Et de deux. Le procès intenté par les sociétés ONYX et NUTRISET, basées en France et dirigées par Michel Lescanne et Dame Adeline Lescanne Gauthier ; la Société de Transformation Alimentaire (STA), dirigée par Ismael Barmou, contre Gorel Harouna, Directeur de Publication du journal MUTATIONS, n’aura finalement pas eu lieu. Et pour cause, les avocats qui défendent ces trois personnes ont tout simplement demandé une radiation, ce qui veut dire un abandon pur et simple de la procédure engagée contre le Directeur de publication du journal MUTATIONS. De quoi s’agit-il ?
Dans sa parution du jeudi 2 novembre dernier, le journal MUTATIONS, sous la plume de son Directeur de publication Gorel Harouna, a publié un dossier consacré à la Société de Transformation Alimentaire (STA) et intitulé « Main basse sur la STA : les bonnes affaires de Michel Lescanne sur les enfants malnutris du Niger ». Aussitôt après la publication de ce dossier, plus précisément le lundi 6 novembre, le Directeur de Publication de MUTATIONS s’est vu notifier, via un huissier de justice, une assignation pour comparaître en audience de référé le lendemain mardi 7 novembre à 10h, dans la salle d’audience des référés du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey.
En effet, ils ont assigné le Directeur de publication devant le Juge des référés d’heure à heure pour qu’il soit ordonné la mise sous séquestre des journaux et leur saisie, pour éviter prétendent-ils, un trouble manifestement illégal. Ils demandent notamment au Juge des référés de constater que la photo de ML à côté de celle d’un enfant malnutri du Niger porte atteinte à son honneur, à son intégrité et à son image.
Malgré cette procédure, somme toute cavalière, le DP de MUTATIONS et son avocat Me Ladédji Fabi Flavien étaient au rendez-vous du mardi, mais ont toutefois sollicité et obtenu du président du tribunal un renvoi afin de mieux préparer leur défense. Rendez-vous était donc pris, de commun accord avec les avocats des deux parties pour le mardi 14 novembre, pour les plaidoiries au fond du dossier. Mais le jour J, coup de théâtre, les avocats de la partie adverse demandent un nouveau renvoi d’une semaine. Un autre rendez-vous est donc pris pour ce mardi 21 novembre. Mais, contre toute attente, les mêmes avocats de ONYX, NUTRISET et STA, demandent pour la deuxième fois un autre renvoi, pour, disent-ils, communiquer d’autres pièces au dossier. Chose rare, voire incompréhensible dans une procédure de la part de la partie demanderesse. Et surtout dans une audience de référé, audience pour laquelle le Directeur de Publication de MUTATIONS a été assigné à comparaître d’heure à heure. Finalement, les avocats de MICHEL LESCANNE, Adeline LESCANNE GAUTHIER et ISMAEL BARMOU reviennent à la charge quelques minutes plus tard, pour demander ni plus ni moins qu’une radiation, entendez un abandon pur et simple de la procédure qu’ils ont eux-mêmes engagée contre le journal MUTATIONS et son Directeur de Publication Gorel Harouna, privant ainsi l’assistance d’une occasion en or pour mieux comprendre les pratiques peu orthodoxes de Michel Lescanne, dans la gestion de cette société qu’est la STA. En effet, si tant est que les patrons de ONYX, NUTRISET et STA, n’ont rien à se reprocher, ils auraient pu introduire une requête pour délit de diffamation contre le journal MUTATIONS et son Directeur de publication. Et un débat contradictoire aurait permis d’édifier l’opinion sur la véracité des faits rapportés par MUTATIONS dans ce dossier paru le 2 novembre 2017. Mais MICHEL LESCANNE, ADELINE GAUTHIER et ISMAEL BARMOU, ayant compris chemin faisant que leurs arguments étaient spécieux, ont plutôt opté pour cette autre procédure consistant à ordonner la mise sous séquestre des numéros de MUTATIONS, en date du 2 novembre et leur saisie.
Un prétexte ridicule, car si réellement Michel Lescanne estiment diffamatoire pour lui, de s’afficher à côté d’un enfant sous-alimenté du Niger, il n’a qu’à porter la même plainte contre lui-même et tous les autres journaux et médias internationaux dans lesquels il s’affiche et pérore sur sa mission de sauveur des enfants malnutris. Les preuves de ces images qui ont fait le tour du monde sont là éloquentes, implacables. Mais comme il s’agissait là d’émouvoir des partenaires pour capter des rentes, il n’y a pas de place pour une quelconque plainte, même en diffamation. M’enfin…
En rappel, au mois de septembre dernier déjà, le même journal MUTATIONS, a produit deux dossiers, fruit d’un travail méticuleux d’investigation sur cette société : « Société de transformation alimentaire (STA) : entre gabegie et règlements de comptes » : et « Société de transformation alimentaire (STA). Nouvelles révélations : la direction perd deux procès en justice ». Ces deux dossiers ont valu un procès en diffamation contre le Directeur de Publication de MUTATIONS, à la demande de Michel Lescanne, son épouse Isabelle Lescanne, Mme Cissé et son fils Ismael Barmou. Les quatre plaignants avaient alors demandé chacun cinquante millions (50 000 000) de francs CFA soit deux cent millions (200 000 000) de dommages et intérêts contre le journal Mutations. C’est ainsi que, suite à un procès contradictoire au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey, notre confrère Harouna Gorel et son avocat ont battu en brèche les arguments des plaignants en démontrant rigoureusement que le délit de diffamation n’était pas constitué au regard de la procédure du journaliste dans son traitement de cette information.
Mais le verdict rendu le 8 août dernier par la justice nigérienne est tombé comme un couperet sur la tête des quatre plaignants, en lavant notre confrère de cette infamie.
Aujourd’hui, le procès n’a pas pu se tenir suite à la publication de ce troisième dossier sur la STA, par la faute de Michel Lescanne qui a choisi la voie la plus facile, à savoir celle de la radiation. Mais c’est le lieu de féliciter notre confrère Gorel Harouna pour son courage et son professionnalisme dans le traitement de l’information, même sensible. C’est le lieu aussi de saluer aussi la justice nigérienne pour son indépendance et son impartialité dans toutes ces procédures engagées contre un journaliste dans l’exercice de son métier. C’est enfin le lieu d’appeler les autres confrères à emboîter le pas au Directeur de Publication du journal MUTATIONS qui fait son travail d’investigation sans tambours ni trompettes. Bon vent, Gorel Harouna.
EMS