Dans un échange interactif sur Twitter le président Issoufou avait déclaré à l’endroit des internautes à propos de la lutte contre la corruption : « Je n’abandonne pas ce combat, mais je le fais avec plus de patience et d’intelligence.» Le président du PNDS Tarayya M. Bazoum Mohamed, en campagne, avait confié également à Jeune Afrique que le second mandat du président Issoufou serait plus propice à la lutte contre la corruption. Au regard du traitement sans complaisance de l’affaire dite ‘’Wallgates’’ on peut dire que l’opération Maiboulala est décidément en marche. Des esprits des plus sceptiques avaient reconnu que les lignes commencent à bouger tant Daniel Mukuri et ses complices de tout poil sont laissés à leur sort s’expliquer devant les juridictions.
Cette affaire met en évidence désormais le caractère opérationnel de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et Infractions Assimilées (HALCIA) qui dispose désormais d’une loi qui lui donne le pouvoir et plus d’initiative pour accomplir sa mission.
C’est d’ailleurs la HALCIA qui a transmis au parquet le dossier de cet escroc international qu’est Daniel Mukuri. En effet, ce dernier, selon nos sources, au niveau de la HALCIA aurait opté dans un premier temps pour assumer tout seul ce pourquoi il est poursuivi. Après un long interrogatoire à la HALCIA, Daniel Mukuri aurait refusé de citer aucun de ses complices. D’aucuns avaient interprété cette attitude du patron de Wallgates comme une façon de ne pas gêner ses amis et complices dans l’espoir d’un éventuel sauvetage de ses appuis politiques.
Daniel Mukuri transféré à la prison civile sans appui ni secours, s’était résolu de dénoncer ses complices. C’est ainsi que le juge aurait procédé aux arrestations des personnalités proches des arcanes du pouvoir. Le Républicain avait fait cas dans une autre édition de la décision du premier ministre de laisser la procédure dans l’affaire ‘’Mukurigate’’ aller jusqu’au bout.
Côté palais, l’on a appris la colère du président Issoufou d’apprendre le manquement de quelques-uns de ses collaborateurs impliqués dans ce scandale. Au regard du laisser-aller du pouvoir dans le traitement du ‘’Mukurigate’’, on peut dire que l’opération Maiboulala est bien en marche. Le juge d’instruction a la haute main sur ce dossier, pourrait-on dire. Il aurait refusé la liberté provisoire aux complices de Daniel Mukuri. Les trois personnes proches du pouvoir à savoir Ousmane Danté, Assogba et Zarami Abba Kiari qui auraient bénéficié de la liberté provisoire ont-ils convaincu le juge de leur innocence ou bien le juge d’instruction considère comme légers les griefs contre eux ? Il faut noter tout de même que d’autres personnalités proches du pouvoir gardent toujours prison avec le principal prévenu.
Cette affaire révélée pour la première fois par notre confère en ligne Tamtaminfo.com il y a un an, s’avère être une forfaiture où l’Etat a été grugé par un escroc international pour une bagatelle de trois milliards huit cent soixante-onze millions (3 871 000 000). Daniel Mukuri a fait du faux et usage du faux. Il aurait même abusé d’autres sociétés internationales comme nous l’apprend Tamtaminfo : « Selon des informations dignes de foi, les vraies sociétés Mach-Luxembourg et Syniverse Luxembourg ont découvert l’usurpation de leur nom au Niger ainsi que la falsification de titre de filiale au Niger qu’ils ne reconnaissent pas. Pour rappel, sachez que dès le départ, l’Etat a été trompé par Mukuri Daniel, de même que les actionnaires de la société adjudicataire réelle Mach-Agitech-Niger qui découvrent que leur Société est reléguée au rang de filiale nigérienne de Mach-Luxembourg à l’initiative seule de Mukuri et avec l’appui de Salif Diallo, actuel président de l’Assemblée nationale du Faso (actionnaire complice de Mukuri) ».
Et d’ailleurs, Salif Diallo aurait visité le Niger sans succès pour sortir son protégé du trou, apprend-on. En laissant la justice faire son boulot, le régime de Niamey montre à suffisance sa volonté non seulement que cette opération coup de poing dite Maiboulala est une réalité mais aussi lance résolument l’alerte à l’endroit des indélicats de tout bord qu’ils n’échapperont pas aux mailles de la justice. C’est aussi ce qui a été réitéré récemment aux maires du pays par le président de la République qui les a reçus en audience. Le président Issoufou a sommé ceux de ces élus qui tardent à payer l’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN) de le faire sans délai sans quoi ils s’expliqueront devant le juge car on ne s’amuse pas impunément avec les vivres des populations en détresse, comme qui dirait.
Dans ce sens, nul doute qu’au regard des actes posés, l’on peut dire que le président Issoufou est sur la bonne voie pour satisfaire la demande de justice des Nigériens. Certes la lutte contre la corruption grande ou petite est très complexe. Mais le vœu des nigériens est que le président Issoufou aille jusqu’au bout : les délinquants d’hier et d’aujourd’hui doivent subir la rigueur de la loi. C’est ainsi seulement qu’il sera fidèle à l’éthique et le style de gouvernance du calife Omar Ibn Khatab. Une de ses meilleures références.
Elh. M. Souleymane