Nigériennes, Nigériens,
Chers compatriotes
Le 07 avril 2011, la prestation de serment du tout nouveau président de la République Issoufou Mahamadou laissait entrevoir une nouvelle ère d’espérance de paix et de quiétude sociale pour notre pays. Deux ans à peine après sa prise de fonction Issoufou Mahamadou a plongé le Niger dans le désenchantement total.
C’est ainsi que :
– au plan social, les inégalités n’ont jamais été si criardes et profondes entre le peuple paupérisé et ses dirigeants que sous le règne prétendument socialiste du régime de Issoufou Mahamadou . Pendant que le peuple se meurt en silence devant le dénuement le plus total, des milliers de milliards de FCFA mobilisés, sont détournés des objectifs de développement et se retrouvent dans les poches des ténors de l’oligarchie politique au pouvoir. Les services sociaux de base : santé, éducation, hydraulique sont en déliquescence avancée et sacrifiés à l’autel du seul prestige du chef de l’État.
– au plan économique, jamais, le Niger n’a connu autant d’opportunités en matière de ressources. Les retombées de l’exploitation du pétrole planifiées et opérationnalisées par les régimes précédents offrent au gouvernement une marge de manœuvre jamais égalée, tandis que l’exploration et la découverte de gigantesques ressources naturelles garantissaient à notre pays une attractivité de la finance internationale. Les promesses de prospérité ne sont pas orientées vers l’intérêt du Niger et de son peuple.
Les ressources nationales sont pillées et vandalisées au profit des investisseurs étrangers, prêts à participer à l’enrichissement du régime du président Issoufou Mahamadou, chez qui le milliard est devenu l’unité de compte en matière de détournement de deniers publics. Même les investissements dans les infrastructures tant claironnés, ne sont que des moyens déguisés d’enrichissement illicite au profit des tenants du pouvoir. L’objectif étant de s’octroyer des rétros commissions à travers un système de surfacturation sans commune mesure. Ce qui explique le surendettement accru de notre pays ainsi que la grande vulnérabilité des finances publiques, hypothéquant ainsi l’avenir des générations futures en violation des articles 148 à 153 de la Constitution ;
– au plan politique et institutionnel, jamais les libertés fondamentales n’ont été si bafouées qu’ aujourd’hui. Le Président Issoufou Mahamadou a juré de respecter et de faire respecter la Constitution que le peuple nigérien s’est librement et souverainement donnée, mais son serment sent le parjure : L’ on ne peut promouvoir les bases de la démocratie et de la République en détruisant leurs fondements que sont le droit à la liberté de penser, d’opinion, d’expression, de conscience et surtout le droit d’aller et venir. Tout comme l’on ne peut promouvoir les bases de la démocratie et de la République en faisant fi des libertés d’association, de réunion et de manifestation.
Ainsi, devant l’échec de la stratégie du Gouvernement d’union nationale, le Président de la République entreprend une campagne de déstabilisation des partis politiques, des associations et organisations de la société civile et un muselage de la presse. La pensée unique devient la règle et toute volonté d’affranchissement est un crime de lèse-majesté. C’est ainsi que :
il ratifie les instruments de promotion de la liberté de presse, en même temps qu’il embastille et bastonne les journalistes !
il chante l’égalité des citoyens et en même temps, il traficote les marchés publics au profit de quelques thuriféraires du régime !
il vide l’administration de cadres compétents par une exclusion sauvage et une politisation outrancière en violation de la Constitution parce que ces cadres ont librement choisi d’être différents !
il clame à tous vents l’indépendance des institutions mais il se réserve le droit de pratiquer l’achat de conscience dans nos assemblées et de vouloir museler le système judiciaire.
il caporalise les attributs de l’Etat et pervertit les institutions de la République ;
il fait signer de multiples protocoles d’accord avec les travailleurs ; protocoles qu’il ne respecte jamais et reste insensible face à la misère et à la détresse de ces travailleurs.
Dans la même logique, pensant avoir enterré l’opposition politique, le Président Issoufou Mahamadou, s’attaque depuis un certain temps, sous le prétexte fallacieux de sécurité, à la société civile, l’un des piliers essentiels de la démocratie. C’est ainsi que son bras armé, à savoir le Ministre de l’Intérieur qui s’est auto octroyé les prérogatives du ministre de la justice en vertu desquelles il pourchasse les opposants et autres mal pensants.
Nigériennes, Nigériens,
Chers compatriotes
Aujourd’hui, l’histoire se répète et elle donne raison aux inquiétudes des Nigériennes et des Nigériens épris de paix, de liberté et de progrès. La réalité est là devant nous, têtue : une crise sécuritaire délibérément attisée de façon irresponsable par les déclarations fanfaronnes d’un Président de la République qui, vit depuis des années, hermétiquement barricadé et outrageusement sécurisée par une garde personnelle ultra armée. Pendant ce temps , les enfants du pays, civils et militaires affamés et meurtris, cibles faciles sont exposés aux attaques de Boko Haram et à ses folies meurtrières.
A l’ évidence la paix, la sécurité, la stabilité sociale et politique du Niger ne constituent pas la préoccupation de ce pouvoir. Pour preuve, les Nigériennes et les Nigériens le vivent au quotidien à travers des provocations dangereuses que le régime et ses hommes commanditent à l’intérieur et à l’extérieur de notre pays. Jamais, la paix, la sécurité intérieure et extérieure, l’unité et la cohésion nationales n’ont été aussi menacées au Niger.
Faut-il rappeler au régime de Issoufou Mahamadou si friand des comparaisons avec les régimes qui l’ont précédé que jamais période n’a été aussi meurtrière que celle de son règne ; que la paix n’a jamais été aussi menacée qu’à son temps ; que la cohésion et l’unité nationales n’ont été mises à si rude épreuve qu’aujourd’hui !
Nombre d’actes posés par ce régime frisent en soi une compromission et une véritable insulte à l’endroit du peuple nigérien. Et nous sommes convaincus que l’histoire jugera et châtiera tous ceux qui, hommes et femmes ont décidé sans vergogne, de vendre leur honneur et leur dignité à vil prix. Par leur reniement de l’éthique politique, ils sacrifient les intérêts du pays sous l’autel d’appétits personnels et égoïstes.
Dans le même ordre , les différents groupes et autres lobbies spécialisés dans les trafics en tous genres, agents locaux de la Mafia Internationale au service du régime ont transformé notre pays en plaque tournante des trafics de drogue et de blanchiment d’argent dans le dessein d’installer et de pérenniser un système dictatorial au détriment de notre souveraineté nationale.
C’est ainsi que dans la perspective de s’octroyer à tout prix un second mandat, le Président Issoufou et son clan ont décidé de régenter et d’instrumentaliser toutes les structures rentrant dans l’organisation du processus électoral. Ce qui explique d’ailleurs entre autres les tentatives d’inféodation du Comité du Fichier Electorale Biométrique (CFEB) et de la Comité Electorale Indépendante (CENI) et ce, par des pratiques de corruptions et d’interprétation tendancieuse des lois de la République.
Nigériennes, Nigériens,
Chers compatriotes
Face à cette situation de déclin national et de régression sociale, nous avons un devoir de résistance citoyenne.
En effet cette gouvernance scandaleuse impose à tous les Nigériens épris de paix, de liberté, de démocratie et soucieux des valeurs de la République, un combat acharné contre l’arrogance du pouvoir d’Etat et le mépris à l’endroit du peuple nigérien. Notre peuple comme il a su le démontrer en d’autres occasions, a le devoir sacré de se dresser comme un seul homme pour défendre la démocratie , le liberté si chèrement acquises .
C’est pourquoi, Nous, signataires de la charte du Front Patriotique et Républicain (FPR) :
1. Réaffirmons notre détermination à combattre ce régime mafieux et à lutter pour la préservation et la défense des valeurs démocratiques et républicaines ainsi que de l’état de droit ;
2. Décidons d’imposer au Président Issoufou Mahamadou et à son gouvernement, l’organisation d’élections inclusives, libres, transparentes, équitables, et ce, sur la base d’un fichier électoral consensuel avec un juge électoral, indépendant, impartial et sincère ;
3. Demandons à tous les militantes et militants des organisations signataires du présent acte de se mobiliser pour les luttes à venir
4. Appelons toutes les organisations politiques, syndicales et de la société civile, soucieuses de la préservation de la République, de l’État de droit et de l’unité nationale à se joindre à nous pour mener le combat qui vaille
C’est de cet engagement au service de la promotion et de la défense de la République et de ses valeurs, que procède l’acte de naissance du Front Patriotique et Républicain (FPR).
Fait à Niamey le 17 août 2015
Vive le FPR,
Vive la République,
Vive le Niger.