La salle de réunion du Grand Hôtel de Niamey a servi de cadre, hier, à la tenue d’un atelier de validation de la Stratégie Nationale de Finance Inclusive (SNFI) révisée sous la présidence du Ministre des finances, M. Hassoumi Massaoudou. La rencontre a enregistré la présence des Membres du Gouvernement, des Honorables Députés, des Partenaires techniques et financiers et bien d’autres invités.
En effet, le gouvernement du Niger a adopté en 2015, une Stratégie Nationale de Finance Inclusive, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations pauvres. Cependant malgré l’adoption de cette stratégie, le secteur de la finance inclusive demeure encore peu développé au Niger. En 2016, le taux de bancarisation strict est de 6,3% contre une moyenne de 16,1% dans la zone UEMOA. Le taux de pénétration du secteur de la micro finance est de 10% contre une moyenne de 18,6% dans la zone UEMOA.
Dans son discours à l’occasion, le ministre des finances, M. Hassoumi Massoudou, a d’abord rappelé que le secteur de la micro finance, qui est un maillon important de la finance inclusive dans notre pays, est aujourd’hui confronté à de nombreuses difficultés liées notamment : à l’absence de la mobilisation de l’épargne intérieure à cause de la faiblesse des revenus de la population, ce qui explique que certains Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ont recours régulièrement au financement bancaire pour faire face aux besoins de leur clientèle ; la forte dégradation de leur portefeuille à risque ; la plupart de ces institutions n’ont pas atteint leur viabilité à long terme et continuent encore à enregistrer des résultats déficitaires ; de nombreux SFD souffrent des faiblesses au niveau de la gestion, des ressources humaines et de la gouvernance ; l’absence d’une structure de promotion, ce qui freine le développement et le réseautage des SFD ; l’absence d’un encrage unique pour les bailleurs de fonds qui interviennent dans le secteur avec comme conséquence une absence des synergies dans les interventions au profit des populations rurales.
Face à ce constat peu reluisant, selon Hassoumi Massoudou, le ministère des finances a décidé d’engager le processus d’actualisation de la stratégie nationale existante en vue de l’aligner à la stratégie régionale de la BCEAO et prendre en compte les évolutions récentes de l’inclusion financière et, cela dans le but d’obtenir des améliorations plus conséquentes dans l’environnement financier et bancaire de notre pays.
Il a ensuite rappelé que le 17 juillet 2018, un groupe de travail a été mis en place pour conduire ce processus d’actualisation.
Après trois mois de travaux, le groupe de travail a élaboré un nouveau document de stratégie, dont les axes sont en harmonie avec ceux de la stratégie régionale de la finance inclusive de la BCEAO.
L’objectif de la rencontre est d’examiner le document de la Stratégie Nationale de Finance Inclusive révisée ainsi que son plan d’actions en vue de sa validation. Plusieurs points sont à l’ordre du jour dont entre autres : restituer aux participants les résultats de l’étude et son plan d’actions et échanger sur ces résultats et formuler des recommandations.
Azahi Souleymane