Lettre ouverte au Président de la République

Niamey le 30  Aout 2016

Collectif des diplômés en Douanes

ayant composé  au dernier concours

de recrutement direct des agents des

 Douanes catégories B2 et A2      

Cel : 96526491/ 97 21 22 73                          

                                                                           A

                                                                          Son Excellence Monsieur le Président

                                                                        De la République du Niger                                                                                                            

                                                                                                                                                                                                                                                             

Objet : Lettre ouverte relative

à la fraude massive ayant caractérisé

le dernier concours de recrutement direct

des agents des Douanes, catégories B2 et A2.

Excellence,

Nous avons l’honneur de vous adresser cette lettre en citoyens victimes d’injustice convaincus de votre disponibilité à résoudre objectivement un tel arbitraire.

Excellence, nous sommes des membres du collectif sus – visé ayant participé au concours de recrutement direct des agents des Douanes catégories B2 et A2 organisé du 23 au 24 juillet 2016, mais surtout entaché selon nos investigations de nombreuses irrégularités.

Excellence, de prime abord, nous nous devons de vous révéler que nous avons identifié un candidat nommé M B M né le 28/11/1992 à Niamey, se trouvant en sixième (6ème) position sur la liste des rejets de candidature catégorie B2 pour non-conformité de diplôme, qui miraculeusement était déclaré admissible en troisième (3ème) position sur la liste d’admissibilité. Cette remarque donne déjà une idée de l’ampleur du favoritisme dont certains membres du jury et dans une certaine mesure même l’administration des douanes portent la lourde responsabilité.

– Il y a eu en outre, deux (02) dates de délibération de la commission en charge de l’organisation du concours. En effet, la première délibération a eu lieu le 27 juillet 2016, tandis que la seconde est intervenue le 04 Aout 2016, soit un écart de neuf (09) jours. De surcroit, les résultats n’ont été rendus publics qu’à la date du 10 Aout 2016. A l’évidence, le temps a été favorable pour manipuler les résultats, alors, une question taraude notre esprit d’honnête citoyens : les résultats de laquelle de ces deux (02) délibérations ont été validés et proclamés?

– Les compositions et les corrections n’ont pris que quatre (04) jours allant du 23 au 26 juillet 2016, tandis que la proclamation, elle, a pris deux (02) semaines car intervenue le 10 Aout 2016, certainement pour  des difficultés liées à la manipulation des résultats ;

– La plupart des admis sont soit des fils, des frères, des neveux, des beaux –       frères des douaniers ou des fils de leurs amis, par exemple, l’admission du petit frère direct du SG du SNAD et l’admission du beau frère direct du SGA du SNAD (cf les listes en annexe de la catégorie B2 et  A2). Pourtant, ce ne sont pas seulement les fils et proches des douaniers qui ont concouru ;

– Le taux des ex aequo sur la liste des candidats présumés admissibles en catégorie B2 constitue à nos yeux une preuve supplémentaire d’arbitraire ;

– Nous relevons également l’admissibilité de onze (11) contrôleurs des douanes (B2), alors que l’arrêté N°0077/MEF/DGD/DRH du 11 février 2016 portant ouverture du concours ne prévoit que dix (10) places pour cette catégorie ;

– Aussitôt après la proclamation des résultats, certains candidats non admis ont réclamés leurs relevés de notes. Mais paradoxalement l’administration leur a signifié de ne pas être en mesure de les leur remettre. Il a fallu le 19 Aout 2016, pour que commence la distribution, ce qui confirme davantage la mauvaise foi des membres de la commission chargée de l’organisation du concours.

A la lumière de tout ce qui  précède, on ne peut s’empêcher de dire qu’il y a une forte présomption d’irrégularité qui pèse sur ces résultats. Pourtant, l’article 24 alinéas 2 et 3 de la Constitution de la 7ème République du Niger met la jeunesse, dont nous sommes partie intégrante, sous votre protection en ces termes : « L’Etat veille à l’épanouissement matériel et intellectuel de la jeunesse. Il veille à la promotion de la formation et de l’emploi des jeunes ainsi qu’à leur insertion professionnelle». De même, vous avez solennellement prêté serment de ne prendre ni cautionner aucune mesure avilissante, pour la dignité humaine, de veiller à la neutralité de l’administration et au respect des textes qui consacrent sa dépolitisation, de travailler sans relâche au bonheur du peuple.

Excellence, vous conviendriez avec nous que l’épanouissement matériel, intellectuel et moral de la jeunesse, la promotion de la formation et l’insertion professionnelle des jeunes ne sont nullement garantis à travers des pratiques discriminatoires, avilissantes, méchantes et même insultantes, ayant eu cours dans ce concours, caractérisé par le népotisme.

C’est cela, Excellence, le motif de notre cri de cœur. Nous sommes convaincus que votre haute et exaltante fonction fait de vous un homme d’Etat qui  ne cautionnera jamais de telles forfaitures, mais nous sommes aussi convaincus que des esprits malintentionnés remueront vainement ciel et terre pour étouffer cette scandaleuse affaire.

Ces pratiques et bien d’autres au paravent donnent l’impression que le Niger est incapable d’organiser un concours honnête à la Douane et que les douaniers sont les seuls agents de l’Etat dont les fils et proches sont admissibles à de tels concours. Une telle situation ternit l’image du Niger et la vôtre. C’est pour toutes ces raisons que nous, victimes de ces pratiques d’un autre âge, vous demandons, Excellence, l’annulation pure et simple des résultats de ce concours afin qu’il soit repris ultérieurement dans le cas contraire les recrutements de tous les candidats au nombre de cent quarante-cinq (145) ayant composé à ce dernier concours.

Veuillez recevoir, Excellence, l’expression de notre profonde gratitude.

Vive la république ;

Vive la démocratie :

Pour que Vive la justice sociale.

                                                                                            Le Président du collectif

 

                                                                                                             Nouhou Moussa