OUA 1963-2016 HOMMAGE AUX PERES FONDATEURS

Dans une récente contribution:  De l’OUA à l’UA , j’avais défini les péripéties des différentes étapes ,les premières démarches et  rencontres  organisées hors du Continent par nos précurseurs et qui ont permis au Continent Africain de se loger au sein d’une institution. Je ne m’étais  pas intéressé aux détails mais ,  j’avais  néanmoins abordé les grandes dates et diverses manifestations qui allaient  aboutir  aux axes principaux  qui ont conduit à la naissance de l’OUA le 25 Mai 1963 .En Ethiopie, à Addis Abéba .L’aboutissement d’un très long combat.
Au  moment  où  s’ouvre  le donc   27è  Sommet des Chefs d’Etats , pays membres de  l’UA  à  Kigali au Rwanda , nous  avons  pensé  que loin d ‘un  bilan  positif , notre  Institution  Panafricaine  n’égraine   que des  problèmes Hélas !. Sans  solutions apparentes, en accumulant  d’autres  difficultés en  plus. De  Sommets  en  Conférences,  quelles  sont  les  avancées politiques et  qu’est  ce  que le  Citoyen « lambda »a pu tirer comme  avantage  dans  la quête   quotidienne  de son  bien  être ?Cela est-il dû à une  disjonction   de l’UA  elle même  non en  adéquation et  en décallage  avec  les  aspirations  des  peuples au nom  desquels  elle  a  été  mise  en  place ? Autant dequestions, parfois sans réponse . Ce Sommet qui se tiendra dans la première quinzaine du mois de Juillet 2016 , se penchera sur le départ de la Présidente de la Commission Mme ZUMA. Des candidatures ont été annoncées et des noms circulent déjà ll s’agit de celle de Agopito Mba Mokuy Equato Guinéen , de la Botswanaise Pelonomi Venson Moitoi et enfin de l’Ougandaise Speciosa Wandira Kazibwé D’autres noms sont également cités Ce sont Bathily, le Sénégalais et Jakaya Kikweté II y en aura certainement d’autres encore . La femme Africaine sera à l’honneur et disposera de la tribune pour donner aussi de la voix . Ce qui est à saluer . Mais, l’autre thème principal sera consacré à l’insécurité qui préocupe nos Etats respectifs, le Continent dans son ensemble. Tant de défis qu’il faut relever et qui bloquent notre développement et surtout notre stabilité et notre quiétude  sociales . Je pense que le problème du Soudan devrait aussi être abordé pour freiner cette déchirure que connait ce pays Surtout entre frêres d’armes . Mais, le coup d’Etat ou tentative de destabilisation et de renversement du pouvoir en place est un sujet brulant qui devrait bousculer le calendrier du Sommet . Même si c’est hors de notre Continent . Voilà la réalité à laquelle se confrontent les Chefs d’Etats et de Gouvernements réunis à ce Sommet.
On tentera de proceder à un bilan des actions passées et des enjeux à venir. Celle des 4 années passées à la tête de cette Organisation Panafricaine par cette Dame qui avait fait ses preuves comme ministre dans son pays en Afrique du Sud. Mais cette grande machine qu’UA où se côtoient des Chefs d’Etats qui s’en servent pour se rencontrer, discuter, échanger et prennent des décisions souvent sans lendemain est lourde . D’autres caciques comme le Togolais, Edem kodjo , le Malien Alpha Omar KONARE en savent quelque chose. En attendant ces résultats ne peuvent pas réjouir les peuples d’Afrique qui attendent tout de cette Organisation Panfricaine créée en leur nom .
En effet, les  résultats  des  diverses  actions  des  Etats  membres  qui  composent  la  structure ,   réagissent  sur  le  quotidien  de  ce  citoyen mal  gouverné . L’un  dans  l’autre,  rien  ne  va  en  général ,  même  si, certains  Etats  tentent  de  sortir  la  tête  de  l’eau .  Nous  avons  encore  du  pain  sur la planche. Notre  analyse  porte  sur une  réfléxion  globale  de  la  gestion  de  nos  Etats  africains qui ont sans doute  négligé de  porter  leurs  efforts sur la construction de  l’Union . J’allais   dire  de  l’Unité de l’Afrique, d’abord . La condition préalable à tout dévéloppement au profit des populations doit p passer par là .Parce que les bilans et les  résultats  électoraux, ne suffisent pas pour assurer une bonne gestion et  une bonne  gouvernance. II faut aller à l’essentiel . En effet en  négligeant  l’Unité de nos peuples pouvant servir de détonnateur afin  d’ aboutir  à  la  mise  en  commun  et  du  partage  de  nos  richesses , nous effectuons des coups d’épée dans l’eau . C’est comme si on lit un livre en commençant par la dernière page ou on construit une case en commençant par le toit. C’est absurde  . Oublie -t-on  peut être encore  l’adage  suivant  «  Seul  on  va  vite  mais,  ensemble  on  va  plus  loin »
La fin de la deuxième guerre mondiale, avait permis aux Panafricanistes de reprendre de plus bel  les manifestations et  les Congrès, cette fois-ci en terre africaine, sur le continent pour  se libérer du joug colonial. II s’agissait entre autres du Ghana, cet ancien empire qui n’avait jamais accepté la domination coloniale C’est ainsi que des grands leaders comme le Dr Kwame N’KRUMAH,  le nationaliste et Panarabiste le Colonel Gamel Abdoul NASSER d’Egypte et tant d’autres, avaient décidé de continuer la lutte sur le terrain.
Ils décidèrent donc  d’organiser la première Conférence Panafricaine  d’Accra au Ghana en 1950. Les Congressistes s’étaient encore retrouvés pour continuer leurs travaux afin de préparer la grande rencontre, celle qui doit enfin aboutir à la mise en place d’un organisme d’unité  au niveau Continental . Le Congrès de Kumassi avait déjà  évoqué la création d’un espace militaire africain, mais le mot d’ordre était d’abord l’indépendance des pays africains encore sous domination coloniale. Ensuite s’en suivra l’Unité. Voilà dans la logique du moment, les axes prioritaires pour le continent occupé.
Tels étaient les entre autres les quelques objectifs que s’étaient assignés les Délégués à cette rencontre tant attendue par tous les peuples africains, avides de liberté et aspirant à un monde meilleur, à des lendemains  plus enchanteurs.
En effet, l’Afrique exposée à  tant de fléaux, n’avait d’autre choix que de se serrer les coudes pour susciter une cohésion et une vigilance accrues et soutenues. C’est pourquoi, les Chefs d’Etats des pays déjà indépendants : l’Egyptien Gamel Adbel NASSER, qui incarnait les Jeunes Officiers libres avait pris le pouvoir en renversant la monarchie du Général NEGUIB ( et vainqueur lors des évènements du Canal de Suez en s’opposant aux armées impérialistes Britanniques et Israéliennes) et le Premier Ministre Indien Jawahantal Nehru  auxquels il faut ajouter  le Chef d’Etat Indonésien SOEKARNO, représentaient une partie du noyau dur de ces revendications.
Nous devons également reconnaitre la fermeté et l’apport non négligeable du Maréchal , le Président Yougoslave  Joseph  Broz TITO qui avait combattu les armes à la main  pour libérer son pays. II sera de la  partie pour aider les peuples africains à recouvrer leur liberté. En 1958, deux grandes rencontres auront lieu : l’une à Cotonou  au Bénin ancien Dahomey  et celle d’Accra au Ghana  qui se complétaient parce qu’elles  avaient comme objectif  : L’Organisation des Etats Africains Indépendants ou  en voie de l’être et qui tenaient à l’Unité Africaine  dans un Continent fort et solidaire. Ces manifestations avaient permis aux délégués des toutes les sensibilités politiques : Socialistes, Communistes et Libéraux d’échanger sur le sort de l’Afrique. Le Dr N’KRUMAH , défendait l’Unité du Continent avec toutes ses forces et invitait les participants qui étaient aussi à Cotonou dont SOUROU Migan APITHY, du Dahomey,  Leopold SENGHOR  du Sénégal  à les rejoindre. II deviendront futurs Présidents de leurs pays respectifs.
Etait aussi présent à cette rencontre historique Djibo BAKARY Nigérien, opposant charismatique, leader incontesté du Sawaba une des figures emblématiques du Panafricanisme et de l’Unité totale et immédiate du Continent. Et  qui votera  NON au  Référendum  de  1958  comme  Sékou de  Guinnée, entrant  ainsi dans l’Histoire Politique du Niger comme un dirigeant  Nationaliste et Patriote.
L’AFRIQUE SUR LE CHEMIN D’UNE MUTATION POLITIQUE
Le moment était  tout  indiqué où   les  tenants aux indépendances et adeptes de l’Unité Africaine, répétaient haut et  fort que, l’Afrique devait aspirer à la gestion de son propre destin. En effet, hommes politiques, syndicalistes et la jeunesse entendaient replacer nos peuples dans leurs droits Et l’année 1958 sera celle  de la rupture avec le «Non de Ahmed Sékou Touré, syndicaliste et homme politique leader du RDA refusera l’offre du Général de GAULLE Président Français qui organisera un référendum. La Guinée quittera ainsi le pré-carré français pour  s’acheminer vers une indépendance totale et immédiate.
Le Président  SENGHOR,, lui finira par voter Oui à l’indépendance en restant dans la Communauté Franco Africaine avec plusieurs autres pays Au Niger, le RDA va voter oui soutenu par la France dans cette compétition du référendum au détriment du SAWABA de Djibo Bakary qui avait opté pour le NON.  De toutes  les façons , il y a eu une fracture au niveau des indépendances et qui se traduira sur le terrain par les tenants d’une Afrique indépendante  sans condition et dans l’immédiat avec un gouvernement Continental.
Ceux-ci incarnaient les Progressistes qui voulaient aussi d’ une Afrique qui va décider seule de son sort alors qu’à l’opposé il y avait les modérés qui aspiraient à  une unité graduelle qui passerait par des regroupements régionaux UDEAC, UDEA, UAM , LE CONSEIL DE L’ENTENTE, OCAM, UMA, UEMOA , CEDEAO   ect …
Les uns et les autres  tout en ayant en vue l’indépendance et l’Unité  du Continent  se battaient pour aboutir à leur objectif. C’est ainsi que de réunions en rencontres, des ténors comme Modibo KEITA du MALI  progressiste et combattant de première heure Ahmed Sékou TOURE,de Guinée, l’Algérien Ahmed BEN BELLA étaient de tous les combats aux côtés de leurs pairs. L’Afrique état convoitée en ce moment là si bien que l’ex Président américain Richar NIXON revenant d’un voyage en Afrique au Ghana en  1958, déclarait «  Ce Continent est la partie du monde qui actuellement, se transforme le plus vite, tandis que ses habitants se libèrent du statut colonial et endossent les responsabilités de l’indépendance, pouvan t bien constituer le facteur décisif de la liberté e t du Communisme International. »
Un point de vue émanant d’un Président des Etats Unis et de surcroît Républicain, prouve que les choses bougeaient en Afrique et que dans un proche avenir, les pays du Continent allaient prendre en mains leur destin. Un signe annonciateur d’un bouleversement toujours politique dans  un  Continent qui  était administré par les  puissances coloniales dominatrices  et  qui  nous avaient détourné  de  nos aspirations.
Celles  de  prendre  en  mains  nos  propres  affaires en  nous  impliquant dans la  gestion de  notre patrimoine  commun  après  avoir créé  les  conditions  nécessaires et  idoines . .
L’UNITE DU CONTINENT EST CERTAINEMENT REALISABLE
En effet, au fur et à mesure que le temps avançait, les africains  s’organisaient également pour atteindre leur objectif qui   était l’Unité quelle qu’en soit la forme qu’elle prendra. Mais , cela n’était pas facile au regard des manœuvres sournoises que les relents de la colonisation engageaient afin de diviser ou de retarder cette Unité. II aura fallu beaucoup de tact, de souplesse, d’intelligence et surtout de courage pour cela. Cependant, l’idée de créer une Institution était tellement  ancrée dans la tête de ceux qui tenaient à rassembler les peuples d’Afrique que, l’espoir ne  pouvait  pas être vain.
D’ailleurs, bien avant la création de l’OUA, il y avait eu de véritables tentatives de regroupements entre certains Etats comme ce fut le cas en 1958 lorsqu’a été mise en place l’Union Ghana-Guinée-Mali, pays frontaliers qui voulaient mettre en commun leurs ressources en vue de les contrôler et de les gérer convenablement. Cette idée de vouloir mettre toutes leurs potentialités aussi bien économiques qu’humaines pour servir leurs populations, avait été saluée par bien d’africains .
Scellée seulement le 23 Septembre 1958, cette Union  sera enterrée  en 1960, 2 ans après, laissant un goût amer à tous ceux qui espéraient que  le Continent allait prendre son destin en charge Ces entraves émanaient des actions impérialistes pour empêcher à nos  pays de trouver leurs marques en vue de décoller. La période était cruciale et propice aux africains pour se démarquer et se détacher de l’ancien colonisateur afin de  trouver leur propre voie. Mais, c’est ignorer la capacité de nuisance de ceux qui voulaient barrer la route du progrès à nos peuples qui possédaient des immenses richesses non encore exploitées.
C’est ainsi qu’en 1959,  le Niger, la Côte d’Ivoire, le Dahomey (actuel Bénin), la Haute Volta (actuel Burkina) et qui seront rejoints par le Togo , vont créer l’espace dénommé Conseil de l’Entente qui résistera à l’épreuve du temps et des intrigues plus de 60 ans après. Nous devons cette œuvre aux Chefs d’Etats de ces pays ,  fondateurs  de cette organisation et qui étaient Mr HOUPHOUET  Boigny de la Côte d’Ivoire, Maurice YAMEOGO, M Hubert MAGA du Dahomey et Silvanus OLYMPIO  du  Togo. D’ailleurs il y a quelques jours, les Chefs d’Etats des pays membres du Conseil de l’Entente venaient de se réunir à Niamey au Niger sous la Présidence du Chef de l’Etat du Niger ISSOUFOU Mahamadou qui assurait la Présidence tournante Le Président Malien IBK avait participé à ce Sommet à titre d’observateur . Ces Chefs d’Etat avaient passé en revue la situation de cette Organisation pris de nouvelles initiatives Tant mieux si l’on réveille «  le chat qui dort » La Présidence tournante est revenue au Togo .
Mais , nous devons aussi cette résistance à tous les Chefs d’Etats qui se sont succédé en dépit des divers changements des régimes dans ces pays. En  Janvier 1959, 4  Chefs d’Etats  de l’Afrique  Equatoriale Française, le Gabon, le Tchad, le Congo Brazzaville  le Cameroun et le Centrafrique  créent aussi à Paris l’Union des Etats Equatoriaux (UEE). En 1962 , ils décidèrent de la mise en place d’un Organisme Economique, l’Union de l’Afrique Equatoriale. Ce qui a fait  dire au journaliste et écrivain Philippe DECRAENNE du Monde dans son livre  le Panafricanisme  que «  les 4 Chefs d’Etat  voulaient tenir compte  de la force psychologique qui s’en dégageait  à un moment où l’on ne cessait de parler de l Union des Africains. » ll avait vu juste .
En 1960, également nous retiendrons   que la création d’une compagnie aérienne Panafricaine  Air  Afrique  en vue de désenclaver le Continent , avait été accueillie avec ferveur. Mais, sa disparition catastrophique,  a laissé un goût amer aux peuples d’Afrique, privés d’un outil qui leur permettait de se déplacer et d’écouler leurs marchandises, même hors de leurs frontières. Ce qui a considérablement   réduit l’espace de gestation des peuples hors de leurs pays, les confinant le plus souvent chez eux, si ce n’est en déboursant d’énormes sommes pour  emprunter des vols plus chers.Ceci aussi a porté un coup fatal à l’élan de notre espoir de bâtir ensemble un espace panafricain viable et vital. Hélas !
La Souveraineté des Etats avait pris  du plomb  dans l’aile. En 1960, la Fédération du Mali mise en place par le Ghana et le Mali suscitera des espoirs mais, va éclate aussi pour des raisons politiques ,  2 mois après  sa  création. Toutes ces ratées  ne freineront pas  l’ardeur des bâtisseurs de l’Unité de  l’Afrique de l’époque . Bien au contraire, les rencontres vont s’accélérer et au   mois de Mai  1963, plus précisément, les Chefs  d’Etats et de Gouvernements (32) vont tenir un Sommet  historique à Addis Abéba pour discuter, échanger, proposer et la création d’un Organisme Panafricain.
Pendant plusieurs jours, les Ministres des Affaires  Africaines ( oui il en existait à l’époque ) vont plancher à Addis Abéba en Ethiopie avant de céder leurs fauteuils aux Chefs d’Etats qui décideront de la naissance de l’Organisation de  l’Unité  Africaine, l’OUA  le 25 Mai 1963 non sans des chaudes discussions  assez houleuses. Cependant, face à l’importance du sujet et de l’intérêt suprême du Continent et de ces peuples, les discussions  vont aboutir heureusements  à un conscensus.
Tous les Congrès, toutes les rencontres et manifestations ont convaincu les dirigeants africains à doter le Continent d’un  instrument assez dynamique pour d’abord unir nos peuples dans une liberté totale , gérer ensuite nos économies et nos richesses dans un partenariat  « gagnant gagnant» Une  idée  très chère au  Dr  N’Kawmé  N’KRUMAH,  l’Osagséfo. Les nombreux problèmes qui se posaient et se posent toujours à l’Afrique , méritent d’être traités avec lucidité, sang froid  sérieux et  responsabilité.
L’AFRIQUE  A LA  RECHERCHE D’UN CONSENSUS
L’ancien Président du Congo Léopoldville (actuel Zaïre) I’Abbé  Fulbert YOULOU  proposait dès le mois de Janvier 1960 , une  structure dénommée Etats Unis d’Afrique  Centrale, un regroupement qui, d’après lui prendrait la forme  d’une Fédération souple à l’image du Conseil de l’Entente (dont les textes avaient aussi servi  entre autres de modèle aux Chefs d’Etats réunis à Addis Abéba) pour la création de l’OUA. Pour la petite histoire lors de la création de l’OUA, il fallait un texte pour servir de support. Mais, il n’y en avait aucun . Et du coup le Président HOUPHOUETE avait dit à son ministre des Affaires Etrangères mais «  donnez nous ceux qui ont servi àla création du Conseil de l’Entente » Ce qui a aidé la mise en place de l’O U A.   Nous pensons qu’après tant de combats engagés par les africains pour lutter contre l’occupation coloniale et la prise de conscience des précurseurs, le temps est venu de se tendre la main  et d’unir nos efforts au delà de nos frontières pour partager douleur et bonheur.
C’est pourquoi, les Chefs d’Etats au Sommet de 1963, avaient décidé de lever les rideaux de leurs travaux sur  l’OUA,  née dans la douleur. Un bébé qu’il fallait entretenir . Certains d’entre les pères fondateurs s’étaient exprimés sagement. Le Président N’KRUMAH l’un des pères fondateurs , avait exprimé ces célèbres phrases «Divisés , nous sommes faibles, Unie, l’Afrique pourra devenir et pour de bon, une des grandes forces de ce monde.
Je suis profondément et sincèrement persuadé qu’avec notre sagesse ancestrale et notre dignité, notre respect inné pour la vie humaine, l’intense humanité qui est notre héritage, la race Africaine unie sous un Gouvernement Fédéral, émergera non pas comme un énième bloc prompt à étaler sa richesse et sa force, mais comme une Grande Force dont la grandeur est indestructible parce qu’elle est bâtie  non  pas sur la terreur, l’envie et la suspicion ni gagnée aux dépends des autres, mais sur l’espoir, la confiance, l’amitié et dirigée pour le bien de toute l’humanité . » Qui dit mieux ?
D’autres dirigeants avaient , au Sommet tenu des discours responsables dans ce sens. La naissance de l’OUA  devait être le point de départ et le  fruit des nobles luttes pour construire nos Etats et bâtir notre Continent. Plusieurs Sommets et rencontres des dirigeants s’étaient tenus et plusieurs décisions avaient  toujours été formulées mais la construction tarde toujours. Pire  des interruptions des pouvoirs démocratiques par des coups d’état, avaients émaillé nos indépendances et étouffé nos espérances. Hélas encore une fois.
Certes, l’OUA  a soutenu  et  aidé des pays encore sous domination coloniale  à se libérer , mais les idées des pères fondateurs avaient  parfois  rencontré des  bloquages  malgré tout. Ce  qui a placé nos Etats dans des situations inconfortables. Aujourd’hui  encore,  la transformation de l’OUA cette vieille Dame en Union Africaine en 2002 de  Durban  à Syrte en Lybie, n’a  toujours  pas  permis d’atteindre  ses objectifs. Au  regard  des  évènements  auquels  font  face  les  peuples  africains. Le Continent est déchiré par des bombes  que déversent des avions de combats Occidentaux comme en terre sœur Libyenne et qui ont tué des milliers d’innocents sous prétexte que le régime était dictatorial. Aujourd’hui encore ce brave peuple souffre et nos pays frères  et  voisins,  le  Mali,  le Nigéria,  le  Burkina , le  Tchad , le  notre le Niger, payent cher  le  prix de ces escapades  et  les  folies  meurtrières des  hommes ignobles . IIs envahssent  nos  Cités et  égorgent femmes, enfants vieillards  sous le fallacieux discours d’une religion  sans visage  ni  nom .Contraire  à  toutes  les  lois  de l’Humanité .
MAIS ,  OU VA L’AFRIQUE ?
Tout semble croire que  si nous continuons sur cette lancée sans unir nos efforts et nos intelligences pour barrer la route à toutes ces aventuriers  et ces fléaux qui s’arrogent  le droit de  prendre  en  otage notre continent, nous  serons dépeuplés. Si  nous  ne  prenons  garde, ces  bombes  déversées sur  des pays  africains  pour  servir de champs d’expériences de tous ces malheurs, nous allons encore souffrir et nos indépendances et notre liberté auxquelles nous tenons tant, risqueraient de nous échapper. Notre propre existence risque d’être mise en cause si  elle  ne l’est  déjà.
Nous ne devons pas croiser les bras et regarder disparaître ce que nous avons de plus cher ,  notre  berceau ce Continent.  Alors  que  les pères fondateurs  de cette  Institution  Panfricaine , avaient donné le meilleur d’eux mêmes pour arracher dans le sang et dans les larmes notre liberté.  Ahmed Sékou TOURE  disait que  » Nous n’avons pas obtenu notre indépendance pour perdre notre liberté  . A bon entendeur  salut car il s’adressait  à   chacun d’entre nous.  Si nous voulons construire un continent,à l’image de  l’Europe, nous  devons nous occuper  de nos Etats  où toute une jeunesse diplômée   mais  sans  emploi est broyée par le chômage .
Alors que nos régimes se succèdent en cascades  sans aller à leur terme. Dans cet éternel recommencement, nous devons faire notre autocritique au lieu de nous lamenter parce que ce qui a réussi dans les autres continents peut bien l’être chez nous. Parce qu’ après plus de 60 ans de Souveraine, nous  devons revoir notre copie pour l’adapter aux exigences du moment: mettre en place les directives  de  l’OUA ,  aujourd’hui  UA . A savoir la création d’une monnaie unique , une force panafricaine pour  défendre nos frontières au lieu de  chercher à colmater les brèches lorsque les choses vont mal.
Nous  devons  avoir  avoir  le  courage de  récuser  la  CPI , ce  monstre  qui  ne  broie que  « du  Noir »   Nous avons le devoir de mettre en place un marché commun africain pour écouler nos richesses, l’édition d’un passeport continental, j’allais dire Panafricain pour faciliter à nos peuples de se retrouver sans problèmes, la mise en place d’un chemin de  fer  et une route transafricains . Ces objectifs étaient bel et bien logés en bonne place dans les actions  prioritaires qui seraient menées en faveur des populations. La création d’un Centre de recherches scientifiques et un prix  Panafricain  de Littérature sont à la portée de nos Etats si seulement , nous  nous écoutons et concevons un vrai projet de société  en nous tendant la main et en y posant chacun sa brique ou sa pierre.
En y impliquant tous les citoyens aussi bien de l’Intérieur que de l’Extérieur parce que notre Continent et nos Etats doivent demeurer nos propriétés d’abord. Nous n’avons pas  droit à l’inertie dans un Continent qui dispose de toutes les richesses aussi bien humaines que naturelles. La création de la PANA avait pour objectif de mettre l’Afrique au cœur de l’information qui nous servirait d’autoroute de la Communication Panafricaine.  Cependant c’est à RFI que nous devons notre salut car il nous informe sur ce qui se passe dans nos propres cases avant ceux qui vivent l’évènement ou sibissent  les  effets.
Alors si  nous ne nous ressaisissons pas, nous risquerons de le regretter. Et parce que le temps lui ne s’arrête pas. Au  lieu  donc  de  passer  tout notre  temps  à  nous  contredire,  à  nous  divertir,  à  nous compromettre,  à  nous  entre-déchier,  à nous  trahir,  à  nous  méfier  les  uns  des autres,  nous  devons assumer  chacun  sa  part dans  la  construction .  Du  pays  et  de  notre  Continent  dont  chacun  de  nous  a  la  responsabilité.  Nous serons en  période  électorale  pour  les  uns  afin de  renouveler  nos  dirigeants pour  un  nouveau  mandat. Je pense  qu’il faut aller  aux  urnes mais  tout en se  respectant  pendant  les  campagnes  électorales  pour  ne pas  détruire  ce qui a  déjà  été   bâti  avec  sang,  larmes et  sueurs,  intelligence  et  courage. Chez nous au Niger , au Bénin comme au Tchad, au Burkina, au Mali et au Sénégal pour ne citer que ces pays, les consultations électorales se sont déjà déroulées. Nous dirons donc que la construction du Continent passe par une bonne consolidation de nos acquis Nos dirigeants doivent accélérer cette construction panafricaine entamée par les précurseurs . Parce que le reste du monde avance à pas de géants, nous laissant très loin derrière .Cependant, nous pouvons rattrapper ce temps perdu si toutes fois, nous redoublons d’effort . L’Afrique est un continent d’avenir comme chacun le sait . Enfin  courage  et  bonne chance à  tous nous et  surtout  à  nos  peuples. Et  même  si  comme  l’avait  dit  Louis  XVI   «   en  politique   on donne  toujours  ce  qu’on  n’a pas  alors  qu’on  promet  ce qu’on  ne  peut  pas donner »  II  faut  cependant  faire avec.

Abdoulaye HASSANE DIALLO Dr en Sciences Politiques , Spécialistes des Questions Africaines, Directeur du Journal Nigérien la Liberté, Ecrivain