Des partis politiques et candidats de l’opposition ont créé Mercredi à Niamey la Coalition Pour l’Alternance en 2016 (COPA 2016) pour barrer la route au président Mahamadou Issoufou, candidat à sa propre succession lors de l’élection présidentielle du Février prochain. « A l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle, les Partis politiques membres de la COPA 2016 s’engagent individuellement à rendre publique une déclaration solennelle de soutien à tout candidat d’un Parti politique membre de l’Alliance, qualifié pour le second tour*ont annoncé les signateurs de l’accord dont quatre (4) candidats sont en lice pour la présidentielle.
Il s’agit de M. Mahamane Ousmane (Mouvement des Nigériens pour le Renouveau Démocratique, MNRD-Hankouri), de M. Hama Amadou (Mouvement Démocratique Nigérien pour Une Fédération Africaine, Moden-Fa Lumana Africa) ), de M. Seini Oumarou (Mouvement National pour la Société de Développement, MNSD-Nassara) et de M. Amadou Boubacar Cissé (Union pour la Démocratie et la République, UDR-Tabbat).
Reporté à plusieurs reprises cet accord équilibriste qui satisfait tout le monde, n’est en réalité selon un observateur de la scène politique qu’”une déclaration dans le vent »qui en dit long sur l’état d’esprit des partis de l’opposition et du climat de suspicion qui règne au sein du Front Patriotique Républicain (FPR) et de l’Alliance pour la République, la Démocratie et la Réconciliation (ARDR).
On prend les mêmes et on recommence
La question qui se pose aujourd’hui n’est pas de savoir si les engagements pris par les quatre candidats dans le cadre du COPA 2016 seront respectés, mais qui sera le premier à claquer la porte au lendemain du premier tour dans moins d’un mois? Cette question est d’autant plus pertinente que l’opinion nationale et internationale a en mémoire l’accord signé entre les mêmes responsables politiques en 2011 avant que certains d’entre eux ne changent d’alliance entre les deux (2) tours des présidentielles. En effet, après avoir signé le même type d’accord, il y a cinq (5) ans dans le cadre de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN), plusieurs candidats notamment M Hama Amadou et M. Amadou Boubacar Cissé avaient opté pour un soutien à M. Mahamadou Issoufou du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarraya) au détriment de M. Seini Oumarou du MNSD-Nassara, candidat le mieux placé de l’ARN.
Mais, même si les engagements pris dans le cadre de la COPA 2016 sont respectés, le président sortant qui compte d’ores et déjà sur le soutien de vingt deux (22) partis politiques membres de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) peut encore rallier dix autres candidats à sa cause en cas de second tour. Dix personnalités qui ne sont pas partie prenante de la Coalition Pour l’Alternance en 2016 et qui ont choisi de garder leurs cartes en mains pour les abattre le moment venu en fonction de leurs intérêts.
Au total, dans cette COPA 2016 qui ressemble fort à un marché de dupes, ou chaque candidat, y compris Amadou Boubacar Cissé, se pose en principal challenger du président Issoufou, rien n’est sure et chacun cherche à utiliser les autres pour asssouvir ses ambitions présidentielles. “Si réellement leur volonté est d’empêcher la réélection du président sortant, pourquoi ne pas opter pour une candidature unique de l’opposition des maintenant” s’est interrogé un observateur.
Maaroupi Elhadji Sani
Kakakiniger.net