Votre rubrique consacrée au développement personnel et leadership reçoit cette semaine notre confrère et doyen, M. Mamane Mamadou. Journaliste de formation, formateur, ce grand reporter à vie parle à cœur ouvert avec Niger Inter des différentes facettes du journalisme : sa carrière, ses gloires et déboires mais aussi et surtout ses précieuses leçons de journalisme à l’endroit des hommes de médias. Mamane Mamadou est présentement Conseiller spécial en communication du président de la République et Directeur Général du groupe de radio et télévision Dounia. Interview.
Niger Inter : Présentez-vous à nos lecteurs et internautes.
Mamane Mamadou : Mon nom est Mamane MAMADOU ZARAMI. Je suis né un 16 novembre 1950 à N’Guigmi. J’ai fréquenté l’école primaire mixte à Nguigmi et le collège d’Enseignement Général de Mainé Soroa. J’ai suis diplômé du CESTI de l’université de Dakar et nanti du diplôme de la prestigieuse Ecole Supérieur de Journalisme de Lille (France). Je fus directeur de la télévision nationale, Directeur Général de l’IFTIC (Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication), Chargé de programme de NDI (National Democratic Institute), Directeur général de l’Agence de communication ZCOM et actuellement Conseiller spécial en communication du président de la République cumulativement avec ma fonction de Directeur général du groupe radio et télévision DOUNIA ?
Niger Inter : Comment êtes-vous venu au journalisme ?
Mamane Mamadou: Avant d’embrasser le métier de journalisme j’ai fait un bref séjour à l’IRSH (Institut de Recherche en Sciences Humaines) et à la BIAO (Banque Internationale de l’Afrique de l’Ouest). Pour ce qui est de mon séjour à l’IRSH, j’ai été présenté au Président de l’Assemblée Nationale Boubou Hama par le Sociologue Djouldé Laya pour travailler dans cet institut. Mais le métier ne me convenais pas et je me sentais à l’étroit entre quatre murs. Un matin je suis allé rendre visite à mon cousin Amadou Boukar qui était directeur des Finances Extérieurs. Il me proposa d’aller travailler à la BIAO. Je passe un test afin de pouvoir accéder à la plus grande banque de la place dont le personnel est en majorité étranger. Le test fut concluant. Mais mon passage dans cette banque sera de courte durée. J’apprenais que l’ORTN était à la recherche de jeune pour embrasser le métier de journaliste. J’étais très fasciné par le journalisme. Je passe un test et je fus retenu.
Niger Inter : Pouvez-vous nous décrire le contexte professionnel à vos débuts ?
Mamane Mamadou: Nous étions peu nombreux mais très solidaires et le climat de travail était très serein. La hiérarchie était bien respectée au sein de la rédaction. Mêmes si les textes qui régissaient le monde de la communication dataient de 1958, nous étions soucieux de l’éthique et la déontologie. Certes on n’avait pas cette liberté de dire tout ce que l’on voulait mais nos papiers étaient très professionnels ‘’propres’’ bien écrits et pas truffés de fautes. Les collègues avaient du respect entre eux. J’étais le benjamin et j’ai appris beaucoup des anciens. Ce respect a valu, en 1976 ma désignation pour la couverture du sommet des non Alignés à Colombo au Sri Lanka. C’était le plus grand sommet après celui de l’ONU. C’était lors de ce sommet que le Président Seyni Kountché m’a remarqué.
Niger Inter : Est-il vrai que c’était Feu Seyni Kountché qui vous aurait inspiré à poursuivre votre formation professionnelle ?
Mamane Mamadou: Oui c’était après ma formation au CESTI de l’université de Dakar. J’étais directeur de la Télévision Nationale. Télé sahel avait organisé un débat avec le professeur américain Eliott Berg sur la sécurité alimentaire du Niger. Il a été très critique sur le système de sécurité alimentaire du pays. Cela n’a pas plu au Président Kountché. Mais certains responsables ont fait comprendre au chef de l’Etat que j’en étais le responsable. Ce qui est absolument faut je n’étais pas l’animateur du débat. Dans sa furie Kountché donna l’ordre de ne pas me laisser mettre pied à l’ORTN. Son directeur de cabinet Sani Bako intercéda en me demandant ce qui s’était véritablement passé. Après mes explications, le Président Kountché ordonna de me faire regagner mon bureau. Mais depuis cet incident le climat entre le Directeur général de l’époque (NDLR : Hama Amadou) et moi devenait délétère. Le président Kountché ayant constaté cette situation me convoqua à son cabinet et me proposa d’aller poursuivre mes études. Il a fait prendre toutes les dispositions. Je fus donc admis à l’école supérieure de Journalisme de Lille en France.
Niger Inter : Quels souvenirs gardez-vous de la pratique du métier sous le régime d’exception?
Mamane Mamadou : J’ai beaucoup d’anecdotes à ce propos. Mais je me contenterai de vous raconter une seule. Le président Seyni Kountché enregistrait son message à la nation. Il était sur les nerfs et trébuchait beaucoup sur les mots. J’ai décidé, la peur dans le ventre, de l’interrompre sans me référer à mes supérieurs. C’était le grand silence.
Heureusement pour moi Kountché lui-même disait être sur les nerfs. Après une petite pause il reprend son discours et le texte était mieux rendu.
Arrivée à son bureau, son cabinet me joint au bout du fil et me demande de venir. J’ai pris peur et j’ai appelé mon épouse pour lui dire que si elle ne me voyait pas de la journée qu’elle ne s’en inquiète pas. Arrivé sur place plus de peur que de mal. Son cabinet me remet une enveloppe que je partageais avec l’ensemble du personnel de service qui assurait la permanence le jour de l’enregistrement. L’aide de camp du Président Kountché me rappela le lendemain. Cette fois je fus introduit dans le bureau de Kountché. Il me félicita et me tendit une enveloppe de sa propre main et me disais que c’est un geste personnel. A ma sortie son directeur de cabinet me serra la main et me dit : ‘’vous êtes l’une des rares personnes à qui Kountché a remis une enveloppe de sa propre main’’. J’ai failli fondre en larme.
Niger Inter : Quel parallèle faites-vous entre la pratique du métier hier et aujourd’hui ?
Mamane Mamadou: J’ai beaucoup d’amertume quand je vois beaucoup de gens qui ont échoué au niveau des écoles venir vers le journalisme faute d’avoir trouvé ailleurs. Tout çà n’est pas grave si on a la vocation ou si on aime le métier. Les premiers journalistes ne sont pas passés par une école.
Or le journalisme est aujourd’hui devenu un métier. Les techniques du journalisme s’apprennent. Le journaliste n’est pas seulement quelqu’un qui parle ou écrit bien, il doit connaitre les règles du métier mais aussi les textes qui régissent les médias. Dans le métier qui est le nôtre il y a un code qui impose de plus grandes contraintes que ne saurait le faire un contrôle purement légal. Dans les organes de presse sérieux, les choix des sujets, les angles de traitements, les minutages, le dead-line se décident au cours de la conférence de rédaction. Aujourd’hui certains organes de presse ne tiennent même pas de conférence de rédaction. Il y a des journalistes qui ignorent qu’est-ce qu’une information, une nouvelle. Ils écrivent à leur guise sans tenir comptes des principes de base du journalisme.
Le journaliste ne doit pas mêler les faits et les commentaires. Il doit dissocier les genres rédactionnels. Or notre code protège le client, mais aussi maintient le prestige de la profession et crée la solidarité au sein des journalistes. Le rédacteur en chef découvre le reportage comme tout lecteur, auditeur ou téléspectateur. C’est la catastrophe. Un rédacteur en chef doit connaître le contenu de son journal bien avant la diffusion.
Niger Inter : Quelles sont selon vous les qualités d’un bon journaliste ?
– Le bon journaliste est celui qui refuse de se faire corrompre et doit être objectif tout au moins honnête.
– Il ne doit pas accepter des faveurs morales ou matérielles pour faire mal aux autres.
– Il ne dévoile pas sa source sauf si exceptionnellement l’intérêt public l’exige et même dans ce cas seulement au juge d’instruction.
Mais de nombreux collègues souffrent d’une absence de professionnalisme, d’une méconnaissance des textes, d’une mauvaise interprétation des lois et même de la mauvaise foi. Le bon journaliste c’est aussi celui qui a un bon carnet d’adresse. Il doit aller à la collecte de la bonne information. Sa source doit être crédible.
Niger Inter : Aujourd’hui au bénéfice du processus démocratique, le Niger dispose d’un paysage médiatique pluriel tant au niveau de la presse écrite qu’audiovisuelle. En tant que doyen quelle est votre lecture de la pratique journalistique au Niger ?
Mamane Mamadou: C’est une excellente chose qu’il y ait plusieurs sons de cloche dans ce domaine. La pluralité de l’information permet au lecteur, à l’auditeur ou au téléspectateur de se faire sa propre opinion. Malheureusement certains d’entre nous utilisent leurs qualités de journaliste pour faire du chantage ou obtenir un avantage personnel quelconque. Pire certains inventent l’information ou utilisent des moyens malhonnêtes pour obtenir une information.
Niger Inter : La bipolarisation (pouvoir/opposition) est une caractéristique de la presse nigérienne. Comment expliquez-vous cet état des faits.
Mamane Mamadou: Nombre de promoteurs des organes de presse s’intéressent plus à l’aspect économique, donc pécunier du média qu’au rôle social que peut jouer cet outil. C’est normal mais il ne faut nullement se focaliser la dessus. Cette bipolarisation s’explique parfois car ne bénéficiant pas d’assez de ressource en publicité, les médias se laissent ‘’acheter’’ par des mécènes.
Niger Inter : A propos de la presse publique, le constat est établi depuis le début du multipartisme les différents pouvoirs qui se sont succédé n’ont pas pu gérer démocratiquement les medias publics. Selon vous pourquoi chaque pouvoir se comporte comme si les medias publics constituent un instrument à sa guise ?
Mamane Mamadou: C’est vrai que les journalistes des médias publics ont une plume moins alerte et les rédacteurs s’autocensurent, mais le journaliste ne peut tout dire et tout écrire. La loi lui donne la liberté, mais celui-ci ne peut aller au-delà des limites que lui fixe la loi. L’information est parfois une arme redoutable. Par conséquent, le journaliste doit faire une nette distinction entre ses droits et ses devoirs
Niger Inter : Vous êtes l’auteur d’un célèbre documentaire sur la conférence nationale souveraine. En tant qu’historien du présent pouvez-vous dire aujourd’hui que les fruits de ce forum ont tenu la promesse de ses fleurs ?
Mamane Mamadou: Ce film documentaire fut interdit de diffusion quand certains politiciens étaient revenus aux affaires. Mais avec le temps les gens étaient contraints de le faire. C’est certain la conférence Nationale a joué un très grand rôle. Même si certains contestent cette réalité, il faut reconnaître que la démocratie, la liberté de pensée, le multipartisme, la liberté de presse, découlent des décisions de ce grand forum. Aujourd’hui de nombreux journalistes diffament et même insultent le président de la République et vont tranquillement dormir chez eux sans en être inquiétés.
Niger Inter : Aujourd’hui vous êtes Directeur Général du groupe de presse privé Dounia. Pour avoir dirigé les medias publics au sommet, quelles mesures selon vous envisagées pour une presse de qualité dans notre pays tant au privé qu’au public
Mamane Mamadou: Il faut laisser les journalistes s’exprimer en toute liberté mais dans le respect de l’éthique et la déontologie. Le journaliste n’est pas au-dessus de la loi. C’est aussi une bonne chose qu’il y ait plusieurs sons de cloche dans notre paysage médiatique. J’ai vécu l’expérience de la presse publique et me voici actuellement dans le privé.
Il faut dire que c’est le même principe partout. Les journalistes du public se considèrent comme des fonctionnaires. Ceux du privé ont un peu plus de coudées franches. Mais cela ne veut nullement dire que les journalistes du public sont moins compétents.
Niger Inter : Que pensez-vous de ceux qui pensent que le choix des dirigeants des medias publics doit être la responsabilité du parlement comme au Canada ?
Mamane Mamadou: Même s’il ne faille pas passer par le Parlement, il faudrait un œil ‘’étranger’’ sur la nomination des responsables des médias publisc. Le CSC peut émettre un avis sur les dossiers des postulants. Je crois qu’il faut nommer les responsables en fonction de leur compétence et d’un projet de développement de l’organe concerné. Celui qui propose le meilleur projet doit être retenu. Au bout de deux ans on l’évalue. Si c’est bon il continue. Dans le cas échéant on le remercie.
Niger Inter : On constate des dérives à travers certains medias qui prônent des antivaleurs telles que l’ethnie ou la région dans le débat politique. Quel est votre conseil à l’endroit des jeunes confrères qui glissent sur ce terrain
Mamane Mamadou: C’est regrettable que des journalistes prônent ces genres de valeurs pour faire vivre leurs journaux. Il ne faut pas créer des tensions inutiles et conduire le pays vers une déstabilisation. La rédaction du journal doit se placer au-dessus des querelles partisanes et des clivages idéologiques. Sinon cela risque de porter préjudice à l’esprit de discernement et à la hauteur d’esprit attendus du journaliste. Le journaliste n’est ni un juge, ni un policier mais un témoin, un historien du présent.
Niger Inter : Vous êtes aussi formateur à l’école de journalisme du Niger (IFTIC). Pouvez-vous nous rappeler brièvement les BABA du métier ?
Mamane Mamadou : J’ai commencé à enseigner le journalisme à l’IFTIC depuis les années 1980-1981. J’ai décidé de transmettre ma modeste connaissance aux autres frères. Aujourd’hui une bonne partie des journalistes qui exercent ce métier est passée par nos mains. Et j’en suis fier. L’homme de radio, le journaliste, est souvent donné en modèle. Même si vous ne partagez pas les mêmes idées, le minimum c’est de soigner son langage. Un langage correct, sans fautes, bien articulé, bien prononcé. La responsabilité sociale n’est pas contradictoire à l’objectivité. La parole du journaliste fait l’opinion ce qui implique sa responsabilité. Or, la responsabilité du journaliste lui commande la vérité, l’impartialité, l’honnêteté. Si le journaliste se trompe, il trompe le public.
Niger Inter : Dans le répertoire de vos œuvres quel reportage, documentaire ou émission vous a le plus marqué?
Mamane Mamadou : Ah…. Je ne saurai le dire. J’ai tellement produit et réalisé des reportages et films documentaires qu’il m’est difficile de dire le meilleur. C’est aux téléspectateurs de les apprécier. Mais je sais qu’en radio mes reportages au sommet des pays Non-Alignés à Colombo au Sri Lanka en 1976 ont émerveillé beaucoup d’auditeurs. En télévision j’ai réalisé une multitude de documentaires dans les séries : Connaissance de l’histoire, Camera au village, Grand reportage des émissions vieilles de trente (30) ans et qui se diffusent encore à Télé Sahel. Je fais aussi des commentaires dont le style plait à même ceux qui ne m’aiment pas.
Niger Inter : Avez-vous souvenance d’un ratage d’une information ou faute professionnelle qui vous a troublé le sommeil ?
Mamane Mamadou: Ça oui. J’ai raté le son d’un reportage suite à une réunion entre les représentants de l’ONU et du Niger. Cette rencontre était présidée par le Président Diori Hamani dans l’actuelle salle de réunion du Conseil des ministres. Mon NAGRA (magnétophone) était sur test et dans son étui. Je pensais être sur enregistrement puisque l’aiguille modulait. A la fin de la réunion sans vérification, je portais l’appareil en bandoulière et regagnais la rédaction. Je me rendais compte que je n’avais pas de son. Je reprenais mon appareil et fonçais au Palais de la Présidence. Première chance : la garde me laisse passer. Mais hélas, la réunion avait pris fin. Deuxième coup de chance la première Dame Aissa Diori descendait les escaliers. Elle aperçut mes scarifications et me disait ‘’Babarbaré Mi Kaso néma nan’’ (ce béribéri que viens-tu chercher ici). Je réponds que j’ai raté mon reportage. Elle disait ne pas être étonnée de cela venant d’un béribéri. Elle me conduisit dans le Palais puis expliqua à son époux ce qui m’était arrivé. Le Président de la République en toute humilité accepte de reprendre son discours. Puis je me rendais à l’hôtel ‘’Le Sahel’’ pour enregistrer le représentant de l’ONU. Là aussi la chance me sourit. C’était le plus grand scoop de ma vie.
Niger Inter : Quel est votre rapport avec la lecture ?
Mamane Mamadou: J’avais constamment un livre au chevet de mon lit mais maintenant je lis de moins en moins. J’ai lu des vieux auteurs comme Pierre Corneille, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo etc… mais je m’intéresse surtout aux écrits des grands révolutionnaires et philosophes africains et européens. J’ai une bonne collection des auteurs africains. Je suis aussi friand des livres concernant Ernesto THE GUEVARA, Nelson Mandela, J.F. KENNEDY et des conférences d’Amadou Ampaté Bâ, Cheik Anta Diop, Sékou Touré, Thomas Sankara etc… Pour les livres sur le journalisme je parcours tout ce qui me tombe dans la main. Pour enseigner la communication et le journalisme il faut bien être à jour.
Niger Inter : Quels sont vos livres préférés ?
Mamane Mamadou: Tous les livres sont intéressants. Tout dépend de ce que vous recherchez. Je vais peut-être vous surprendre mais j’ai été fasciné par deux grands titres la ‘’case de l’oncle TOM’’ de l’écrivaine américaine Harnet BEECHER STOWE et le ‘’CID’’ de Pierre Corneille.
Niger Inter : Comment être journaliste et vivre son engagement citoyen voire partisan ?
Mamane Mamadou: Je fais bien la distinction entre ma vie professionnelle, ma vie privée et ma vie politique ? J’enseigne à l’IFTIC bien avant la naissance du PNDS. Beaucoup de mes étudiants ont su que je militais dans ce parti qu’avec mes éditoriaux à la Télévision Dounia. Je suis pourtant un militant de première heure du PNDS Tarayya et je reste toujours un homme de gauche.
Niger Inter : On constate que la production de l’ORTN en votre temps est de loin meilleure qu’aujourd’hui. Est-ce une question de moyens ou de motivation des journalistes ?
Mamane Mamadou: C’est le constat que je fais aussi. Je pense que ce n’est pas un problème de moyen mais plutôt de volonté et de motivation. La jeunesse se prête trop au gain facile. Pour toute activité elle attend le ‘’gombo’’ ou veut accéder à un poste le plus rapidement en brûlant les étapes sans grande expérience. Or la notoriété s’acquiert par l’expérience et la qualité de votre travail. A mes débuts j’allais en tournage sans exiger une voiture climatisée ou la totalité de mes frais de mission.
Niger Inter : Malgré le poids de l’âge et vos responsabilités de DG, on vous voit aujourd’hui encore sur le terrain en reporter. Est-ce une déformation professionnelle ou votre passion du métier ?
Mamane Mamadou: Vous me verrez sur le terrain jusqu’à mon dernier souffle. J’ai une passion pour ce métier qui m’a tout donné. Bien que conseiller spécial en communication du Président de la République je ne me complais pas dans cette situation et me faire valoir en fréquentant les lieux huppés et me faire valoir. J’aime la modestie et rien ne m’empêche de porter une simple chemise, un pantalon ‘’Jean’’ et être sur le terrain avec une caméra à la main. Ça ne me gêne nullement aussi de travailler dans une rédaction avec mes collègues journalistes. C’est ma vie.
Niger Inter : Pouvez-vous nous dire au moins trois conseils que vous donnez aux jeunes journalistes sous votre responsabilité à Dounia pour atteindre l’excellence dans le métier ?
Mamane Mamadou: Trois conseils ? D’abord :
– Le travail, le travail, le travail.
– Employer des méthodes honnêtes et légales pour obtenir des informations
– Eviter de publier ou de diffuser une information sans en vérifier le contenu factuel
Vous savez le travail forme le journaliste et on acquiert la notoriété et toutes les ficelles du métier. A 22 ans, le Président Diori Hamani m’a félicité en public alors que je venais de commencer le métier. Le président Kountché m’a fait venir dare-dare de Zinder à Niamey pour intégrer la rédaction. Par la suite j’étais pour lui un homme de confiance car j’étais souvent de ses voyages. Le Président Tanja Mamadou lui fera de moi chevalier de l’ordre du mérite du Niger. L’actuel Président de la République Issoufou Mahamadou dès les premiers jours de son investiture m’a fait venir à ses côtés en qualité de conseiller spécial en communication. Nous avons des relations vieilles de 43 ans.
Donc je demande à mes jeunes confrères de bosser durement car la gloire vient avec la sueur de notre front. Il ne sert à rien de forcer le destin. De toutes les façons, on ne force pas le destin, dit-on.
Réalisée par Elh. Mahamadou Souleymane et Abdoul Aziz Moussa