Le 26 novembre dernier, le débat autour de la motion de censure déposée par l’opposition politique a donné lieu à une scène théâtrale. L’image de l’auguste institution a connu des coups de griffes. D’abord la conduite des débats par le président de séance Mamadou Marté fut un vrai désastre…un exercice médiocre à la limite.
Comment peut-il en être autrement lorsque ce denier s’est d’entrée de jeu transformé en partisan impartial et même dictateur par moment : « allez-y vous plaindre là où vous voulez…dites ce que vous voulez, vous n’aurez pas la parole » lançait-il régulièrement avec mépris aux députés de l’opposition à chaque fois que ces derniers sollicitaient la parole. Dire qu’il ne mesure aucunement pas le rôle qui est le sien c’est une vérité d’évidence.
L’on se rappelle de ce passage contenu dans la déclaration de l’ARDR au moment des grosses manoeuvres pour évincer le président Hama Amadou de son perchoir, lorsqu’à propos du fameux 1er vice président de l’Assemblée, l’opposition le qualifia de » tristement célèbre trafiquant patenté de faux diplômes de BEPC des années 2003 et multi récidiviste « .
Ce qui en dit long sur le profil d’un tel personnage. Pressé de finir le boulot à lui confié, celui d’empêcher aux parlementaires de l’autre bord (l’opposition) de parler au peuple, de révéler les innombrables scandales financiers à l’actif du régime, le président de séance restera alors sourd aux multiples sollicitations de ses pairs. » S’il le pouvait, le débat n’allait même pas se faire ce jour-là » se désole un élu.
À son incapacité à débattre sereinement des grands sujets du moment qui préoccupent les Nigériens comme : leur sécurité, leur alimentation, leur santé, Marté devenu député par accident s’est révélé tout ridicule au peuple nigérien. Il a choisi un mauvais moment pour empêcher que des causes nobles soient défendues. Mais l’opposition ne lui fera pas non plus de cadeau. Ce fut le grand déballage.
On a appris par exemple qu’au moins 600 milliards de nos francs ont été dépensés pour l’équipement de nos vaillantes forces de défense et de sécurité ; que la manne pétrolière est détournée au profit d’intérêts privés des cercles du pouvoir, 20 milliards de l’ARTP se sont volatilisés et bien d’autres affaires scabreuses.
Voilà ce qui dérangeait le président de séance du jour Mamadou Marthé qui a fait montre d’une indifférence totale aux problèmes qui assaillent ses compatriotes.
Comment peut-il jouer un tel rôle, être sur le fauteuil de président de l’Assemblée sans être au delà de tout soupçon ? Ne pas percevoir un tel intérêt, c’est se moquer du peuple. Incapable de faire droit à un débat équilibré, celui-ci a passé son temps à faire le guignol. Certes la motion avait peu de chance de passer, mais l’enjeu en vaut la chandelle !
C’est du reste l’ultime occasion que les opposants ont su saisir pour sensibiliser le peuple qui est systématiquement maintenu dans la désinformation. L’opposition a ainsi usé d’un moyen constitutionnel pour dévoiler le vrai visage des privilégiés aux commandes de la Nation Niger.
Pari réussi ! Nombre de concitoyens étaient suspendus à leurs transistors et n’ont rien raté des débats à l’hémicycle. C’est donc un vrai procès de la 7ème République qui a été fait ce jour-là au grand dam de Daouda Mamadou Marthé qui a tout de même le mérite de se dévoiler aux Nigériens. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois diton… heureusement que les Nigériens ne sont pas privés de la vue.
L.A.IBRAHIM : L’Actualité