Très fréquente, la cataracte est la première cause de chirurgie dans le monde. Sans traitement, la cataracte peut provoquer une perte de la vision : elle représente la troisième cause de cécité après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et le glaucome.
La cataracte est une opacification progressive du cristallin, la lentille située à l’intérieur de l’œil. Elle apparait avec l’âge et touche plus de la moitié des personnes âgées de plus de 65 ans et 2/3 de celles de plus de 75 ans, indépendamment du sexe. Très fréquente, la cataracte est la première cause de chirurgie au monde. Lorsqu’elle n’est pas traitée, elle s’aggrave progressivement. Le cristallin devient de plus en plus opaque et la personne finit par perdre complètement la vue.
La cataracte est appelée ainsi, car il est dit que ces symptômes évoquent la vision que l’on peut avoir en regardant à travers une cascade. La cataracte étant une maladie qui évolue progressivement, ses symptômes apparaissent petit à petit.
Les symptômes
La cataracte se caractérise par une perte progressive de la vision qui, le plus souvent, affecte d’abord la vision de loin. Cette opacification de la lentille, située à l’intérieur de l’œil met en général, plusieurs années à s’avérer gênante : la personne devient légèrement myope et les couleurs de ses yeux apparaissent plus ternes. Petit à petit, la vision se voile et la personne devient de plus en plus sensible à la lumière : les personnes chez qui la cataracte devient symptomatique se plaignent souvent d’être facilement éblouies par la lumière des phares en conduisant la nuit. Parfois, la personne se plaint de « voir double » d’un œil. Dans certains cas rares, l’apparition des symptômes de cataracte peut être plus rapide (quelques mois).
Les complications
Lorsqu’elle n’est pas traitée, la cataracte s’aggrave progressivement. Le cristallin devient de plus en plus opaque et la personne finit par perdre complètement la vue. De plus en plus, dans certains cas, cette maladie provoque une augmentation du volume du cristallin qui peut entrainer l’apparition d’un glaucome aigu. Parfois, il arrive que des protéines du cristallin s’échappent dans la chambre antérieure de l’œil : ces protéines peuvent obstruer le trabéculum et provoquer un glaucome chronique, ou être à l’origine d’une réaction immunitaire qui va déclencher une inflammation des structures internes de l’œil (uvéite).
Le traitement de la cataracte
Le traitement de référence de la cataracte est la chirurgie, qui consiste à enlever le noyau du cristallin opacifié et à le remplacer par un cristallin artificiel, l’implant intra-oculaire. L’opération de la cataracte est systématiquement proposée au patient lorsque la perte de vision interfère avec sa vie quotidienne, indépendamment de la sévérité de l’opacification. L’opération de la cataracte se déroule sous anesthésie locale, ce qui la rend possible même chez les personnes très âgées. Les deux yeux ne sont jamais opérés en même temps.
Une cataracte modérée chez une personne très active justifie une intervention chirurgicale au même titre qu’une cataracte plus sévère chez une personne sédentaire. Si la cataracte est peu gênante au quotidien, certaines mesures peuvent permettre de retarder la chirurgie : verres antireflet, lentilles de contact adaptées, modification de l’éclairage du domicile ou du lieu de travail. Néanmoins, l’intervention chirurgicale est de plus en plus souvent proposée car elle apporte un réel bénéfice pour un risque minime. Chez les enfants atteints de cataracte congénitale, la chirurgie est envisageable à partir de l’âge d’un an.
Avant l’opération, le praticien effectue des mesures du globe oculaire (par échographie) et calcule la puissance de l’implant. En effet, l’implant est choisi selon la morphologie de l’œil du patient et selon ses besoins en termes de correction visuelle. L’implant permettra non seulement de remplacer le cristallin mais également de corriger, partiellement ou complètement une myopie, une hypermétropie, une presbytie ou un astigmatisme. En moyenne, ce type d’intervention dure 15 à 30 mn.
Au Niger, la prévalence de la cécité est de 2, 2%, soit 308.000 aveugles dont 45% des cas sont dus à la cataracte. Ce chiffre alarmant nous interpelle tous, car la cécité et les baisses de vision ont un impact négatif certain sur la production et la productivité dans les communautés fortement touchées. En septembre 2021, trois campagnes de consultation et de chirurgie ont été financées par la banque islamique de développement (BID) pour consulter 10 000 personnes et opérer 1 500 personnes de cataracte, respectivement à Dosso, Konni et Maradi.
Ces trois campagnes organisées par le Programme National de Soin Oculaire dans ces trois localités ont connu un succès, en témoigne la grande mobilisation des patients pour se faire soigner gratuitement. Une initiative du Ministère de la santé avec l’appui de ses partenaires qui sont la banque islamique de développement et l’agence Azarbadianaise Internationale de Développement (AIDA). Aussi, des actions multiples et multiformes se poursuivent au Niger pour faire face à la cataracte.
Ibrahima Oumarou Galadima