Dans cette causerie avec Nicolas Beau, le directeur de Mondafrique, Hama Amadou a voulu passer deux messages essentiels : rappeler à ses partisans leur obligation d’empêcher son emprisonnement et secundo dire tout son malaise sur l’inimitié à son égard des autorités françaises.
Ce qui frappe tout observateur averti en visionnant cet entretien, c’est d’abord la complaisance du journaliste à conduire le débat en « caressant l’animal dans le sens du poils ».
Hama Amadou prétend en effet qu’il rentre par devoir envers ses partisans en précisant que ses alliés et ses partisans ont un « devoir vis-à-vis de lui ». En d’autres termes, Hama compte sur la capacité de subversion de son monde pour lui empêcher l’emprisonnement.
Le journaliste annonce même que c’est dans quelques heures que Hama rentrera et a voulu savoir un peu plus sur le degré de mobilisation des partisans de Hama Amadou. Quête d’un effet d’annonce ou stratégie pour tester encore une fois la réaction du pouvoir à Niamey ?
En rappelant lui-même le traitement subi par son homonyme à l’aéroport Diori Hamani, Hama est conscient au moins de la détermination du pouvoir de Niamey à ne pas lui faire de cadeau. C’est justement pour cette raison qu’il s’apitoie sur son sort en rappelant à ses alliés et partisans leur devoir à son égard. Ce passage est tellement gênant que même sur la vidéo le « body langage » de Hama l’a trahi remarquablement.
Et comme pour faire le héros, l’invité du Mondafrique a dénigré et médit les actions de son ex allié principal à la tête de l’Etat. Même l’exploit sécuritaire que son interlocuteur n’a pas manqué de lui rappeler à l’actif d’Issoufou, Hama est catégorique : « Il n’y a pas de sécurité au Niger ». On se demande si même quand il était allié avec Issoufou il ne mentait pas aux nigériens en leur faisant croire que leur alliance était sur la bonne voie.
Quant au second message, contrairement à tout ce qui se racontait jusqu’ici, pendant un an qu’il était en France, Hama est persona non grata auprès des autorités françaises non pas seulement pour leur « intimité » avec Issoufou mais parce qu’ils savent que le fugitif a maille à partir avec la justice de son pays. Et Hama le dit clairement malgré ses demandes sans cesse renouvelées pour rencontrer les dirigeants socialistes, il reste toujours sur la liste d’attente. Depuis un an !
En décidant avec la complicité de Nicolas Beau de considérer que l’affaire des bébés importés n’est qu’une « histoire rocambolesque », l’opinion nationale et internationale attend véritablement ce retour annoncé par l’intéressé, ses partisans et ses alliés.
Tout comme Nicolas Beau, nous vous souhaitons bon retour au Niger, Monsieur le président. Un véritable homme doit savoir lâcher prise. L’exil est ennuyeux. On le sait. Et pour votre cas, on peut dire mieux vaut tard que jamais.
Tiemago Bizo