Déclaration de Lumana FA : Une posture anti-républicaine et anarchiste !

 Lumana Fa on a cessé de penser, c’est le temps des serments serait-on tenté de dire après avoir pris connaissance de la teneur de la dernière déclaration de cette formation politique. Dans cette déclaration, on retient deux choses : 1) Lumana a fait le serment que Hama Amadou sera son candiat en 2021 quelle que soit l’issue de son procès et 2) Lumana a opté pour une posture de fauteur de troubles dans le pays à l’image de l’opposition togolaise.

A Lumana on ne débat plus, on fait des serments. La preuve ? Tenez : « Quelle que soit l’issue de cette affaire au niveau de la Cour, le MODEN FA Lumana Africa proclame Monsieur HAMA AMADOU, son candidat aux prochaines élections présidentielles ! Notre Bureau Politique National fait solennellement le serment que Son Excellence Hama Amadou est son candidat quel qu’en soit le prix ! In Shaa Allah !!! Désormais, le MODEN FA Lumana Africa n’acceptera ni les menaces, ni les intimidations et/ou toute forme de provocations émanant du Pouvoir de l’usurpateur Issouf Mahamadou. Le MODEN FA Lumana Africa répondra favorablement à l’appel de Mohamed Bazoum lorsqu’il déclarait je cite : « Si l’Opposition veut être écoutée, qu’elle fasse comme au Togo : créer les rapports de force nécessaires ». D’ores et déjà, le Bureau Politique National instruit l’ensemble de ses structures à se tenir prêtes à répondre à tout mot d’ordre. » Cet extrait a été décrété par le bureau politique de Lumana Fa le 28 février dernier.

Faire le serment de soutenir un homme en conflit avec la loi même s’il est condamné, cela n’a d’autre nom dans une République qu’une rébellion, une sédition voire une anarchie. Nul n’est au-dessus de la loi tout comme nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. C’est connu de tout républicain. Comment un parti politique dont les principaux animateurs ont géré le pouvoir peut-il se confiner dans une posture irrationnelle pour soutenir un homme envers et contre tout y compris le fondement de la République ?

Cette bévue n’étonne guère venant de la part de ceux qui ont quitté une alliance pour des raisons aussi saugrenues qu’une histoire de postes ministériels qu’ils ont considérés comme des coquilles vides. Depuis cette bévue ceux-là s’étaient disqualifiés à faire la leçon aux nigériens en ce sens que leur philosophie politique ne vise qu’à se servir en lieu et place du peuple.

A la vérité, la substance de la dernière déclaration de Lumana traduit une seule et même chose à savoir ce que les militants de ce parti savent faire le plus à savoir la victimisation comme posture politique. Rien d’étonnant quand on sait que leur gourou est passé champion dans l’art de la victimisation : ‘’Baré veut me tuer’’, Tandja veut me tuer’’ et ‘’Issoufou veut me tuer’’ sont les hauts faits du plus célèbre fugitif de l’histoire politique du Niger.

Ce serment de soutien inconditionnel à Hama Amadou met en évidence l’idée que ce parti fonctionne comme une secte dont le gourou est connu de tous. C’était un député de ce parti qui avait alerté l’opinion en temps réel que Lumana n’est qu’un comité de soutien à Hama Amadou. En faisant ce tristement célèbre serment anti républicain, Lumana vient de confirmer l’idée que Hama est l’alpha et l’oméga de la galaxie Lumana. Après lui ce serait bien le déluge au niveau de cette formation politique où en dehors d’un seul tous les autres militants viennent de faire la profession de foi qu’ils ne sont que des mauviettes, des petits garçons à cheveux blancs incapables de penser par eux-mêmes et se prendre en charge face à l’impasse dans laquelle leur parti est plongé !

Et pour justifier cette posture qui jure avec l’esprit républicain, Lumana a franchi le rubicond en décidant de recourir à l’anarchie comme mode d’expression politique. Ils disent qu’ils vont recourir à la recette de l’opposition togolaise à savoir la violence aveugle et la sédition. Mais ce discours n’a rien de nouveau : à plusieurs reprises ce parti à envisager de renoncer à la lutte démocratique en se mettant dans une posture de ressentiment et de désespoir en feignant d’ignorer que l’opposition démocratique est en soi une noble posture encadrée par la loi. C’est du déjà entendu. Vouloir remettre en cause les acquis démocratiques n’est que folie et ceux qui tiennent ce discours savent qu’ils n’ont pas en face d’eux une mauviette qui fuit la réalité pour ne pas s’assumer.

La posture anti républicaine de Lumana

Cette visée anti républicaine voire funeste de l’opposition et ses sbires tapis dans la société civile ne date pas d’aujourd’hui. C’était depuis un samedi 17 décembre 2016 que le FRDDR avait proclamé cette intention d’un changement non constitutionnel de régime sans savoir comment mettre en œuvre son maléfique projet. Ils se limitent à affirmer ‘’par tous les moyens’’ en comptant sur des moutons de panurge. Entre temps, ces manipulateurs narcissiques restent dans leur zone de confort en espérant voire le lendemain Niamey à feu et à sang. C’était après coup notre constat à plusieurs reprises : le mot d’ordre ou disons l’ultimatum était lancé mais il manquait ces hommes assez fous pour déclencher l’incendie.

Mais qu’on ne se méprenne pas ! Les nigériens ne sont pas amnésiques. Ces opposants incapables de respecter leur mot d’ordre de boycott des institutions de la République ne sont-ils pas revenus honteusement siéger au parlement ? Où sont passés leurs pyromanes à cheveux blancs pendant l’affaire Charlie ? N’ont-ils pas enregistré un cuisant échec au retour subversif de Hama Amadou ? N’est- pas du défaitisme que d’afficher cette attitude ambiguë de la part d’une opposition et une société civile censées être des contre-pouvoirs ? La leçon ce qu’on ne défie pas impunément l’autorité de l’Etat. Le hic c’est que ce sont des hommes ayant géré l’Etat aujourd’hui mus par leur réminiscence des coquilles pleines qui leur manquent. A ceux-là, il faut dire que l’opposition c’est un art, une dignité. Un sacerdoce.

Victimisation et anarchie comme stratégique de lutte à Lumana…

« … la seule évocation du nom du Niger à l’extérieur provoque sourires et railleries, tant ce nom est devenu synonyme d’Etat voyou », clament les opposants d’Issoufou Mahamadou. Pourtant c’est bien là un argument assez spécieux. En effet, malgré les tentatives sans cesse répétées de ternir l’image du Niger par cette opposition et leurs laquais de la société civile chargés d’exécuter certaines basses besognes, l’image du Niger à l’extérieur est loin des fantasmes de ces nihilistes qui ne souhaitent que du mal à leur pays. Le président de la République Issoufou Mahamadou est sollicité de partout pour représenter le Niger. Sa diplomatie d’avant-garde a porté ses fruits à telle enseigne que ceux-là qui voudraient voir le président Issoufou se confiner entre les quatre murs ne trouvent rien d’autre que de le diffamer en faisant croire aux Nigériens que le chef de l’Etat voyage trop réduisant son action diplomatique en une promenade de santé.

Ces opposants qui ont géré ce pays au moment où Issoufou Mahamadou incarnait dignement son rôle d’opposant, doivent se reprendre car non seulement en matière de gouvernance ils n’ont aucune leçon à lui donner mais aussi en termes de réalisations cette opposition reste et demeure stérile et évasive. N’en déplaise aux détracteurs du président Issoufou, les réalisations faites sur le budget national sont légion. C’est une fierté de voir la vision du chef de l’Etat actuel se transformer en actes concrets tout au long du pays. Nul doute que les générations futures reconnaitront au président Issoufou ce mérite d’homme d’Etat visionnaire. Ils se rendront compte que cet ingénieur a construit le pays en érigeant des ponts et chaussées comme voies de développement à travers le pays. Le président Issoufou a recruté des milliers et des milliers de jeunes à la fonction publique au grand dam du chef de file de l’opposition actuelle qui voyait en cela un gouffre d’argent. C’est à l’actif du président Issoufou que nos villes se modernisent en disposant des infrastructures de pointe à la grande joie des populations. Et ce n’est pas un miracle, le président Issoufou a utilisé le trésor public c’est-à-dire des ressources internes pour doter le pays de tous ces joyaux qu’on voit un peu partout.

Par défaitisme et esprit partisan, à Niamey la capitale malgré tous les changements intervenus d’aucuns ne voient rien. Pourtant ceux qui sont de bonne foi comprendront qu’en termes de vision pour le pays, entre Issoufou et ses pourfendeurs d’aujourd’hui il n’y a aucune commune mesure. Qu’est-ce que ceux-là peuvent-ils brandir comme réalisation de leurs 10 ans de gestion du pouvoir d’Etat ? Rien que des dépassements budgétaires et autres gabegies dont eux seuls ont le secret. C’est cela l’esprit stérile de l’actuelle opposition.

Drôle d’opposition qui confond vitesse et précipitation. Sans aucune initiative historique, cette opposition fait une lecture en diagonale de notre histoire commune.  Faire un serment pour suivre aveuglément un homme politique en conflit avec la loi relève du politiquement incorrect. Joseph Sanial-Dubay n’a-t-il raison lorsqu’il disait : « La profusion des serments n’est bonne qu’à faire des parjures et des dupes ».

On le voit, tous ces actes de désespoir de l’opposition politique incarnée par Lumana et son bras armé qu’est cette faction de la société civile traduisent son impatience et son manque de dignité d’assumer son rôle constitutionnel de contre-pouvoir. Leur visée insurrectionnelle étant clairement affichée, ils doivent être condamnés à se ressaisir ou du moins à revenir aux fondamentaux de la République. Autrement, l’autorité de l’Etat doit leur être opposée dans toute sa rigueur. Juste un avis.

Tiémago Bizo