Le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), Chef de l’Etat a accordé un entretien à la télévision nationale, le dimanche 11 février 2024. De cette interview, la première sortie d’un haut officiel de la transition depuis l’annonce de la sortie du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les nigériens attendaient beaucoup. Hélas ! Presque une heure et demie d’horloge à attendre…et la majorité est restée sur sa faim. Non pas que le général n’ait pu expliquer les raisons qui ont conduit le Niger à se retirer de l’organisation régionale, ou donner un cours magistral d’histoire ou encore apporter des explications sur la fameuse question de l’or. Mais le Chef de l’Etat Abdourahamane Tiani n’a rien dit de ce qui préoccupe l’essentiel de ses concitoyens, notamment les questions existentielles.
L’accessibilité des produits de grande consommation surtout en cette veille de Ramadan, la relance économique, la reprise des échanges commerciaux (qui nourrissent bien de nigériens), la question de l’énergie avec le retour des délestages ou encore une esquisse de la feuille de route de la transition en cours sont autant de préoccupations passées sous silence par le Chef de l’Etat.
Durant tout le temps consacré à cette sortie médiatique très attendue, le général Tiani est demeuré muet sur toutes ces questions, pourtant cruciales pour les nigériens.
Au vu du contexte qui prévaut, les citoyens étaient en droit d’attendre que toutes ces réponses soient abordées dans cet entretien afin qu’ils soient véritablement fixés sur leur devenir. N’est-ce pas cela l’objectif de cette sortie médiatique ? Ils s’y attendaient et pouvaient même l’exiger, car il s’agit d’une promesse faite par le Chef de l’Etat lui-même au cours de son précédent entretien sur la télévision nationale. Régler la question de la cherté de la vie et avancer aux côtés du peuple en restant à son écoute sont deux des promesses faites et qui ont contribué largement à convaincre les citoyens à placer leur confiance au Chef de l’Etat et à son gouvernement, sur la conduite de la transition.
Volontaire ou omission, ce silence du général Abdourahmane Tiani sur des questions aussi pressantes comme celles évoquées ci-haut, nous amène à noter la sortie du 11 février pour rester dans le sillage du général qui s’est beaucoup appesanti sur l’histoire que d’apporter des réponses claires et précises sur des préoccupations d’ordre existentiel qui taraudent aujourd’hui l’esprit du plus grand nombre des citoyens. Vivement une autre sortie médiatique du Chef de l’Etat sur les préoccupations susmentionnées.
Oumar Issoufa