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Rencontre FSID, les PTF et le Gouvernement : 2,6 millions d’enfants non scolarisés bénéficieront d’une éducation de qualité d’ici 2030

Du 08 au 09 janvier 2020, se tient à la grande salle de conférence de l’Hôtel Radisson Blu de Niamey, un atelier international sur les enfants non scolarisés au Niger sous la Co-présidence du Ministre de l’enseignement primaire, de la promotion des langues nationales et de l’éducation civique, Dr Daouda Mamadou Marthé et du Directeur Général du Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement (FSID), Dr Waleed Alwohaib.

Le but de cette de cette rencontre est de constituer une coalition des partenaires pouvant appuyer le Gouvernement nigérien en vue de : évaluer de manière exhaustive la situation des enfants hors école au Niger, leur nombre et leur répartition par région ; échanger sur les différents dispositifs existants pour la prise en charge des déscolarisés et non scolarisés et les évaluer ; s’accorder sur le rôle de chaque partenaire dans la prise en charge des enfants hors école.

Dans son discours d’ouverture, Dr Daouda Marthé, a de prime abord, présenté sa profonde gratitude à l’ensemble des participants, avant de rappeler le contexte dans lequel intervient cette rencontre. Ledit contexte est caractérisé par un taux de scolarisation de 70% au niveau cycle primaire et un taux d’achèvement de 65%. Ce qui signifie qu’environ 30% des enfants en âge d’être scolarisés n’ont pas encore accès à l’école.  De même, parmi ceux qui y accèdent, 33% quittent l’école avant d’avoir achevé le cycle primaire, entraînant ainsi un taux de déperdition très élevé.

Selon le Ministre Marthé, cette situation a pour résultante un nombre important d’enfants hors école, mais engendre aussi le rehaussement du taux d’analphabétisme de la population nigérienne de 15 ans et plus, déjà très élevé qui se situe à 71,6%.

Dans cette perspective, poursuit-il : « nous nous devons collectivement d’apporter une réponse rapide et efficace à ce fléau que nous ne pouvons laisser perdurer. Ce d’autant plus qu’un contexte d’insécurité au sahel, l’Etat se doit de tendre la main à ces jeunes, afin d’éviter que les groupes terroristes constituent leur refuge naturel ».

A cette occasion, la Représentante des partenaires techniques et financiers du secteur éducatif et de la formation au Niger, Mme Félicite Tchibindat, a indiqué que cette rencontre revêt une importance particulière car, « elle offre l’opportunité importante pour enclencher l’analyse approfondi et aboutir à la formulation d’un document opérationnel réaliste qui permettra de mieux résorber les enfants hors système scolaire ».

Pour la Directrice de cabinet du ministre du plan, Mme Diarra Fatoumata Ly, la tenue de l’atelier sur les enfants déscolarisés et non scolarisés au Niger est l’aboutissement d’un long et laborieux processus dont les jalons ont été posés en marge des réunions annuelles 2019 de la Banque Islamique de Développement à Marrakech et finalisés à Washington à l’occasion des réunions de Printemps 2019 du Groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.

En prononçant son discours, le Représentant de la Banque Islamique de Développement, M. Amadou Thierno Diallo a, quant à lui, rappelé que depuis l’adhésion du Niger au niveau de la Banque Islamique, 20% des investissements de la Banque ont été alloué au niveau du secteur de l’éducation au Niger. Pour lui, investir dans l’éducation est au cœur de la mission de la BID.

En fin de cérémonie d’ouverture, le Ministre de l’Education Primaire, Dr Daouda Marthe et le Directeur Général du Fonds de Solidarité Islamique pour le développement, Dr Waleed Alwohaib, ont Co animé une conférence de presse.

Face à la presse, Dr Daouda Marthé a indiqué que des dispositions ont été prises par le gouvernement à travers l’adoption de trois importants documents comptant pour le sous-secteur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle. Il s’agit de la politique nationale d’alphabétisation et éducation non formelle, le programme d’éradication de l’analphabétisme à l’horizon 2024, assortis d’une feuille de route qui prévoit la mise en œuvre de différents types de solutions adaptées à chacun, eu égard à l’âge du public concerné. A ce sujet, il faut noter que 984 966 enfants, soit 75% des apprenants, sont pris en charge à travers le dispositif des classes passerelles au coût unitaire de 80 000F CFA. S’agissant des 25% restants, qui sont au nombre de 328 322, ils sont pris en charge quant à eux par le dispositif des centres d’éducation alternative, au coût unitaire de 199.000 F CFA. Au total, pour le compte du budget 2020 consacré à l’alphabétisation et éducation non formelle, l’Etat prévoit de consacrer 4 milliards de FCFA.

Il ressort de l’intervention du DG du Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement, que le but de cette rencontre avec les 24 partenaires, est d’aider le Niger à assurer une éducation de qualité à 2,6 millions d’enfants non scolarisés d’ici 2030 pour un montant annuel de 650 millions de dollars. Pour lui, l’éducation de qualité est la meilleure et même la plus importante solution durable à la pauvreté.  « Résoudre ce problème, c’est garantir le futur du Niger », a-t-il conclu.

Il faut noter que le Fonds de solidarité islamique pour le développement est l’outil de lutte contre la pauvreté de la Banque islamique de développement. Cree à la 3ème Session extraordinaire du sommet de l’OCI qui s’est tenue à Makkah, Arabie Saoudite, les 7 et 8 décembre 2005, le FSID s’attèle à l’allègement de la pauvreté en renforçant les capacités productives des Etats membres, réduisant l’analphabétisme, et éradiquant les maladies et les épidémies.

Azahi Souleymane