Bertrand Omar SGA du Comité de soutien à Seif EL Islam© NigerInter.com

Questions à Bertrand Omar SGA du Comité de soutien à Seif EL Islam

Un peu partout en Afrique des comités de soutien à Seif El Islam Kadhafi avaient manifesté pour exprimer leur exaspération sur la chienlit créée en Libye et dénoncer les manœuvres de la CPI. A Niamey le Comité de soutien à Seif El Islam composé des acteurs de la société civile, des hommes politiques et des amis de la Libye au Niger avaient organisé un meeting géant il y a quelques jours. Ces manifestants sont-ils simplement des nostalgiques du régime Kadhafi ? Quelle est la vision de la paix en Libye aujourd’hui ? Dans cet entretien, Bertrand Omar SGA du Comité de soutien à Seif EL Islam répond à toutes ces préoccupations.

Niger Inter : Pouvez-vous nous présenter votre Comité de soutien à Seif EL Islam ?

Bertrand Omar : Notre comité de soutien est plutôt au peuple libyen pour qu’il retrouve la paix et la stabilité afin que la Libye retrouve sa place dans le concert des nations en tant que pays stable et unifié. Nous soutenons la personne de Seif El Islam à travers ce comité, parce qu’il est l’homme de la situation vu le soutien qu’il bénéficie de toutes les tributs de la Libye et au-delà nous avons constaté que les harcèlements de la CPI signifient que la situation est internationalisée comme en 2011, qui a dégénéré jusqu’à venir chez nous au Niger, seulement cette fois nous sommes en 2017 et nous ne céderons pas aux menaces qui puissent nous décourager dans notre démarche salutaire.

Niger Inter : Vous dites que votre mouvement est civil à travers votre meeting de Niamey. En soutenant Seif Islam n’est-ce pas un acte politique au regard de son profil ?

Bertrand Omar : Notre mouvement est un mouvement purement civil et de bonne volonté, notre travail consiste à amener les citoyens libyens, africains et du monde entier à prendre conscience que ce qui est arrivé en Libye est la résultante d’un égoïsme occidental, qui a conduit à l’assassinat d’un président légitime car la légitimité est avec le peuple et le peuple était avec lui avant qu’il ne soit berné. Pour nous les nigériens en particulier, ce mouvement est un devoir moral parce que nous sommes les plus touchés par la situation en Libye et aussi une manière de rectifier l’histoire car nous avons toujours sur la conscience la livraison sous la pression et les harcèlements de l’occident, du frère de Seif et ses compagnons à leurs bourreaux, alors qu’ils se croyaient dans des bonnes mains chez nous. Aujourd’hui le constat est amer : les libyens eux-mêmes regrettent la situation ainsi créée et notamment le lâche assassinat de Kadhafi par les Occidentaux. Le monde entier est témoin de ce crime odieux contre un peuple plongé aujourd’hui dans un enfer qui ne dit pas son nom. Pour s’en convaincre, il faut rappeler qu’avant ce complot ourdi contre la Libye et l’Afrique en général, la Libye était l’un des pays le moins endetté du monde et bien coté en termes d’indice de développement humain. C’est tout cela qui a basculé en un cauchemar chez nos voisins libyens. Ce qui fait pleurer toute l’Afrique à commencer par les populations africaines qui vivaient des mannes de ce pays sous le régime du guide Kadhafi.

Niger Inter : Que répondez-vous à ceux qui vous considèrent comme des nostalgiques du régime de Kadhafi ?

Bertrand Omar : (Rires). Nostalgiques de l’ancien régime? Qui ne l’est pas ? Même eux les Occidentaux le sont aujourd’hui, au temps de Kadhafi il n’y avait pas des bases militaires américaines chez nous, ni des terroristes un peu partout, et autres djihadiste ou secte comme boko haram au sahel! Où sont les grands projets qu’il a initiés pour le bien de notre continent ? Tout est tombé à l’eau ou resté en stand-by avec sa disparition.

Niger Inter : Ces comités de soutien à Seif Islam s’observent un peu partout en Afrique. Sont-ils spontanés ou bien y a-t-il une coordination à l’échelle internationale ?

Bertrand Omar : c’est des comités spontanés un peu partout en Afrique et dans le monde entier, parce que comme j’ai eu à le dire c’est un devoir moral qui nous interpelle. Etant africain et nigérien plus précisément nous ne pouvons pas fermer les yeux et la bouche alors qu’il y a une issue de sortie.

Niger Inter : Khadafi junior étant sous la menace de Cour Pénale Internationale, n’êtes-vous pas en train de ramer à contre-courant de l’histoire en soutenant quelqu’un qui est accusé de crimes contre l’humanité ?

Bertrand Omar : en réalité c’est sont ces menaces-là même qui ont attisé notre mouvement, quel crime Seif a-t-il commis ? En protégeant son pays et l’Afrique contre une invasion de l’occident et du terrorisme ? Ou sont les vrais criminels un peu partout sur la terre pourquoi ils ne sont pas inquiétés comme Seif ou certains Africains ? Les vrais criminels dans cette affaire ce sont les Sarkozy et compagnie, pourquoi ils ne sont pas inquiétés ? Ou bien c’est parce que avec Seif y a un possible retour à la stabilité et que cela ne plait pas aux Occidentaux ? Quelle légitimité a cette Cour-là qui n’est là que pour harceler les africains ? Qui veut tuer son chien l’accuse de rage ! C’est pour cela que nous faisons bloc contre les décisions de la CPI et les contestons avec toute notre énergie. On ne peut pas promouvoir une justice internationale avec cet esprit d’une justice à double vitesse. Ce n’est qu’un secret de polichinelle, l’opinion publique africaine considère la CPI comme un machin des Occidentaux. Et ce n’est pas une bonne image pour cette Cour qui est censée rendre justice à tous les citoyens du monde non pas contre quelques-uns d’entre eux.

Niger Inter: Selon vous qu’est-ce que Seif Islam peut-il apporter à la Libye aujourd’hui qu’il n’a pas pu au temps de la gloriole de son père ?

Bertrand Omar : D’abord il faut comprendre qu’aujourd’hui seul Seif fait l’unanimité auprès de toutes les grandes tribus pour un éventuel retour à la paix. Seif a toujours été d’un grand apport pour la Libye et l’Afrique, même sous le règne de son père, il a été le président et fondateur de la fondation Kadhafi et l’architecte du gigantesque programme LA LIBYE DE DEMAIN qui était d’un grand apport dans tous les secteurs du développement à la Libye et à Afrique et dont la mise en œuvre a coïncidé avec le soulèvement du 17 février 2011.

Niger Inter : Envisagez-vous d’inscrire l’émergence de Seif Islam dans une compétition démocratique ?

Bertrand Omar : Oui ! bien sûr, si des élections libres et transparentes seront organisées en Libye seif passera haut la main, c’est même dans ce sens que notre lutte s’inscrit. Nous voulons que la CPI et les occidentaux laisse les libyens en paix et prendre leur destin en main.

Niger Inter : Quelles sont selon vous les conditions d’une paix durable en Libye aujourd’hui ?

Bertrand Omar : Que la CPI et l’occident arrêtent de harceler Seif et de s’ingérer dans les affaires des libyens. Et aussi que les Occidentaux tirent les conséquences de leur échec pour enfin laisser ce peuple souverain se frayer librement son chemin. Ceux qui passent pour les chantres de la lutte contre le terrorisme se rendent compte à l’évidence qu’en tuant Kadhafi, ils ont ouvert la boîte de pandore. La situation sécuritaire au Sahel s’est compliquée du fait de cette malveillante façon qu’ils ont agi en Libye. Notre pays paie lourdement les conséquences du chaos instauré en Libye par Sarkozy et ses alliés d’alors.

Niger Inter : Notre pays le Niger a le plus souffert des conséquences de la chienlit créée en Libye aux plans sécuritaire et économique. Avez-vous un commentaire ?

Bertrand Omar : Que tous les Africains peuples et Etats se lèvent pour apporter leurs soutiens sans conditions à l’initiative de Seif qui est désormais plus qu’une réalité. Apres la Libye évidemment c’est bien notre pays qui a le plus souffert de ce que vous appelez chienlit et que moi je qualifie de crime organisé.

– Sur le plan économique : la Libye était pratiquement un eldorado pour les nigériens, plus de 7 sur 10 familles avaient un revenu lié directement avec la Libye. Aujourd’hui ces profits sont carrément coupés, des nigériens ont vu leurs petits business tomber à l’eau, ce qui a occasionné l’aggravation de la pauvreté dans notre pays. Où sont les investissements libyens ? où sont les actions humanitaires de Seif dans nos milieux ruraux ? où sont les dons de Kadhafi à l’endroit de notre pays et sa générosité pour nos dirigeants ?
– Sur le plan sécuritaire : *- l’arrivée des organisations terroristes un peu partout au sahel.
*- la circulation des armes larguées par les occidentaux
*- la disparition des personnes et leurs biens au nord de notre pays.
*- l’insécurité au nord et à l’est du Niger.

Niger Inter : Comment entrevoyez-vous l’implantation de votre mouvement au niveau national et comment y adhérer ?

Bertrand Omar : notre mouvement est bel et bien implanté et salué par toutes les organisations (civile, politique, religieuse…), y adhérer, c’est une question de volonté, nos portes sont ouvertes à tous les volontaires.

Propos recueillis par Elh. Mahamadou Souleymane