HAMA AMADOU : La déchéance finale !

En exil depuis plus d’une année en France suite à l’affaire dite des bébés importés, l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Hama Amadou, broie aujourd’hui du noir. Pendant qu’il n’a pas encore fini de fuir la justice de son pays, le voilà qui devrait faire face, cette fois-ci, à la justice française dans une nouvelle affaire.

En effet, d’après les informations en notre possession, le Fugitif aurait fait l’objet d’une plainte pour abus sexuels de la part d’une jeune camerounaise, doctorante en sociologie, dans le 15ème Arrondissement de Paris. Il avait déjà répondu à la première convocation au Commissariat de Police où l’affaire avait été portée. Entendu une première fois, il devait revenir pour la suite de l’interrogatoire quand, quelle ne fut la surprise pour les poulets parisiens d’apprendre que l’oiseau s’était envolé pour l’Afrique !

De Paris où avait-il ensuite atterri ?

L’oiseau serait aperçu dans le ciel ivoirien d’Abidjan, battant éperdument de l’aile suite à son long périple. Que chercherait Tawèye Baba au pays d’Alassane Ouattara, l’auteur du 1er tour, K.O de la présidentielle passée ? Le but de ce déplacement forcé sur Abidjan était simple : comment rétablir les ponts avec le Président Issoufou et faire oublier tout ce qui s’est passé, tout ce qu’il avait dit et péroré sur tous les toits ?

Rappelez-vous, chers lecteurs, dans ces mêmes colonnes, nous avions déjà écrit un article intitulé ‘’Quand Hama veut jouer balle à terre !’’ où nous révélions les vaines tentatives de Tawèye Baba auprès de certains chefs d’Etats de notre sous-région afin que ceux-ci intercèdent en sa faveur pour le rabibocher avec le Président Issoufou. Ainsi, il avait plaidé son cas auprès du Président Bony Yayi, Faure Eyadema et surtout Blaise Compaoré, le tazarchiste du Burkina. Partout où il était passé pour la réconciliation avec le Président Issoufou, une même consigne lui avait été donnée par ses interlocuteurs afin de donner des chances d’aboutissement de la médiation : commencer d’abord par la boucler en arrêtant de donner des interviews à tue-tête partout, mettre fin à sa campagne de dénigrements contre le régime de Niamey, demander à ses militants restés au pays de cesser de créer, inutilement, dans le pays des situations insurrectionnelles attentatoires à la république, reconnaitre enfin que le Président Issoufou n’était pour rien dans ce qui lui arrivait. Mais c’était mal connaitre le papa des petits Ibo qui ne comprend dans la vie que le rapport de force et lorsque celui-ci lui est défavorable, il peut, aisément, courber l’échine en attendant que la situation évolue pour lui !

Selon la Lettre du Continent, le jeudi 5 novembre dernier, Hama Amadou a rencontré Henri Konan Bédié, dit « HKB », dans sa résidence du quartier de Cocody à Abidjan. Il avait demandé à ce dernier d’intercéder en sa faveur auprès des autorités nigériennes afin qu’il puisse ‘’revenir vivre avec sa famille en toute tranquillité’’. Si ces informations se confirmaient, le problème ne se trouverait plus chez le Président Issoufou qui n’avait strictement rien perdu dans cette aventure de Hama, mais que faudrait il penser devant cet énorme gâchis ayant consisté à embarquer tous les militants du Lumana dans une aventure si périlleuse qui a fait perdre à beaucoup d’entre eux bien des situations confortables, des postes de Ministres, de Gouverneurs, de DG d’entreprises d’Etat et bien d’autres postes de responsabilité de la République ? Comment réussir à passer tout cela par pertes et profits subitement et sans explications convaincantes ?

Mais toutes ces questions ne sont guère essentielles pour nous, car le vrai intérêt d’une absolution de Hama réside ailleurs. En effet, le Président Ouattara chez qui Hama se serait rendu pour demander ses faveurs dans le cadre d’une réconciliation avec le Président Issoufou est-il convaincu de la sincérité de son interlocuteur au point d’engager son honneur et sa respectabilité dans cette médiation pour qui connait le caractère versatile du personnage ?

Pour nous autres qui le connaissons bien, Hama Amadou n’a d’autres ennemis dans la vie que Hama Amadou lui-même, hélas. Il est son propre problème et la cause première de tout ce qui lui arrive ! Son refus et son incapacité à accepter la volonté divine dans toutes ses manifestations concrètes, conjugués à son empressement d’accéder au pouvoir suprême constituent les boulets qui ont précipité sa déchéance actuelle. Jamais, déchéance d’un homme politique au Niger ne fut aussi rapide et dévastatrice que celle que connait Hama Amadou.

Voilà un homme politique qui était le deuxième personnage de l’Etat hier seulement, un allié stratégique de la MRN, dirigeant d’un parti politique promu à un bel avenir, et qui se retrouve aujourd’hui réduit à fuir comme un lapin son propre pays, son pays d’exil où il fanfaronnait pour finalement quémander la commisération et la magnanimité de certains chefs d’Etat de notre espace sous-régional afin que ces derniers ‘’attrapent’’ pour lui pour éviter les griffes du Zaki confirmant ainsi l’adage populaire qui enseigne ceci :’’ Quand un lion vous montre ses crocs, il est imbécile de croire qu’il veut vous sourire’’ !

Finalement, tout ce tintamarre fait autour du retour de l’enfant prodige de Youri n’est que l’aboutissement d’un retour âprement négocié par la petite porte. On est donc très loin d’une rentrée triomphale aux sons des tam-tam et des guodjé (lyre traditionnelle)!  Mohamed Bazoum aura finalement gagné son pari : si Hama revient, c’est qu’il a changé. Pour nous autres, nous restons sceptiques face à tout cela, et pas un mot de Hama nous n’y croyons : le gène de la trahison est une maladie incurable, car qui a trahi une première fois, trahira une deuxième fois. Hama Amadou avait déjà trahi l’ARN en 2011 ; il a trahi la MRN en 2013 ; il s’apprête à trahir encore Seini Oumarou et consorts en 2015 ; certainement, il trahira à nouveau demain. C’est, malheureusement, celà Hama Amadou, alias Tawèye Baba qui croit que la vie est une scène de théâtre où on peut jouer tous les rôles sans s’assumer une seule fois !

Zak  (OPINIONS N° 278 DU 11 NOVEMBRE 2015)