Suite aux informations relayées par des medias internationaux faisant état d’une vente aux enchères des migrants en Libye, la Commission Nationale des Droits Humains CNDH fait la déclaration dont la teneur suit :
– Considérant que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en ses articles 4 et 5 énonce que » nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes », que « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » ;
– considérant que La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a réaffirmé en son article 5 que » tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine et à la reconnaissance de sa personnalité juridique. Toutes formes d’exploitation et d’avilissement de l’Homme, notamment l’esclavage, la traite des personnes, la torture physique ou morale…sont interdites »;
– considérant que les États africains ont incorporé ces principes universels dans leurs lois fondamentales;
– considérant que l’humanité toute entière a résolument tourné le dos à ces pratiques d’un autre âge;
La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), profondément indignée , condamne fermement la vente aux enchères d’émigrants africains comme esclaves en Libye, elle exige de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples CADHP l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante afin de faire toute la lumière sur ces crimes odieux qui ternissent l’image de l’Afrique et de l’Humanité toute entière ; de rechercher et rassembler toutes les preuves, d’identifier les auteurs et complices afin de les traduire devant la Cour Africaine de Justice et de Droit de l’Homme .
Pour rappel, la situation actuelle que vit la Libye est consécutive aux frappes effectuées en 2011 par la coalition de certains pays occidentaux sous la bannière de l’ OTAN, situation caractérisée par l’installation de DAECH, de plusieurs groupes armés et de toutes sortes de criminalités transfrontalières organisées désintégrant la Libye et déstabilisant les pays de la sous région. Aux principaux responsables desdites frappes d’assumer leurs responsabilités devant l’histoire.
La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), s’indigne en outre des traitements inhumain et dégradant que subissent les migrants dans les camps de détention et rappelle à la Communauté Internationale la teneur de la déclaration du Haut Commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme de retour de mission en Libye le 14 Novembre 2017 , selon laquelle “la coopération de l’Union Européenne avec la Libye pour stopper l’arrivée de migrants est inhumaine ».
La CNDH exhorte instamment le sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine à mettre fin, sans délai, à cette situation avilissante et intolérable que vivent les filles et fils d’Afrique en terre libyenne pour assurer aux migrants les indispensables mesures de protection de leur intégrité et de leur dignité conformément aux Agendas 2030 des Nations Unies et 2063 de l’Union Africaine afin « que Personne Ne Soit Laissé Pour Compte ».
Fait à Niamey,
Le 20 novembre 2017
Pr. Khalid IKHIRI, Président de la CNDH-NIGER