Le 30 novembre 2021, la salle ‘’Premières Dames’’ du Palais des Congrès a servi de cadre pour la signature d’un accord bilatéral de travail entre le Niger et la Libye. C’est Dr Ibrahim Boukary, Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, et Mr Ali Aabid Alriridha, Ministre libyen du Travail et de la Réhabilitation, qui ont procédé à la signature de cet accord qui, à terme, servira de cadre légal à travers lequel les deux pays vont, désormais, réglementer et faciliter leurs échanges en matière de main d’œuvre.
Le Niger et la Libye viennent, ainsi, de mettre fin au désordre qui règne dans le secteur de l’emploi des travailleurs migrants.
Après avoir signé les documents de cet accord, le ministre de l’Emploi, du travail et de la protection sociale du Niger a pris la parole pour signifier la portée d’un tel acte de coopération bilatérale entre deux pays africains.
Pour Dr Ibrahim Boukary, le présent accord permettra au Niger et à la Libye de mettre fin aux nombreux problèmes que pose, souvent, la migration clandestine. Il a estimé qu’à travers cet engagement pris par nos deux peuples, le transfert et l’échange de main d’œuvre seront, désormais, règlementés et vont beaucoup profiter au pays d’origine des migrants, au pays qui les accueille et aux travailleurs eux-mêmes.
Selon le Ministre nigérien de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, cet accord procède de la volonté des autorités nigériennes et libyennes à règlementer l’échange de main d’œuvre entre les deux pays qui sont très concernés par le phénomène de la migration clandestine.
Beaucoup de nigériens partent en Libye d’une manière clandestine, selon le Ministre. Il est, donc, évident que la signature du présent accord soit un motif de satisfaction pour le Niger qui perd chaque année plusieurs de ses concitoyens dans le désert saharien.
Dr Ibrahim Boukary a, par ailleurs, laissé entendre que, suivant les termes du présent accord, il est prévu de nombreux avantages aux travailleurs migrants dans le pays d’accueil et dans le pays d’origine. Un comité de suivi sera mis en place, a, enfin, souligné le ministre, pour le rendre effectif.
C’est dans le but de mieux organiser et encadrer la main d’œuvre que représentent les travailleurs migrants et, aussi, combattre la migration clandestine et ses fâcheuses conséquences que la Libye a fait tout ce qui est en son pouvoir pour signer le présent accord, a, pour sa part, expliqué M. Ali Al-Aabid Alriridha, le Ministre libyen de l’Emploi et de la Réhabilitation.
Organiser, donc, le travail des migrants afin de contrecarrer le trafic des êtres humains, tel est le véritable objectif visé par son pays, la Libye, en signant ce document.
Ce pays du septentrion africain a classé, selon ministre, les travailleurs migrants en trois catégories. La première de ces catégories est composée des travailleurs qui migrent vers la Libye pour ensuite continuer vers l’Union Européenne, la seconde concerne ceux qui restent travailler en Libye et la troisième, ceux qui infiltrent les organisations criminelles et deviennent soit des terroristes ou des bandits de grands chemins.
Evidemment, son pays rejette et combat avec fermeté cette troisième catégorie. Généralement, quand les clandestins ayant sombrés dans le banditisme ou le terrorisme se font prendre par les forces de l’ordre, ils sont vite jetés en prison et, à terme, rapatrier dans leur pays d’origine.
D’après M. Ali Al-Aabid Alriridha, le présent accord signé entre son pays et le Niger concerne surtout les migrants de la deuxième catégorie afin de permettre à ceux-ci de gagner un travail décent dans un cadre formel et encadré.
Intervenant à son tour, la cheffe de la délégation de l’Organisation Internationale de Migration (OIM) au Niger a félicité les deux pays pour avoir signé cet accord qui, certainement, va permettre aux migrants de travailler dans de bonnes conditions et de manière formelle. Elle les a encouragés à respecter leurs engagements et les a rassurés de l’accompagnement sans faille de l’OIM pour la mise en œuvre des termes de l’accord.
Il faut souligner que la présente cérémonie de signature de documents portant accord d’échange de travailleurs entre le Niger et la Libye intervient au terme de plusieurs rencontres sur la question dont la première a eu lieu en novembre 2019 à Tunis.
Il faut, enfin, préciser que l’accord dont il est question ici a une durée de trois ans renouvelables.
Bassirou Baki Edir