Les alliances se font et se défont au gré des humeurs des leaders des partis politiques. Ces alliances sont une constante dont les nigériens sont habitués car c’est d’elles qu’est jalonnée la très courte histoire politique du Niger post-conférence nationale. En effet, depuis que vent de la démocratie ait soufflé sur notre pays, elles n’ont jamais cessé de rythmer les postures politiques des uns et des autres, que ce soit du côté de l’opposition ou du pouvoir.
Concernant les relations entre le président de République et le président de l’Assemblée nationale, à en croire quelques-uns, il y a de l’électricité dans l’air. Mais après vérification par nos soins, il n’en est rien. Cette alliance se porte à merveille. La crise politique prônée par certains oiseaux de mauvaise augure n’est pas pour demain.
Qu’une alliance soit renforcée par l’apport de nouvelles formations politiques qui l’intègrent ou se soit délitée suite au départ de quelques partis politiques vers d’autres horizons considérés par eux de meilleurs, ça ne surprend en rien les nigériens.
Fantasmer sur une prétendue crise entre le PNDS Tarayya et le MNSD Nassara à travers leurs leaders, Mohamed Bazoum, Président de la République, et Seyni Oumarou, Président de l’Assemblée Nationale, c’est perdre son temps et se faire des illusions.
Le Président Bazoum a été porté au pouvoir grâce à une alliance faite de plusieurs formations politiques regroupés au sein de la MRN (Mouvement pour la Renaissance du Niger) et de l’APR (Alliance pour la Paix et la République).
Pour gérer le pouvoir, conduire le Niger sur les sentiers du développement, grâce à cette entente cordiale, chacun dans son rôle, fait de son mieux pour que tout se passe normalement sans anicroches.
Pour sa part, Seyni Oumarou, dès son accession au perchoir de l’Assemblée Nationale, s’est attelé à s’entourer d’un certain nombre de Conseillers aux fins de mieux accomplir sa mission. De proche en proche, les nominations, pour le moins généreuses, aux postes de Conseillers sont allées crescendo et ont culminé à des centaines.
Mêmes des personnalités se trouvant loin dans leurs villages ont été honorées par cette fonction à l’Assemblée Nationale.
Voyant que ces nominations faites par un si proche et presque encombrant allié sont en train d’atteindre des sommets et ne sont pas prêtes de s’arrêter, le Président de la République, conscient du devoir qui est le sien de gérer le pays tout en tenant compte des ressources disponibles, n’a pas hésité de hausser le ton.
Dans l’intérêt bien compris de ses concitoyens, il a attiré l’attention de Seyni Oumarou, Président de l’Assemblée Nationale, des risques que toutes ses nominations peuvent faire encourir au budget de l’auguste institution qu’il dirige.
Les dépassements budgétaires sont, d’ailleurs, un exercice favori au Parlement et il faut bien que ça s’arrête, il y va de l’intérêt du pays et de la crédibilité des parlementaires.
Voilà le topo. Ce n’est pas un débat qu’un allier attire l’attention d’un autre sur ses erreurs afin que celui-ci se ressaisisse.
La sincérité est un vecteur de bonne entente dans les relations entre alliés et Mohamed Bazoum, Président démocratiquement élu de la République du Niger, est connu pour être un homme honnête et sincère dans ses amitiés.
Ce n’est pas parce qu’il ait approché Seyni Oumarou pour lui rappeler certains principes de la gouvernance qu’une crise ait éclaté entre eux. D’ailleurs, il y va des intérêts du pays qu’une orthodoxie politique et financière soit observée par toutes les parties quel que soit leur poids électoral et leur bord. Des sources bien renseignées, il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat.
Souhaiter une crise entre les alliés au pouvoir ne sont que des considérations chimériques issues d’une imagination fertile.
C’est comme chercher des poux sur la tête d’un chauve ou chercher du sang dans le corps d’un criquet. Une tête entièrement chauve ne comporte aucun abri pour le pou tout comme le corps du criquet est exempt de sang.
L’un dans l’autre, les aboiements d’un chien contre une caravane qui passe ne peuvent la freiner ou la dérouter de son chemin.
Bassirou Baki Edir
Niger Inter Hebdo du mardi 25 janvier 2022