Invité de l’Opinion, un media français, le candidat fabuleux à la présidentielle de 2016 alias Hama Amadou a déversé comme d’habitude toute sa salive contre son ex allié principal. Ce commentaire accompagne la vidéo de son entretien : « Cela ressemble à son dernier combat. A 65 ans, Hama Amadou, trois fois Premier ministre et ex président de l’Assemblée nationale, a bien l’intention de briguer la magistrature suprême du Niger lors du scrutin présidentiel prévu le 21 février 2016. Son parti, le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden Lumana Fa) doit l’investir comme candidat dimanche soir lors d’un Congrès de la formation qui se réunit à Zinder. En exil depuis un an en France, le futur candidat n’y participe pas mais prévoit de revenir prochainement dans son pays où il est poursuivi par la justice pour « supposition d’enfants » (attribution d’une paternité qui n’est pas la sienne) dans l’affaire des « bébés volés » nigérians. Dans cette interview accordée à l’Opinion, il se confie sur son engagement pour la présidentielle, les hypothèques judiciaires qui pèsent sur sa participation, sa rupture avec le parti au pouvoir et dresse le bilan des dernières années de gouvernance. » Vidéo Hama Amadou reliée à ce commentaire.
Dans cet entretien Hama Amadou soutient que le président Issoufou a échoué sur toute la ligne. Selon lui, la gouvernance actuelle au Niger s’est muée en une dictature qui consacre la négation de tous les droits. Bref, pour Hama Amadou, Issoufou Mahamadou serait un Staline bis au Niger. Ce qui a pour conséquence de permettre à lui Hama Amadou, à l’en croire, d’être le seul homme à même de battre Issoufou parce qu’il constituerait la seule alternative au vu de sa prétendue expérience de gestion de l’Etat.
S’agissant de la tristement célèbre affaire des « enfants volés », selon l’expression de l’Opinion, Hama Amadou a affirmé que « Ce n’est pas la justice qui me poursuit c’est bien Mahamadou Issoufou ». Dans tous les cas, « taweye baba » considère que ce délit serait « archaïque », raison pour laquelle d’ailleurs même les lois pour le réprimer dans tous les pays seraient également désuètes. C’est une évolution dans sa cogitation sur cette affaire qui reste et demeure une hypothèque pour sa candidature, comme le journaliste l’a bien rappelé. N’est pas aussi gravissime de sa part en faisant une sorte d’apologie de crime ?
Dans un empressement digne de celui qui se sent déjà au palais présidentiel aux commandes de l’Etat, Hama considère puisqu’il n’est pas condamné définitivement, il reste dans la course à la présidentielle. Ce qui est juridiquement soutenable quitte à passer à l’épreuve de vérité devant la justice pour prétendre au quitus qui mène au sommet.
Et c’est justement cela le secret de ce Congrès de Zinder et l’annonce de son arrivée imminente par Soumana Sanda même si cette stratégie a vécu tant elle a été usité qu’elle ne constitue plus une recette crédible. Mais à suivre cette vidéo, Hama a l’air décidément convaincant qu’il rentrera incessamment. Et comme l’a dit Bazoum à la presse zinderoise, revenir dans son pays ne serait pas un grand événement si seulement Hama ne s’était pas compliqué la situation en fuyant le pays. En d’autres termes, celui qui voudrait rentrer dans son pays n’a pas besoin de le clamer partout : il rentre ou il la ferme.
A propos des élections prochaines, Hama Amadou a fait une mise en garde à peine voilée à la France pour forcer la main à Issoufou d’organiser des élections inclusives. Et le non-dit de son discours c’est tant qu’il ne sera pas candidat à cette élection, elle ne sera ni inclusive, ni libre. Pour faire sérieux, il prévoit l’apocalypse dans le cas où ses desiderata ne seraient pas pris en compte en 2016.
Et selon certaines indiscrétions le choix de Zinder pour le Congrès de son investiture n’était pas un choix fortuit. Lumana pense toujours que Zinder lui serait un terreau de subversion qui pourrait lui servir de levier pour sa quête morbide de raccourci. Et les observateurs avertis le savent : Hama Amadou ayant déjà pris des risques mesurés en sauvant sa vie, il voudrait à distance semé la zizanie et la discorde dans un pays qui aspire plus que jamais à la paix.
Et curieusement, dans cet entretien, il a bien voulu planté le décor sécuritaire du Niger dans son contexte. Mais au lieu de tirer les conséquences et d’admettre qu’au moins son adversaire a fait de son mieux pour que le Niger soit en paix, Hama Amadou a fait le défi de remettre en cause cette accalmie. Même si théoriquement, il n’envisagerait pas de changer fondamentalement la politique sécuritaire du président Issoufou. « Hama lale », soit le bienvenu comme dirait la cantatrice Habsou Garba.
Tiemago Bizo