LIVRE BLANC ARDR, TOME 2 : Le comble de l’indignation !

Nous l’avons toujours dit et écrit, la politique est un noble art et son exercice requiert forcément des vertus, car lorsque la manœuvre l’emporte sur la conviction, alors l’équivoque triomphe et la politique passe, bien souvent, à côté de son objet premier : servir l’intérêt général. Que ce tome 2 ait été écrit par l’ARDR ou par Hama seul, nous importe, en définitive, peu, mais ce qui soulève la colère et l’indignation, c’st surtout la bassesse à laquelle la politique est réduite par des hommes qui espèrent, un jour, diriger ce pays.

Jamais en effet, un Président de la République démocratiquement élu, premier magistrat du pays, vitrine extérieur du pays et pivot central des institutions républicaines, n’a fait l’objet d’attaques aussi ignobles et lâches que le Président Issoufou, non pas de la part de petits étudiants et autres syndicalistes débarrassés de toute retenue, mais bien de la part d’hommes politiques qui ont déjà dirigé le pays à un moment de son histoire. Quel crime odieux, bon sang, le Président Issoufou a-t-il commis au Niger à part le fait d’avoir eu la confiance des dix sept millions de Nigériens aux élections de 2011 ?

Comme promis à ses militants, l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR) vient de rendre public le tome 2 de son fameux livre blanc consacré aux institutions de la République. Faut-il le rappeler, le tome 1 de ce livre avait déjà fait l’objet d’une publication il y a de cela quelques mois et avait été consacré à la Cour Constitutionnelle (CC) dans son essentiel. Au-delà de son caractè- re polémique, ce tome 1 était également un chapelet de contre-vérités, de mensonges éhontés, mais plus grave, d’un manque grave de respect et de révérence à l’endroit des honorables membres de la Cour Constitutionnelle, pierre angulaire de notre architecture démocratique.

Jamais dans l’histoire politique contemporaine de notre pays, une institution de la république n’avait essuyé, avec une si rare violence, les tirs nourris de l’opposition politique comme l’a fait l’ARDR de Mahamane Ousmane, le SDF de la politique nigérienne, Seini Oumarou, le figurant, Hama Amadou, le Fugitif, pourtant tous trois anciens hauts dirigeants de l’Etat. A vrai dire, on n’avait jamais compris les raisons profondes de cet état de fait dans la mesure où la CC n’est pas un acteur ayant une prise directe sur a vie politique nationale, son travail se cantonnant à son rôle de gardienne du temple constitutionnel.

En réalité, la démarche de l’ARDR dans cette voie n’était pas dé- nuée de tout intérêt, car en contestant dès aujourd’hui la CC, elle envisageait de jeter le discrédit sur les résultats des futures consultations électorales afin de justifier par anticipation, son inéluctable bérézina électorale. Il était longtemps apparu clair comme de l’eau de roche que l’ARDR n’avait plus grand espoir dans le verdict des urnes, puisque même leurs oracles leur auraient prédit que ‘’les urnes ne mentiront point’’ encore une fois au Niger ! Ils avaient donc perdu tout espoir dans les urnes, car pour aller aux élections il faut être prêt, unis et solidaires.

Or, à l’état actuel des choses les principales forces politiques composant l’ARDR (MNSD, Lumana, et Mahamane Ousmane, le SDF) sont toutes minées par des dissensions internes : Seini Oumarou est aujourd’hui pré- sident d’un morceau seulement du MNSD ; Lumana se délite profondé- ment et n’est présent que dans quelques coins du pays ; Mahamane Ousmane est fini politiquement, car privé de la CDS. Après que reste-t-il ? Les Me Souley aujourd’hui broyés par la réalité crue des choses qui enseigne que ‘’nul ne peut péter plus haut que son cul’’ Ousseini Salatou ?

Celui-là même qui organisa un simulacre de congrès en forme de piquenique sur le ‘’site balnéaire’’ de Namaro ! Comme on peut le voir, cette ARDR, ‘’visionnaire’’, avait très tôt deviné le piège électoral face au bilan flatteur du régime de la renaissance et à cette impitoyable machine de guerre électorale de la MRN.. Ainsi, il fallait dès à présent ‘’expliquer’’ donc aux militants les raisons de cette future et certaine déroute électorale. A présent, refermons cette petite parenthèse à titre de rappel pour en venir au sujet principal de notre dissertation du jour, à savoir la publication du tome 2 du livre blanc de l’ARDR.

Le comble de l’indignation

A quelques encablures des élections générales de 2016, et dans une situation de consensus géné- ral pour l’organisation de ces scrutins, patatras, l’ARDR publie son fameux livre blanc, tome 2. Curieusement, et la suite des évènements nous édifiera davantage, ce tome 2 n’a pas fait l’objet d’une publication officielle de la part de l’ARDR, les gens en ont pris connaissance sur la toile, principalement sur le site Actu Niger, un site géré par des jeunes nigériens. Aussitôt, la  ‘’Cellule de fabrication de rumeurs et de mensonges’’  de Lumana s’était saisie de la nouvelle pour la relayer à travers des SMS en invitant les militants à aller le lire sur le site concerné !

Illico presto, le porte-parole de l’ARDR, l’inénarrable Ousseini Salatou, s’empressa de jouer au pompier en déclarant, la main sur le cœur, que l’ARDR n’était point l’auteur de ce document gravissime.

Comment alors expliquer l’existence d’un tel document si réellement il ne provenait pas de l’ARDR ? Comment le site Niger Actu a-t-il pu s’en procurer une copie pour la balancer sur la toile ? Pour notre part, en dépit des dénégations du porte-parole de l’ARDR, nous sommes à 100% convaincus que ledit document provient bel et bien de l’ARDR. La raison principale de cet abandon de paternité de la part de l’ARDR résiderait, peut-être dans la fuite anticipée dont ce document aurait fait l’objet avant les différents amendements qu’il aurait fallu lui apporter afin de le rendre plus présentable d’abord, et ensuite plus ‘’comestible’’ !

Une autre raison qui nous fait croire profondément que ce document est bel et bien l’œuvre de l’ARDR, c’est que la grande majorité des thèmes abordés dans ce livre ont déjà fait l’objet de publication dans des journaux très proches du Fugitif,  ou quand ces thèmes ont constitué, depuis un certain temps, la ligne politique de cette même ARDR. Mais pourquoi diable, l’ARDR refuse-t-elle la paternité de ce livre trop controversé, quand bien même ce qui y est raconté l’arrange d’une certaine fa- çon ? En réalité, l’ARDR a simplement été mise devant le fait accompli, la commande venant directement de HP (Honorable Parisien).

En effet, on n’a point besoin d’être spécialiste de la graphologie pour lire, de façon subliminale, la plume de Hama Amadou alias HP. Tout le livre est marqué du sceau des desiderata politiques de HP, c’est-à- dire de tous les obstacles qui se dressent sur la voie de la réalisation de ses ambitions politiques. En fait, en lisant le tome 2 du livre blanc, on a l’indicible impression d’entendre HP nous raconter la tragédie politique à laquelle il est en proie depuis près de deux ans.

Donc devant ce bâtard de livre blanc, l’ARDR, ou du moins de ce qu’il en est au pays, encore consciente du premier bébé dans le dos que Hama leur a fait au moment de la création de l’ARN, aurait sans doute cru à un autre coup de Jarnac d’un allié dont la caractéristique principale sont l’inconstance et l’imprévisibilité : on ne peut rien construire de durable dans une alliance avec Hama tant qu’il ne joue pas les premiers rôles ! Flouée et paniquée devant les monstruosités contenues dans ce livre fait ‘’blanc noir’’, car incapable d’assumer les lourdes conséquences de ces insanités, l’ARDR n’a eu d’autres choix que de décliner sa responsabilité dans la rédaction de ce pamphlet au vitriol.

En tout état de cause, pour notre part, à OPINIONS, quel que soit l’auteur de cette pourriture, nous ne pouvons que nous indigner devant tant de bassesse et d’indignité utilisées par certains hommes politiques nigériens pour espérer par venir à leurs fins !

Nous l’avons toujours dit et écrit, la politique est un noble art et son exercice requiert forcément des vertus, car lorsque la manœuvre l’emporte sur la conviction, alors l’équivoque triomphe et la politique passe, bien souvent, à côté de son objet premier : servir l’intérêt général. Que ce tome 2 ait été écrit par l’ARDR ou par Hama seul, nous importe, en définitive, peu, mais ce qui soulève la colère et l’indignation, c’st surtout la bassesse à laquelle la politique est réduite par des hommes qui espèrent, un jour, diriger ce pays.

Jamais en effet, un Président de la République démocratiquement élu, premier magistrat du pays, vitrine extérieur du pays et pivot central des institutions républicaines, n’a fait l’objet d’attaques aussi ignobles et lâches que le Président Issoufou, non pas de la part de petits étudiants et autres syndicalistes débarrassés de toute retenue, mais bien de la part d’hommes politiques qui ont déjà dirigé le pays à un moment de son histoire. Quel crime odieux, bon sang, le Pré- sident Issoufou a-t-il commis au Niger à part le fait d’avoir eu la confiance des dix sept millions de Nigériens aux élections de 2011 ?

En le traitant d’être le chef d’une organisation mafieuse, de trafic de drogues et de preneur d’otages, non seulement l’auteur ou les auteurs de ce livre se parent du ridicule à son stade le plus achevé, mais en plus, ils se révèlent être des imbéciles heureux, quand ils ne sont pas tout simplement des apatrides prêts à ternir l’image de leur pays juste pour leurs intérêts politiques mesquins.

A présent, il conviendrait de souligner que ce livre est une véritable menace pour l’unité et la cohésion nationales, non pas seulement dans ses mensonges avérés, mais surtout dans ses non-dits perfides qui, dans des termes à peine voilés, contient des graves atteintes à la stabilité sociale pour faire appel à une ‘’somalisation’’ du Niger ! Oui, HP était allé trop loin dans sa paranoïa et c’est certainement la raison pour laquelle l’ARDR a jeté le bébé avec l’eau du bain.

L’infantilisation des masses

L’essence de la démagogie politique et du populisme est l’infantilisation à laquelle sont soumises les masses populaires. Depuis les premiers populo-démagos de l’histoire de l’humanité jusqu’à leurs avatars nigériens de l’ARDR, le discours et les méthodes n’ont guère changé : plus la ficelle est grosse, plus elle a des chances de péné- trer dans la conscience des masses ! Ainsi, en perte de vitesse dans l’opinion publique nationale, les populo-démagogues de l’ARDR auront érigé la manipulation et l’intox des esprits en stratégie de combat politique en abreuvant ceux-ci de rumeurs aussi folles qu’invraisemblables, d’informations mensongères et diffamatoires, à travers les réseaux sociaux que leurs hommes de mains ont investis depuis un certain temps, et aussi à travers des médias acquis à leur cause.

Il existe pour cela  une ‘’cellule de fabrication de mensonges et de rumeurs’’  à la solde du parti Kay na turey dont la seule mission est le montage grossier et grotesque de fausses nouvelles contre les dirigeants de la Septième République diabolisés à outrance. Quand ce ne sont pas deux ministres qui se tapent dessus au cours d’un Conseil des Ministres, ce sont alors deux autres qui se lancent des invectives, tel est souvent le genre d’histoires qui sont balancées sur la toile et reprises par les médias proches de ces milieux politiques ! Dans une de ses interventions publiques, le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, faisait la remarque suivante :

« A force d’intoxiquer l’opinion publique, cette cellule s’est intoxiquée pour finir par croire ellemême aux mensonges qu’elle a forgés » ! Pour revenir au contenu nauséabond du tome 2 du livre blanc de l’ARDR, il faut simplement souligner qu’il participe de cette stratégie d’infantilisation et d’instrumentalisation des masses auxquelles on voudrait faire avaler des couleuvres pour leur faire croire que tous leurs malheurs proviendraient de l’autre, sur la base de particularismes accidentels que personne au monde n’a choisis.

Ainsi, par exemple, dans ce document, on apprend que le Directeur-Adjoint de la Police ou encore le Directeur Régional de la Police de Niamey sont d’une région précise du Niger tout en feignant d’oublier que le Directeur Général de cette même Police n’est pas de cette ré- gion indexée ! Que signifient alors ces postes de directeur et de directeur régional à côté de celui du directeur général au point d’en faire une préoccupation politique ? Ou bien, que représente par exemple un poste d’Aide de Camp du Président de la République dans la marche du pays, un poste au demeurant relevant de la discrétion du Chef de l’Etat qui nomme en qui il estime avoir confiance au sein du corps militaire ?

Voyez-vous, ces types d’exemples sont légions dans ce funeste document où la réalité est tout simplement délibérément occultée dans le seul but d’accréditer le message que l’on souhaite faire passer, à savoir la haine ethnique entre les citoyens nigériens. L’on se rappelle en 2001 l’affaire ayant conduit le baroudeur STJ à la Police Judiciaire à laquelle les rédacteurs de ce document ont fait d’ailleurs allusion. En effet, au cours d’un dé- bat sur la radio Tambara animé par Abdoulaye Tiémogo, pour souligner le caractère clanique de la gestion de Hama Amadou alors PM à l’époque, STJ avait énuméré, avec preuves à l’appui, un certain nombre de nominations suspectes, notam ment une vingtaine de directions, toutes occupées par des personnalités proches de Hama.

Devant le juge en charge dossier, STJ avait fourni ses arguments et avait été ensuite libéré. Entre celui qui dé- nonça ces travers rétrogrades et celui qui s’y était livré, entre-nous, qui était ethno ou pouvait être jugé comme tel ? Pourtant, c’est le dé- nonciateur de ces travers qui avait été poursuivi en justice à l’époque pour ce que l’on sait, au lieu de l’auteur sectaire ! Aujourd’hui, un Hama Amadou ou ceux qui se ré- clament de lui sont très mal placés pour accuser le régime de la Septième République de faire l’apologie des particularismes identitaires, lorsque l’on sait que tout le parcours politique de celui-ci est jalonné de ce genre de considérations d’un autre âge.

Regardez la composition actuelle du gouvernement actuel, celle de la hiérarchie militaire avec ses généraux étoilés, celle de la Police, de la Gendarmerie, de la Garde Nationale, des Eaux et Forêts, de la Douane, celle des institutions de la république, de l’Administration centrale et décentralisée, vous verrez que c’est un faux procès qui est fait à ce régime. On peut tout dire du régime actuel, on peut l’accabler de tous les maux possibles, mais honnêtement et objectivement, on ne saurait l’accuser de favoriser les ressortissants d’une région au détriment des autres !

Pire, l’auteur ou les auteurs de cette ordure, conscients qu’électoralement, ils n’ont aucune chance de l’emporter en 2016, font un appel du pied à l’armée au sein de laquelle ils tentent de semer le trouble par des affirmations gravissimes et totalement mensongères afin d’inciter certains aventuriers à faire irruption sur la scène politique nationale. Mais hélas pour eux et surtout heureusement pour les démocrates nigériens, l’armée nigérienne est une armée républicaine et non une milice clanique manipulable à souhait pour servir d’obscurs intérêts politiques.

Lorsque des politiciens n’ont d’autres recours qu’à faire un appel du pied à l’armée, on peut estimer que nous n’avons plus affaire à des démocrates, mais à de vulgaires opportunistes, voire des bandits politiques sans foi ni loi et qu’il fau combattre avec la dernière énergie. Aujourd’hui, les masques tombent les uns après les autres, le vernis de respectabilité craquelle de partout, des hommes politiques ayant occupé de hautes responsabilités dans ce pays grâce à la démocratie en sont aujourd’hui réduits à faire l’apologie du coup d’Etat militaire pour espérer, tout simplement parce qu’ils ne peuvent plus revenir aux affaires par la voie des urnes.

On peut s’en réjouir car cela signifie que le Président Issoufou est sur le bon chemin pour un second mandat pendant que ses adversaires de l’ARDR attendraient, vainement, l’improbable train du coup d’Etat. Inch’ Allah, ils passeront toute leur vie à attendre !

Zak

ECHOS DU NIGER N° 03 – DU 17 JUIN 2015