Terrorisme au Sahel : Un mort et deux véhicules calcinés à Inabagargar

Le jeudi 12 mars 2020, entre 17 heures et 18 heures, à Inabagargar, un village de la Commune Rurale de Takanamatt, situé à une centaine de km au Nord-ouest de Tahoua, 80 individus armés non identifiés à bord d’une quarantaine de motos ont mené un raid qui s’est soldé par un mort et deux véhicules calcinés. Lesdits individus qui ont tout l’air d’être des terroristes venus probablement du nord Mali ont d’abord encerclé la localité avant de s’en prendre aux populations par des tirs nourris pour les effrayer.

Peu après, ils se rendirent chez le chef du village qu’ils humilièrent avant de le tuer par balles. Avant de quitter les lieux, ils mirent le feu à deux véhicules appartenant à ses enfants.

Les terroristes, selon nos sources jointes au téléphone, reprochaient au chef du village d’être un informateur des forces de défense et de sécurité. Bien avant qu’ils s’en prennent à lui, ils l’auraient, selon toujours nos sources, averti de leur ferme intention de l’éliminer. Mais, notre chef coutumier ne les a, apparemment, pas pris au sérieux et a continué à vaquer à ses occupations comme si de rien n’était.

D’après certains témoins, les terroristes l’auraient même aperçu à une trentaine de km au Sud-est d’Inabagargar, au marché hebdomadaire de Hidima, une petite localité de la Commune Rurale de Bambèye, dans le Département de Tahoua. C’est à cette occasion qu’ils lui auraient envoyé un émissaire pour l’informer qu’ils viendraient le trouver où qu’il soit pour le mettre à mort.

A Hidima où ils l’ont aperçu, c’était le mercredi 11 mars 2020, ils étaient venus, d’après les témoins, prélever des impôts sur les paisibles citoyens tout comme ils le font régulièrement dans plusieurs autres localités de la zone. Cette activité de prélèvement des impôts est menée par les terroristes sans que personne n’ose lever le moindre petit doigt.

Evidemment, les populations locales ont peur face à la capacité des djihadistes à reconnaître toute personne qui se permet d’avertir les FDS de leur passage.

En effet, chaque fois qu’un informateur active son téléphone pour alerter l’armée de leur présence à tel ou tel endroit, ils finissent toujours par le débusquer pour le mettre à mort, s’inquiète une source.

A bien d’égards, on assiste au même mode opératoire des terroristes aujourd’hui au Nord -ouest de Tahoua que celui bien connu à Tillabery vers la frontière du Mali où les chefs de village sont exécutés et les populations soumises à la zakat et rançons. Vivement que nos forces de défense et de sécurité mettent en déroute ces barbares qui sèment le désordre et la désolation dans nos villes et villages.

 

Bassirou Baki Edir