L’affaire des quelques 1400 kilogrammes d’or, sortis frauduleusement du Niger, via l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey continue à défrayer la chronique au sein de l’opinion. Aux dernières nouvelles, cette importante quantité d’or a finalement été saisie à l’Aéroport d’Addis Abéba en Ethiopie.
Face à l’ampleur du trafic, le Ministre de la justice, des droits de l’homme, Garde des Sceaux, M. Alio Daouda s’est exprimé sur cette rocambolesque affaire, le mercredi 24 janvier 2024, dans un entretien qu’il a accordé à la Voix du Sahel. Le Ministre a tenu à rassurer l’opinion que l’Etat a pris toutes les mesures possibles pour que la lumière soit faite dans l’affaire.
Il a tenu également à préciser qu’il ne s’agit nullement pour le gouvernement d’avoir opté pour un quelconque silence sur cette affaire portant environ 1400 kg d’or partis de l’aéroport de Niamey. En ce sens, le Ministre a déclaré que dès l’éclatement de l’affaire, la police Judiciaire (PJ) a été saisie pour mener des investigations et que l’enquête suit son cours normal.
« Des investigations qui vont permettre de connaître l’origine des lingots d’or exportés ainsi que leur destination, mais aussi d’identifier les personnes qui y sont impliquées afin de les traduire devant la justice » a rassuré le Ministre Garde des Sceaux.
La Police judicaire aura donc à travailler avec le réseau Interpol, selon le Ministre Alio Daouda, « afin de s’assurer de la véracité des lingots d’or saisis à l’aéroport d’Addis Abéba, pour ensuite enclencher la procédure de leur rapatriement vers le Niger ».
En clair, a laissé entendre le Ministre de la justice, « seule l’enquête qui est en cours permettra véritablement de faire la lumière sur cette rocambolesque affaire d’or, notamment les tenants et les aboutissants ». Et une fois le dossier bouclé, a-t-il ajouté, « il sera transmis au pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre les crimes économiques et financiers ».
Notons que cette sortie médiatique du Ministre de la justice intervient après plusieurs jours de polémique sur les réseaux sociaux, tant le retard qu’a pris le gouvernement pour communiquer sur ce dossier, laissant ainsi libre cours à diverses interprétations. Comment comprendre alors ce silence du gouvernement sur une affaire aussi grave qui s’assimile à un véritable trafic illicite de ressources aurifères évaluées à plusieurs milliards de francs CFA ? S’interrogent bon nombre de nigériens.
De plus, la dernière note de service du Ministre du pétrole, des mines et de l’énergie, M. Mahaman Moustapha Barké, en date du 22 janvier 2024, enjoignant aux directeurs centraux et déconcentrés de l’administration en charge des mines, de suspendre l’octroi des droits miniers, a également soulevé des interrogations au sein de l’opinion.
Même si d’aucuns pensent que cette note de service du ministère en charge des mines n’est guère étrangère à cette affaire de trafic d’or, aucune mention à cette affaire n’a été faite.
D’où l’impérieuse nécessité pour le gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire au nom du principe de transparence dans la gestion du pouvoir d’Etat. Du reste, les nouvelles autorités du pays ne se sont-elles pas engagées à mener un combat frontal contre la corruption sous toutes ses formes ?
Or, nul n’ignore que le laxisme dans la lutte contre le fléau de la corruption pourrait porter entorse à la confiance que les populations vouent en leurs autorités. En tout état de cause, la lumière doit être faite sur cette affaire afin que les responsabilités soient situées.
Koami Agbetiafa