Quelques heures après le coup d’État ayant évincé du pouvoir l’ancien Chef de la junte militaire, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba du pouvoir au Burkina Faso, la réaction de la communauté internationale ne s’est pas fait entendre. De l’ONU à l’Union Africaine, en passant par l’Union Européenne et la CEDEAO, ces institutions internationales n’ont pas fait dans la dentelle pour condamner ce deuxième coup de force en l’espace d’un an, orchestré par un groupe de soldats dirigé par le capitaine de l’armée burkinabè, Ibrahim Traoré.
Dans un communiqué, le Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres ‹‹ condamne fermement toute tentative de prise de pouvoir par la force des armes et appelle tous les acteurs à s’abstenir de toute violence et à rechercher le dialogue ››.
Tout en réaffirmant l’engagement des Nations Unies à accompagner le peuple burkinabè dans ses efforts en faveur d’une paix et d’une stabilité durables, M. Guterres a exprimé son plein soutien aux efforts régionaux en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel dans le pays. ‹‹ Le Burkina Faso a besoin de paix, de stabilité et d’unité pour combattre les groupes terroristes et les réseaux criminels qui opèrent dans certaines parties du pays ››, a rappelé le Secrétaire Général des Nations Unies.
Pour sa part, réagissant sur la situation sociopolitique au Burkina Faso, la CEDEAO a aussi condamné ‹‹ avec la plus grande fermeté, la prise de pouvoir par la force au moment où des progrès ont été réalisés, grâce à la diplomatie et aux efforts de la CEDEAO pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ››.
En outre, l’organisation régionale a exigé de la part des autorités de fait, ‹‹ le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les Autorités de la Transition, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ››.
L’Union Africaine par la voix du Président de la Commission a exprimé ses vives préoccupations concernant la résurgence de changement anticonstitutionnel de gouvernement au Burkina Faso. Aussi, a-t-elle appelé les nouvelles autorités militaires ‹‹ au strict respect des échéances électorales ››, permettant de transférer le pouvoir à un civil démocratiquement élu.
De son côté, l’Union Européenne a dénoncé un coup de force qui vient mettre ‹‹ en danger les efforts engagés depuis plusieurs mois ›› pour la transition.
D’ores et déjà, soucieuse de la paix et la stabilité du Burkina Faso, une délégation est incessamment attendue à Ouagadougou les jours à suivre pour rencontrer le nouvel homme fort du Faso. Cette délégation conduite par la Ministre d’État, Ministre des affaires étrangères de la Guinée Bissau va comprendre le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, Issoufou Mahamadou l’ancien Président du Niger et Médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso. Une prise de contact avec les nouvelles autorités militaires dans l’optique d’une transition réussie au profit du peuple burkinabè.
Koami Agbetiafa