondamentale. Un acteur de la société civile digne de ce nom ne peut que s’indigner de cette posture d’un autre âge des promoteurs des télévisions privées. Force doit rester à la loi !

La Rédaction