À l’instar de la communauté internationale, le Niger a célébré le 3 Mai dernier, le 30ème anniversaire de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, placée sous le thème « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ».
Pour marquer cette célébration, le Bureau du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse, a rendu une déclaration dans laquelle la faitière des organisations socioprofessionnelles a salué « l’engagement et le professionnalisme des médias nigériens » avant de réitérer à l’endroit du gouvernement nigérien, son appel pressant en faveur du rehaussement de l’enveloppe du fonds d’aide à la presse.
Dans cette déclaration, le président du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse (PCA), M Ibrahim Harouna, a tenu à rappeler l’historique de la Journée Mondiale de la Liberté de Presse, célébrée le 3 Mai de chaque année. Cette Journée est à son 30ème anniversaire cette année.
À cet effet, il a déclaré que sa célébration ‹‹ donne l’occasion de rappeler au gouvernement, la nécessité de respecter ses engagements, notamment le respect strict des textes, l’accompagnement des médias à être des véritables entreprises de presse, le rehaussement du fonds d’aide à la presse, etc. ››.
Il faut dire que cette année, la célébration de cette journée intervient dans un contexte international particulièrement marqué par des atteintes multiples et multiformes portées à la liberté de presse. Dans les pays du Sahel, y compris le Niger, le contexte sécuritaire actuel rend beaucoup plus difficile l’exercice de la profession du journaliste.
Toutefois, grâce à l’engagement et au professionnalisme des médias nigériens, le pays est en train d’enregistrer d’importants progrès dans la lutte contre le terrorisme.
Pour l’occasion et au regard de la situation économique très difficile dans laquelle évoluent les médias nigériens, le Bureau du Conseil d’Administration de la Maison Presse a par ailleurs réitéré son appel pressant au gouvernement, afin de rehausser significativement l’enveloppe destinée au fonds d’aide à la presse ; d’accroître les subventions accordées aux médias publics ; de revoir à la baisse les amendes prévues dans la loi portant répression de la cybercriminalité au Niger ; d’appuyer les radios communautaires dans leur mission de développement à la base.
À l’endroit du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), le Bureau de la Maison de la Presse propose de « revenir sur la formule d’octroi direct du fonds d’aide à la presse », par la révision de la loi n°2018-31 du 16 mai 2018 portant composition, attributions, organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Communication, notamment en son article 10 ; d’accélérer le processus de mise en œuvre du décret portant accès au marché publicitaire de l’État et de ses démembrements ; de donner suite aux engagements pris à l’endroit des promoteurs des organes de presse, dans la mise en œuvre de la convention collective signée le 29 novembre 2021.
A noter que la célébration de cette 30ème édition de la Journée Mondiale de la Liberté de Presse coïncide avec la publication du classement 2023 de Reporters Sans Frontières (RSF) sur l’état de la liberté de presse dans le monde. Dans ce classement, le Niger a reculé de deux (2) points, passant de la 59ème place dans le classement 2022 à la 61ème place en 2023, sur un total de 180 pays étudiés. « Une situation peu reluisante et qui doit interpeller les pouvoirs publics et les professionnels des médias à plus d’engagement en faveur de la défense et la promotion de la liberté de presse, clé de voûte des droits humains », a conclu le PCA de la Maison de la Presse.
Koami Agbetiafa
NIGER INTER HEBDO numéro 109 du 09 mai 2023