Une journée d’information sur la co-régulation des médias au Niger s’est tenue le vendredi 26 mai 2017 à Niamey dans les locaux de la maison de la presse en présence du président de la Maison de la Presse ,du représentant du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) et du Secrétaire général de l’ONIMED.
Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) en collaboration avec la Maison de la Presse et l’Observatoire Nigérien des Médias pour l’Ethique et la Déontologie (ONIMED) ont organisé un atelier d’information sur la convention relative à la co-régulation des médias au Niger. Cet atelier vise à renforcer le professionnalisme et le sens de responsabilité des médias et des journalistes nigériens à travers la création et l’institutionnalisation d’un cadre de co-régulation.
C’est le représentant du Conseil Supérieur de la Communication M. Laoual Saloa Ismaël témoin de la signature de cette convention qui a présidé cet atelier, en présence de plusieurs participants venus des organes de la presse publique et privée du Niger. Selon le représentant du CSC, la co-régulation est par définition, un ensemble hétéroclite de dispositifs qui se situent entre la régulation traditionnelle exercée par une institution étatique en l’occurrence le Conseil Supérieur de la Communication pour le cas du Niger et l’autorégulation qui est assurée par les professionnels des médias eux-mêmes à travers l’Observatoire Nigérien des Medias pour l’Ethique et la Déontologie.
En effet, au Niger, tout comme dans beaucoup de pays, l’institutionnalisation de la co-régulation est sous-tendue par trois constats majeurs : les instances de régulation et d’autorégulation poursuivent fondamentalement le même objectif qui est celui d’assurer et de garantir la liberté et l’indépendance des médias, tout en veillant aux respects scrupuleux des règles d’éthique et de déontologie. Le second constat laisse apparaitre que le organes d’autorégulation manquent d’autorité et donc d’efficacité au moment où les instances de régulation, elles sont le plus souvent ou en tout cas leurs décisions sont assimilées à des violations des droits de la liberté de la presse ou sont considérées parfois à la solde des gouvernements. Le troisième constat est que la régulation et l’autorégulation dans le conteste mondial marqué par une évolution fulgurante des nouvelles technologies de l’information et de la communication, ne peut accomplir convenablement sa mission, prise individuellement.
C’est pourquoi, le représentant du CSC a fait constater que la co-régulation se trouve à la confluence de la fin du mythe de l’autorégulation et des limites de la régulation institutionnelle. Dans le cadre de la mise en œuvre de la co-régulation au Niger, a expliqué M. Ismaël, le Conseil Supérieur de la Communication et l’Observatoire Nigérien des Médias pour l’Ethique et la Déontologie (ONIMED) ont décidé de s’imprégner de l’expérience d’un pays à savoir le Bénin. A cet effet, un comité tripartite a été mis en place pour élaborer un projet de convention sur la co-régulation des medias.
Quant à M. Mamane Abdou Jafar, Secrétaire Général de l’ONIMED, il a exposé les problèmes auxquels les professionnels de l’information sont confrontés. Il a souligné entre autres le manque des ressources humains et des moyens financiers.
Le président de la maison de la presse pour sa part a rappelé à l’ensemble des journalistes la nécessité être plus vigilants dans le traitement de l’information tout en respectant les règles de l’éthique et la déontologie. Il a également exhorté ses confrères d’être encore plus responsables afin que cette noble et exaltante fonction de journaliste soit beaucoup plus respectée par les uns et autres.
Cette rencontre a permis un échange fructueux aux professionnels des médias. Les participants ont été bien sensibilisés sur la nécessité de la co-régulation qui s’impose comme un signe des temps.
Amadou Moussa Douké