«A ce jour, les enquêteurs ont situé la responsabilité de 13 personnes dont 10 militaires des FAN, 2 gardes nationaux du Niger et 1 civil » déclarait le ministre de la défense nationale, Mamadou Karidjo, dans le point de presse qu’il a animé le 13 janvier dernier, relativement au dossier d’atteinte à la sureté de l’Etat. Depuis cette date, l’opinion s’interroge sur l’identité de ce premier civil qui figure sur cette liste de 13 personnes dont la responsabilité a formellement été établie dans cette funeste entreprise.
Notre investigation nous a permis de découvrir, auprès des sources concordantes, qu’il s’agirait de ce militant du MNSD Nassara, ancien député national, élu sous la première législature du régime de la 5ème République, Elhadji Sani Souley Dan Gara dit Sani Balla, qui se trouve être un parent paternel du colonel Idi Dan Haoua, l’un des 12 officiers déjà inculpés.
En outre, nos informations indiquent que l’intéressé était le premier civil à être cueilli le 19 décembre dernier. Il lui serait reproché d’être au parfum de la tentative, surtout que, à en croire toujours nos sources, il aurait même demandé à certaines personnes, après avoir rendu visite à un détenu, d’évacuer sa famille à Maradi.
Cette information intervient au moment où nos sources indiquent que le dossier des 12 militaires inculpés serait déjà sur le bureau du Commissaire du Gouvernement avec en toile de fond leur comparution très prochaine devant le tribunal militaire. D’ailleurs, plusieurs militaires dont le Général Salou Souleymane qui serait le principal instigateur, ont plaidé coupable. Un aveu pour lequel ils espèrent bénéficier des circonstances atténuantes. Ces derniers auraient également demandé pardon au chef suprême des armées. S’agissant de l’enquête sur les 10 autres civils et les 3 douaniers, récemment mis aux arrêts par les services compétents, elle serait presque bouclée.
Si les résultats de l’enquête parviennent à établir leur implication dans la préparation de ce coup d’Etat, ces douaniers vont devoir rejoindre le rang des 12 militaires inculpés. Ils feront également face au Commissaire du Gouvernement qui va certainement les mettre ensemble avec le premier lot.
Par ailleurs, nos sources indiquent que dans cette enquête, le régime serait en train d’explorer toutes les pistes, et n’entend nullement offrir la moindre éclaircie à toutes les personnes restées sceptiques quant à la véracité de cette entreprise funeste et qui l’ont applaudi à l’ombre pour jeter l’anathème sur le régime. Cette information intervient également au moment où nous apprenions le démantèlement, il y a quelques jours, du Groupe d’intervention des forces spéciales qui avait à sa tête, le commandant Issoufou Oumarou, un officier qui a pourtant fait ses preuves sur plusieurs théâtres d’opération et qui était la clé du dispositif offensif de la DGDSE que dirige un autre officier de valeurs avec à son actif, des thèses sur le terrorisme.
Pour rappel, l’unité du commandant Issoufou Oumarou devrait jouer un rôle capital le 18 décembre passé. Cette dernière devrait, après le pilonnage des hélicoptères Mi-35 sous le commandement de Idi Dan Haoua, appuyé par l’artillerie du colonel Narey, faire ce que les militaires appellent «le nettoyage» pour briser toute résistance. En plus, dans le déroulement de ladite opération, la consigne serait de «neutraliser» tous ceux qui oseraient résister.
En attendant le procès de cette funeste entreprise, on remarque que certains compatriotes, apparemment des «complices passifs» de ce sinistre projet, continuent à jouer avec le subconscient des nigériens. Mais le jour où tous les protagonistes seront devant la barre, ils comprendront que le Niger a échappé belle. Quant aux hooligans tapis dans l’opposition, qui, à chacune de leurs interventions, appelaient l’armée à la rescousse, appuyés par leur presse de la haine et certains «syndicaleux» à la langue fourchue, ils peuvent toujours continuer à rêver.
Toutefois, on comprend aujourd’hui avec l’implication de l’ancien député Sani Souley Dan Gara dans cette conspiration, le pourquoi de toute cette agitation de l’opposition qui émettait, dès les premières de l’annonce de cette tentative déjouée de coup d’Etat, des réserves quant à la véracité des faits. C’est dire que les masques commencent à tomber.
L’enquête qui suit son cours normal pour faire la lumière sur cette tentative de remise en cause de processus démocratique en cours au Niger édifiera toute la nation sur les réelles motivations de ses conspirateurs. De là, des sanctions exemplaires seront prises à leur encontre afin que des situations pareilles ne se reproduisent plus jamais au Niger.
Aksar Moussa (L’Evénément)