Au Niger, une société de production du sucre verra bientôt le jour à Dioundiou dans la région de Dosso. Un décret lui accordant le bénéfice des avantages du régime conventionnel du Code des Investissements a été adopté lors du conseil des ministres du jeudi 4 janvier 2024.
La société «ARAKE INDUSTRIE NIGER (ARI NIGER) SA» a reçu son quitus pour le démarrage de ses activités de production du sucre brun à Dioundiou, département de Dioundiou, région de Dosso. Selon les conclusions du Conseil des ministres du jeudi 4 janvier 2024, la société «ARAKE INDUSTRIE NIGER (ARI NIGER) SA» est une société Anonyme (SA), au capital de deux milliards (2 000 000 000) de francs CFA, dont le siège social est à Niamey. Au rang des activités prévues par cette société, la production du sucre, du jus de canne à sucre et d’aliments bétails.
En outre, la société « ARAKE INDUSTRIE NIGER (ARI NIGER) SA contribuera à la lutte contre la pauvreté à travers la création de 260 emplois permanents, la génération d’une valeur ajoutée estimée près de 82 milliards de FCFA au cours des dix premières années d’exploitation du projet et la contribution à la réduction des importations du sucre à l’échelle nationale.
Aussi, conformément aux dispositions spéciales du Code des investissements, ARAKE INDUSTRIE NIGER (ARINIGER) SA bénéficiera des avantages des dispositions spéciales pendant une période de sept ans, y compris la phase de réalisation des investissements fixée à trente-six mois.
Introduite au Niger depuis des décennies, la canne à sucre est un produit de culture saisonnière destinée à la consommation locale. Plante cultivée principalement pour ses tiges qui contiennent un jus sucré d’où on tire le sucre, la canne à sucre appartient à la famille des graminées comme le mil, le sorgho ou le maïs. Selon le Réseau de la chambre d’agriculteurs (RECA), la canne à sucre est surtout utilisée au Niger en consommation directe, comme canne de bouche. « La canne à sucre est cultivée comme plante annuelle avec une récolte de 8 à 10 mois après la plantation ».
Selon la même source, les principales zones de production sont le Dallol Maouri et le Dallol Bosso, plus spécifiquement le département de Dioundiou avec des surfaces cultivées variant de 0,5 à 1 ha par producteur. « Elle est cultivée en pure ou en association avec d’autres cultures (maïs, niébé, oignon, pastèque) », explique la fiche technico-économique pour la culture de la canne à sucre, soulignant qu’en moyenne, « pour 5.000 m2, on obtient une production d’environ 23 tonnes qui permettent de dégager un produit brut de 950.000 FCFA pour 385.000 FCFA de charges et donc une marge brute d’environ 565.000 FCFA ».
Le Niger importe massivement du sucre des pays voisins, et dont la consommation augmente en période de Ramadan. En dépit des potentiels qu’il dispose dans la culture de la canne à sucre, le pays ne dispose pas d’usine de fabrication de sucre. Ainsi, l’avènement de ARINIGER SA contribuera à répondre à la forte demande nationale. « Le raffinage de la canne à sucre peut accroitre la capacité de production de sucre afin de répondre aux besoins nationaux et internationaux et produire de l’énergie à partir des résidus », relève l’INS.
Almoustapha Aboubacar