Niger : à Abidjan, Hama Amadou sort du silence et mobilise ses troupes

En exil à Paris depuis mars 2016, Hama Amadou a fait ce week-end sa première grande sortie médiatique depuis sa défaite à la présidentielle face à Mahamadou Issoufou. À l’occasion d’un forum réunissant en Côte d’Ivoire la diaspora de son parti, le Moden Fa Lumana, il a cherché dimanche à maintenir la cohésion de ses troupes.

Le 13 novembre, ce sont ainsi plusieurs milliers de partisans du Moden Fa Lumana, venus tout aussi bien du Niger que des pays étrangers, qui se sont rassemblés à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour écouter la première sortie médiatique de grande ampleur d’Hama Amadou depuis mars 2016. Celle-ci se faisait presque un an jour pour jour après son arrestation, le 14 novembre 2015 à Niamey.

Devant des milliers de soutiens, Hama Amadou a prononcé un discours en clôture du forum réunissant la diaspora de son parti du 10 au 13 novembre. Il a appelé les membres du Moden Fa Lumana à maintenir la cohésion au sein de la formation. L’ancien Premier ministre a encore exhorté l’opposition à poursuivre la lutte politique au Niger et à ne pas se tromper « d’ennemi ».

Pas d’allusion à un retour au Niger

S’il reste le premier parti d’opposition au Niger, le Moden Fa Lumana n’a en effet, depuis plusieurs mois, pas échappé à certaines turbulences, notamment la mise en retrait observée par son leader et le ralliement du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) de Seini Oumarou à la majorité présidentielle. La mise au point semblait donc nécessaire.

L’ancien président de l’Assemblée nationale n’a en revanche pas évoqué de retour prochain au Niger, lors de son discours en terre ivoirienne. D’une part, il suit toujours des soins  réguliers à l’hôpital américain de Neuilly, près de Paris. D’autre part, il est toujours poursuivi pour « supposition d’enfants » dans son pays. Un dossier pour le moment « en sommeil », mais qui reste « une épée de Damoclès », selon un proche.

En attendant un retour à Niamey, Hama Amadou devrait continuer à se chercher des soutiens à l’étranger. Il assistait notamment à Paris, le 3 novembre dernier au Sénat, à un colloque organisé par le centriste Jean-Marie Bockel, dont il est proche. Il en avait profité pour échanger quelques mots avec Rémi Maréchaux, directeur Afrique et océan Indien au Quai d’Orsay.

Mathieu Olivier (http://www.jeuneafrique.com)