L’on ne peut être que sidéré par la cacophonie, l’inconsistance et l’inconséquence qui caractérisent les réactions de certains individus suite à la publication de l’indice du développement humain (IDH) 2018. Chaque fois qu’un fait est défavorable au Niger, ces individus le commentent allègrement, l’embrassent et se l’approprient avec enthousiasme. Si au contraire, ce fait est favorable à notre pays, ces mêmes individus perdent leur enthousiasme à le commenter et à le partager abusivement sur les réseaux sociaux. Certains d’entre eux l’ignorent et restent muets comme une carpe ; d’autres parmi eux le contestent et le rejettent. Et pourtant, ils ne cessent de répéter qu’ils aiment le Niger. Quel drôle d’amour ! Qu’ils arrêtent de mentir à eux-mêmes parce que nous faisons la différence entre les déclarations sincères et les déclarations fantaisistes que l’on distille pour se faire bonne conscience.
Il fut un moment où ces réactions m’étonnaient, mais depuis quelque temps, elles ne m’étonnent plus ; elles m’inspirent plutôt de la pitié à l’égard de leurs auteurs, qui ignorent jusqu’ à quel point ils sont devenus impertinents et arrogants au nom de la liberté d’expression. Cette liberté d’expression dont ils usent et en abusent en outrageant régulièrement les gouvernants y compris le Président de la république SEM Issoufou Mahamadou qui a fait siens les propos qu’on attribue, à tort ou raison, à Voltaire: « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.» Je n’en veux pour preuve la signature de la Déclaration de la Montagne de la Table et le respect strict des dispositions de celle-ci malgré les fréquentes agressions et les dérapages répétitifs de certains organes de presse.
D’autres encore travaillent nuits et jours pour précipiter notre pays dans le chaos à travers des méthodes obscures de reconquête de pouvoir les unes aussi saugrenues que les autres. Il est difficile voire pratiquement impossible d’avoir un débat rationnel au sujet de performances économiques de notre pays surtout lorsqu’on ignore ou on feint d’ignorer que les conséquences des gestions antérieures continuent d’avoir un impact négatif sur le développement de notre pays, le bien être de sa population et tous les indicateurs qu’ils servent à mesurer l’IDH ou non.
Si ceux qui ont géré ce pays avant la Renaissance ont créé des emplois et éduqué les Nigériens comme il se doit; s’ils ont bâti des infrastructures sanitaires adéquates au bénéfice de nos populations ; s’ils ont suffisamment créé des écoles et bâti des classes, formé des enseignants en quantité et en qualité ; s’ils ont élaboré et mis en œuvre des politiques éducatives rigoureuses et efficientes, etc. ; cela allait se ressentir au niveau de tous les indicateurs. Si ceux qui ont géré notre pays avant la Renaissance ont créé des emplois pour les Nigériens en général et les jeunes en particulier, la plupart de grandes gueules de la diaspora qui font des bruits tonitruants sur les réseaux sociaux n’auraient pas été contraintes de quitter le pays à la recherche des lendemains qui chantent. Mais l’absence de perspectives pendant la gestion de leurs champions les a forcées à quitter le pays. Pire encore, les contre-performances économiques de ces derniers ne leur ont pas empêché de poursuivre les Nigériens de l’extérieur jusque dans leurs pays d’accueil et de plaider pour leur déportation massive de l’Europe.
Maintenant, grâce à l’élaboration et la mise en œuvre des programmes de la Renaissance, l’espoir renait ; les Nigériens cherchent de moins en moins à quitter le pays ; mieux, on constate un mouvement inverse ; les Nigériens de l’extérieur, souvent après plusieurs décennies, reviennent volontairement au pays. Ils sont de plus attirés par les opportunités d’emploi et l’environnement politique et économique favorable à la création d’entreprises.
Certains partis politiques de l’opposition sont responsables autant que les partis de majorité de l’IDH qui vient d’être publié parce qu’ils étaient à la majorité il y a quelques mois seulement. Mais tout se passe comme si leurs leaders renient leur passé et tentent vainement de se donner une virginité politique en parlant d’une prétendue rupture générationnelle. La volteface soudaine et inattendue de l’un d’entre eux fait dire qu’il ne faut rien attendre de bon d’une opposition dont la pauvreté de choix stratégiques et les incohérences placent ses leaders dans la situation implacable (décrite par Amadou Hampaté Bâ) de celui qui « a vu la couvée de Kilinti-Kolonto, l’oiseau calamiteux qui pond deux œufs. En effet si l’on voit la couvée de l’oiseau calamiteux, on se trouve devant trois possibilités aussi tragiques les unes que les autres : ou bien prendre un œuf seulement et perdre son père, ou bien prendre les deux œufs et perdre sa mère, ou bien rien prendre et s’en aller mourir, et mourir soi-même. »
Tahirou Ibrahim Garka