C’est officiel depuis ce mardi 11 octobre : conformément à la loi, le MNSD a publié sa déclaration de désaffiliation de l’opposition en vue de rejoindre la mouvance présidentielle. Le boulevard est ainsi ouvert pour la formation d’un gouvernement d’ouverture tel que voulu par le président Issoufou Mahamadou qui n’a eu de cesse de tendre sa main à ses adversaires politiques.
D’ores et déjà, apprend-on, les tractations pour la formation de ce gouvernement vont bon train. Deux inconnues majeures sont à signaler : la taille du gouvernement et la répartition des portefeuilles entre les partis qui ont soutenu Issoufou. La première version tablait sur un gouvernement de 30 membres en revoyant à la baisse le quota attribué au PNDS. Il va falloir aussi sauvegarder les équilibres de la nouvelle coalition dans l’attribution des portefeuilles notamment entre le nouvel arrivant, le MNSD, et le soutien désormais historique à savoir le MPR.
Le président du MNSD, Seini Oumarou, laisse croire que le MNSD ne vient pas pour souper. Il a un agenda ou disons une feuille de route. On retient que ses motivations pour rejoindre la majorité présidentielle sont fondées autour de la sauvegarde de l’unité nationale face aux périls que font peser les terroristes dans notre sous région, la stabilité des institutions républicaines, la décrispation du climat social, la lutte contre la pauvreté, le renforcement de la bonne gouvernance, l’affermissement de la démocratie et des libertés publiques, les politiques de développement centrées sur le bien-être de tous, etc. C’est une annonce forte qui présente le MNSD comme un parti soucieux de l’intérêt général comme il l’a démontré en étant à l’opposition à travers son sens de responsabilités, son sens élevé de l’Etat.
En s’exprimant ainsi, le MNSD veut apaiser les inquiétudes de ceux qui pensent que le parti a gravement renié ses convictions pour s’offrir pieds et poings liés à Issoufou. Il veut démontrer qu’en venant, il a une claire conscience de ce qu’il faut faire. Pour lui, la contrepartie de son arrivée dans la mouvance présidentielle c’est que Issoufou inaugure « une nouvelle page politique du Niger s’articulant exclusivement autour du renforcement de la bonne gouvernance, de l’affermissement de la démocratie et des libertés individuelles et collectives dans un climat social apaisé ». Comme pour dire que pour l’heure, tout cela n’y est pas. Et s’il arrive que le président Issoufou fasse autre chose que ça, il ne doit plus compter sur le soutien du MNSD. Pour un marketing politique, c’en est vraiment un.
Tiemago Bizo