Infrastructures routières à Niamey : Ces chantiers qui changent le visage de Niamey

d-1-1L’idée avait fait sourire les esprits incrédules. D’autres l’ont caricaturée tout simplement, jugeant démesurée l’ambition du Président de la République lorsqu’en 2011 il exprimait sa volonté de faire de la capitale  »Niamey Nyala », signifiant en langue Zarma  »Niamey la coquette ». D’autant plus qu’un des premiers chantiers de voirie qui sera appelé ironiquement  »Niamey Nyala », avait connu une mauvaise exécution. Ce qui a amené le Président Issoufou Mahamadou à demander personnellement et publiquement des comptes à ceux dont la responsabilité était engagée.
Depuis, le Programme Niamey Nyala a pris véritablement forme, et les réalisations sont en train de l’illustrer à la satisfaction des populations de la capitale et de ses visiteurs. Niamey est en train de changer de visage, tout simplement. Les projets d’aménagement et de bitumage de 70 kilomètres de voirie dans la ville de Niamey, ceux de l’échangeur Mali Béro, l’échangeur des Martyrs et ses voies d’accès, le méga projet de l’échangeur Diori Hamani en cours de réalisation, ou encore les monuments qui prennent place au niveau des différents ronds-points, sont en train de métamorphoser le visage de la capitale du Niger.d-1
Le Président de la République Issoufou Mahamadou le dit à certaines occasions : qu’il s’agisse des autres domaines ou des infrastructures, ses ambitions ne se limitent pas seulement à la ville de Niamey. Elles portent aussi sur l’ensemble du pays, avec les autres grandes villes, notamment Tillabéri, Dosso, Maradi, Zinder, Agadez, Tahoua, Diffa qui ont, elles aussi, leurs programmes de modernisation en matière d’infrastructures, d’assainissement et d’embellissement. Et les zones rurales sont également concernées avec des routes bitumées et des pistes rurales.
Pour ce qui est de  »Niamey Nyala »- ou  »Niamey la coquette »- que le Président Issoufou Mahamadou a initié à son arrivée au pouvoir en 2011, le programme a atteint sa vitesse de croisière, avec ces infrastructures inaugurées ou en cours de réalisation.Aménagement et bitumage de 70km de voirie dans la ville de Niamey : Une première phase de 21,8 km déjà réalisée. »Le projet d’aménagement et de bitumage de 70 kilomètres de voirie urbaine dans la ville de Niamey entre dans le cadre du Programme Niamey Nyala, et est en parfaite adéquation avec les objectifs du Programme de Renaissance du Niger de Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat », souligne M. Awaly Gouzayé, Chef de Projet Voirie Urbaine de Niamey, au Ministère de l’Equipement.
 »A travers la mise en œuvre de ce projet, le Gouvernement entend, entre autres, rendre fluide le trafic automobile généré par les activités économiques, améliorer les infrastructures de transport qui contribuent directement à l’attractivité internationale, et renforcer la sécurité routière dans la capitale », précise-t-il en ce qui concerne ce projet, dont il a la charge.
L’ensemble de ces travaux va engloutir la somme de 24 milliards 090 millions 012 mille 010 FCFA, hors taxes et droits de Douanes, que l’Etat a mobilisée grâce à un financement de la BOAD.
La première phase de ces 21,8 kilomètres de voiries, qui s’inscrit dans le cadre du projet d’Aménagement et de Bitumage de 70 kilomètres de voies structurantes dans la ville de Niamey, a été lancée le 15 Janvier 2015 par le Président de la République SEM. Issoufou Mahamadou.
d-3L’exécution des travaux a été confiée à l’entreprise SOGEA/SATOM, tandis que le contrôle et surveillance des travaux sont assurés par le Groupement de Bureaux Art & Génie/TERRABO.
Les voies concernées par les travaux traversent les arrondissements communaux I, II, III et IV de Niamey. Il y a l’axe du Boulevard Tanimoune d’une longueur de 16 km, qui fait un même carrefour avec la route Est-Ouest communément appelé  »Niamey Nyala » et se termine sur la RN1E, au niveau de la gare ferroviaire. C’est une rocade autour de Niamey qui longe les pylônes Haute Tension. La Rue FK 160 ou AVENUE FOULAN KOIRA, d’une longueur de 3,730 km, va du boulevard Tanimoune à la route de Ouallam, à côté de la compagnie des Sapeurs-Pompiers, en passant par l’école BEDIR et la Rue LZ2-BF170 ou (AVENUE LAZARET)-BF 170 (AVENUE BANI FANDOU), d’une longueur de 2,820 km, part du Rond-point Baré pour rejoindre le boulevard Tanimoune au PK 11+ 050 en passant par le Rond-point Salou Djibo.
D’importants travaux d’assainissement ont été aussi réalisés, ce qui a permis, entre autres, de résoudre les problèmes d’inondations qui rendaient certaines rues impraticables pendant la saison des pluies.
Les autres parties des travaux portent sur la signalisation et la sécurité, un volet environnemental avec la plantation d’arbres sur le boulevard Tanimoune, la réalisation de trois murs de clôtures des écoles, soit 2052 ml de mur réalisés, et l’éclairage public avec l’énergie solaire sur les trois tronçons du Projet.

Motif de satisfaction pour les populations
Alors que la première phase de ce projet est en finition, les usagers et la population de Niamey ne cachent pas leur satisfaction et leur reconnaissance quant aux avantages des investissements réalisés.  »En moins de vingt minutes, on peut joindre le quartier de Goudel dans la périphérie Ouest de Niamey, à l’Aéroport internationale Diori Hamani, situé à la sortie Est de la ville », exulte Mahamadou, un habitant de la capitale.
Alors qu’avant la réalisation des travaux, ce trajet qui est une rocade autour de Niamey en longeant les pylônes Haute Tension, ne pouvait être parcouru en une heure de temps. L’un des avantages de ce projet, et qui est très salué par les populations, est l’assainissement des zones traversées et leur  »intégration » à la ville. Un autre bienfait de ces travaux, c’est l’électrification de la ville, avec les lampadaires qui éclairent les nouvelles voies. Même en cas de panne du réseau de distribution de l’électricité, ou de coupure, ces rues restent illuminées car les lampadaires sont alimentés par un dispositif solaire. Souvent, c’est à la lumière de ces lampes que certains élèves révisent leurs cours. Et tout le long de ces nouvelles voies de plus en plus animées, des activités économiques sont en train de se développer, avec des commerces qui ouvrent, des services qui installent leurs bureaux.
Ce qui fournit d’ores et déjà des éléments d’appréciation quant aux objectifs visés par le projet.  »L’objectif global du projet est de contribuer à l’amélioration du cadre de vie et des conditions de transport dans la ville de Niamey », rappelle M. Awaly Gouzayé, Chef de Projet Voirie Urbaine de Niamey, au Ministère de l’Equipement. Ce qui se traduit par la réalisation des infrastructures routières concourant au désenclavement des zones concernées; la promotion du développement économique et social des populations; le renforcement de la sécurité routière, avec un gain dans le temps de parcours pour les usagers. Et, spécifiquement, le projet consiste à réunifier et rééquilibrer la ville; la rendre plus accueillante ; accroître son accessibilité quels que soient les moyens de transport. Ce qui concourt au rayonnement de Niamey, capitale politique et culturelle, ainsi qu’au renforcement de sa fonction de pôle économique régional.

Des échangeurs pour une bonne mobilité et l’embellissement de la ville
Un autre aspect, et non des moindres, du Programme Niamey Nyala, c’est les projets structurants comme la construction d’échangeurs.  »L’objectif principal de ces projets est la réalisation des infrastructures visant à améliorer la fluidité du trafic urbain, l’embellissement et le renforcement du rôle de Niamey en tant que ville moderne », précise M. Abba Nakoira Mahamadou Bachirou, responsable des chantiers des échangeurs au Ministère de l’Equipement. Deux de ces ouvrages ont déjà été réalisés au cours du premier mandat du Président de la République, qui a également lancé les travaux du 3ème échangeur qui viennent de démarrer.
Concernant le premier échangeur, celui du Carrefour du Boulevard Mali-Béro et de l’Avenue du Zarmaganda, les travaux qui avaient démarré le 24 octobre 2011 pour un délai de 18 mois, avaient pris fin en septembre 2013. Le coût global des travaux exécutés par l’entreprise China Géo Engineering Corporation International (CGCI), qui est de 12 milliards 093 millions 276 mille 250 FCFA, a été financé sur budget d’investissement de l’Etat du Niger. La surveillance et le contrôle des travaux ont été assurés par le groupement de bureaux d’études GERMS-Consulting/AGEIM, et ont couté un montant de 905 millions 300 mille FCFA, hors taxes et hors Douanes.
L’ouvrage comprenant un Viaduc sur le Carrefour du Boulevard Mali-Béro et de l’Avenue du Zarmaganda à Niamey, est constitué d’un pont-dalle à tablier en béton armé d’une longueur totale de 206 mètres, supportant un trafic bidirectionnel de 2 x 2 voies.
Entre autres objectifs, cet ouvrage vise à réduire les problèmes de circulation, notamment les embouteillages et les accidents ; améliorer le cadre de vie et la qualité des espaces publics; rendre accessible les commerces ; renforcer la sécurité routière ; et mieux protéger les usagers les plus vulnérables.
Pour le deuxième échangeur, celui de la place des Martyrs et ses voies d’accès, les travaux ont démarré le 10 Mars 2014. Le projet comprend trois composantes, notamment l’échangeur et ses voies d’accès, le Boulevard KI87 et la Corniche de Gamkallé.
La première composante du chantier, à savoir l’échangeur des Martyrs, a été inaugurée le 25 janvier 2016. Il reste les deux composantes, dont les travaux se poursuivent. Le projet, dont le coût global s’élève à 29 milliards 313 millions 612 mille 084 FCFA, est financé par le budget d’investissement de l’Etat du Niger. C’est l’entreprise China Géo Engineering Corporation International (CGCI) qui exécute les travaux sous la surveillance et le contrôle du groupement de bureaux d’études GERMS-Consulting/AGEIM, pour un montant de 654 millions 214 mille 400 FCFA.
Dans le cadre de ce projet, l’Entreprise CGCINT emploie 227 employés nigériens et 30 employés chinois. Et la Mission de Contrôle mobilise 19 agents nigériens permanents, toutes catégories confondues. Au total, ce sont 276 emplois qui ont été créés pour la réalisation de l’échangeur de la place des Martyrs et ses voies d’accès.
Le projet est un méga chantier qui comporte la construction de trois grands ouvrages, notamment l’échangeur dit  »Echangeur Diori Hamani » à trois niveaux au carrefour Ecole DIORI ,avec un passage souterrain, long de 126 m ; un pont-cadre à la traversée de l’agglomération du marché Katako pour séparer le flux du trafic en transit et celui à destination du marché, long de 36 m ; et un pont à poutres métalliques sur le ravin de  »Gountou Yéna », dans le prolongement du Boulevard de la Liberté, long de 90 m.
Le coût global du projet s’élève à 41 milliards 614 millions 280 mille 769 FCFA, et le financement est assuré par la BOAD, la BOA-Niger et l’Etat du Niger. Et c’est à l’entreprise SOGEA SATOM que l’exécution des travaux a été confiée pour un délai de 27 mois. La surveillance et le contrôle des travaux sont assurés par le bureau d’études GERMS-Consulting, de nationalité nigérienne, pour un montant de 971 millions 787 mille 500 FCFA.
Plusieurs infrastructures sont prévues dans le cadre de ce chantier dont la fin des travaux est prévue pour le 15 mars 2018. Il s’agit de l’aménagement du canal de Gountou-Yéna »; la construction de quatre (4) passerelles pour piétons ; la construction et l’aménagement des voies de déviation (6,4 km dont 2,6 km de routes neuves et 4 km en renforcement) ; l’aménagement de trois (3) parkings pour assurer le stationnement des automobiles, évitant ainsi l’engorgement constaté actuellement du fait du stationnement aux abords et même sur la chaussée; des travaux connexes relatifs à la construction d’équipements socio-éducatifs dans les établissements scolaires de la zone du projet.
Avec la réalisation de ces différentes infrastructures, les populations de Niamey et les visiteurs constatent avec plaisir une amélioration de la sécurité routière et la fluidité du trafic urbain ainsi que l’embellissement et la modernisation de la voirie de la capitale. Mais il reste à relever le défi de la salubrité auquel est confrontée la ville de Niamey.

Souley Moutari(onep)
www.lesahel.org