Ils sont facilement identifiables par le gilet jaune qu’ils portent. Ces vaccinateurs ou ces équipes de vaccination répartis dans tous les 11 Districts Sanitaires et les 179 CSI de la région de Zinder mènent un travail de titan pour atteindre l’objectif principal, celui de faire vacciner tous les enfants de 0 à 59 mois en ce qui concerne le vaccin VPOb, de 12 à 59 mois pour ce qui est du déparasitage en Albendazole, et la supplémentation en Vitamine A aux enfants de 6 à 59 mois. Des activités parrainées par la Fondation Bill et Melinda Gates.
Pour toucher la cible, ils usent d’une approche très efficace, et dont les résultats lors des précédentes campagnes ne souffrent d’aucune carence notoire. La stratégie du porte à porte, au niveau des écoles, dans les marchés et en zone nomade a prouvé que les vaccinateurs parviennent facilement à la cible de la vaccination. Généralement, avec la méthode du porte à porte et celle du marché communautaire, les équipes de vaccination ont facilement accès aux enfants et par conséquent, arrivent à les vacciner. Cependant la difficulté réside dans les zones nomades. Déjà difficilement accessible, ce sont pour la plupart des campements éloignés les uns des autres de quelques kilomètres que les vaccinateurs doivent parcourir avant d’administrer le vaccin à l’enfant. Hormis cette difficulté, les vaccinateurs doivent parfois faire face à des cas de réticence dans une famille donnée. Même si le chef du village Arko, village frontalier du Nigéria dans le département de Magaria, Mahamadou Sirage Alarou affirme n’avoir jamais eu de cas de réticence ou de refus des gens de son village, il reconnait tout de même qu’ « il y a des étrangers parmi nous venant de l’autre côté de la frontière et qui sont réticents par rapport à la vaccination de leurs enfants. Mais quand nous leur expliquons qu’ils ne pourront pas résider sur le territoire du Niger sans se faire vacciner, ils comprennent ». En tout cas, des cas de réticence, sinon de refus deviennent de plus en plus rare grâce à la sensibilisation et à l’intervention préventive des chefs traditionnels. Un bon exemple de leadership est celui du chef du groupement nomade Bodo, Hardo Moussa Harouna. « Je suis au courant de la campagne de vaccination contre la polio, et j’attends impatiemment l’arrivée des équipes de vaccination pour vacciner tous les enfants de moins de cinq ans dans ce groupement. Aucun enfant ne sera sauté » nous a-t-il confié. Comme pour reprendre le slogan de cette campagne « Vaccinons tous nos enfants contre la poliomyélite ».
Enfin, il faut rappeler que cette campagne de vaccination est organisée par le gouvernement nigérien avec l’appui technique et financier de ses partenaires, notamment l’UNICEF et l’OMS.
Koami Agbetiafa