Discours du PCA de la Maison de la presse à la 8ème Edition de la Journée Nationale de la Liberté de la presse

  • Monsieur le président du Conseil supérieur de la Communication
  • Monsieur le Président de la CNDH
  • Honorables députés nationaux
  • Monsieur le ministre de la communication
  • Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement
  • Mesdames et Messieurs les représentants du Corps diplomatique, des institutions et organisations internationales
  • Mesdames et Messieurs les Responsables des médias,
  • Chers consœurs et confrères
  • Mesdames et Messieurs, à vos titres, grades et qualités

Permettez-moi avant tout propos, de vous inviter à observer une Fatiha à la mémoire de nos confrères disparus et prier pour le repos de leurs âmes.

JE VOUS REMERCIE……..

Mesdames et messieurs, la 8ème Edition de la Journée Nationale de la Liberté de Presse est célébrée cette année encore, avec une grande tristesse dans le milieu de la grande famille de la presse nigérienne,  profondément endeuillée par la disparition de plusieurs de ses membres parmi lesquels Madame Bouli Adamou Idé ; Moussa Hamani ; Zakari Maman ; pour ne citer que ceux-là.

Leur disparition constitue une grande perte pour la corporation qui a pourtant grandement besoin d’eux pour leurs expériences, leur professionnalisme et leurs sagesses qui sont des valeurs hautement importantes pour la profession, à même d’inspirer la nouvelle génération. Que Dieu les accueille dans son paradis éternel. Amen !

Notre pensée va également à l’endroit de nos ainés, les doyens de la presse nigérienne, dont beaucoup sont dans l’incapacité d’être avec nous du fait de maladie. Nous leur souhaitons une meilleure santé et beaucoup de courage dans l’épreuve qu’ils traversent.

Mesdames et messieurs

La Journée Nationale de la Liberté de Presse que nous célébrons aujourd’hui intervient aussi dans un contexte sanitaire très préoccupant, dû à la Pandémie de la COVID-19.

Le Bureau du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse saisit-il cette occasion pour réitérer ses vives félicitations à l’ensemble des médias nigériens de l’audiovisuel comme de la presse écrite et électronique pour leur pleine implication dans les actions de sensibilisation des populations contre cette pandémie. Il les encourage davantage à poursuivre ces efforts.

Cependant, force est de constater que les médias nigériens continuent à souffrir des effets de la Covid-19, cette crise qui a conduit certaines entreprises de presse à dégraisser leur personnel à travers la mise en chômage technique de certains de leurs employés et des licenciements pour d’autres. L’occasion pour nous d’interpeller le Gouvernement par rapport aux engagements qu’il a pris en son temps, pour aider les entreprises de presse, à travers un plan d’appui aux médias en période de Covid-19, que la Maison de la presse a remis en 2020, au Premier ministre Brigi Rafini, lors d’une audience accordée au Bureau du Conseil d’Administration.

Monsieur le ministre de la Communication et des relations avec les Institutions, au nom de l’ensemble des organisations socioprofessionnelles des médias, membres de la Maison de la Presse, le Bureau du Conseil d’Administration réitère à votre Gouvernement, ce pressant appel à accompagner les entreprises de presse à faire face aux effets néfastes de la Covid-19 sur le fonctionnement de nos organes de presse.

Mesdames et Messieurs

La 8ème édition que nous célébrons aujourd’hui est placée sous le thème Contributions des médias dans la promotion de la bonne gouvernance au Niger. La gouvernance fait référence à l’ensemble des processus de gouvernement, aux institutions et aux processus et pratiques en matière de prise de décision et de réglementation concernant les questions d’intérêt commun. La bonne gouvernance ajoute une dimension normative ou une dimension d’évaluation au processus de gouvernement.

Bien qu’il n’existe pas de définition internationalement reconnue de ce qu’on appelle la bonne gouvernance, celle-ci peut couvrir les thèmes suivants : le plein respect des droits de l’homme ; l’état de droit ; la participation effective ; les partenariats multipartites ; le pluralisme politique ; la transparence et l’application du principe de responsabilité dans les procédures et dans les activités des institutions ; l’efficience et l’efficacité du secteur public ; la légitimité ; l’accès à la connaissance, à l’information et à l’éducation ; la disponibilité de moyens d’action politique ; l’équité ; la viabilité ; des attitudes et des valeurs qui favorisent la responsabilité, la solidarité et la tolérance.

En résumé, la bonne gouvernance est liée aux processus et résultats politiques et institutionnels nécessaires pour atteindre les objectifs de développement. La question clé est la suivante : les institutions de gouvernance garantissent-elles de manière efficace le droit à la santé, à un logement convenable, à une alimentation suffisante, à une éducation de qualité, à une justice équitable et à la sécurité de la personne ? C’est derrière cette question que les journalistes et médias nigériens dépensent leurs énergies pour donner à leurs concitoyens les bonnes informations.

Mesdames et Messieurs

L’état de la liberté de la presse demeure encore précaire comme en témoigne le dernier classement  de Reporter sans frontières (RSF) sur la situation de la liberté de la presse au Niger. Dans ce rapport, le Niger, classé en 2011 à la 26ème place, n’a fait que dégringoler d’année en année, pour se retrouver à la 66ème place. Ce rang qu’occupe le Niger est peu flatteur, aussi bien pour le Gouvernement que nous, acteurs des médias. C’est pourquoi, il nous incombe à tous (pouvoirs publics et acteurs des médias) de nous retrouver autour d’une même table et de travailler dans le sens d’asseoir une dynamique favorable au libre exercice de la profession.

Bien que nous nous félicitions du fait qu’aucun journaliste n’est en prison, il n’en demeure pas moins que plusieurs de nos confrères font l’objet des poursuites judiciaires dans le cadre de l’exercice de leur profession.

Les journalistes nigériens ne se revendiquent pas comme étant des « supers citoyens ». Ils exigent plutôt qu’en cas de poursuite judiciaire à leur encontre, que l’ordonnance 2010-035 du 4 juin 2010 portant régime de la liberté de la presse prévale. Tout recours à un autre texte, soit-il la loi sur la cybercriminalité, n’est qu’une forme de prédation de la liberté de la presse.

C’est le lieu pour le Bureau du Conseil d’Administration de la presse de demander au gouvernement, la révision de la loi sur la cybercriminalité qui constitue aujourd’hui une véritable entrave à l’expression de la profession du journalisme au Niger.

Mesdames et messieurs

L’amélioration des conditions de vie et de travail des professionnels des médias reste et demeure une préoccupation pour la faitière des organisations socioprofessionnelles des médias. Raison pour laquelle, du début de processus d’élaboration de la Convention collective à aujourd’hui, la Maison de la presse a joué un rôle central de médiation.

C’est le lieu pour le Bureau du Conseil d’Administration de la Maison de la presse de saluer et encourager l’engagement du Gouvernement, à travers le ministre de la Communication et des relations avec les Institutions, à parvenir à la signature de cette convention qui, nous en sommes convaincus, rétablira le journaliste nigérien dans sa dignité, longtemps bafouée. Avec cette signature, intervenue hier 29 novembre 2021, c’est un palier qui est franchi pour la création des véritables entreprises de presse. C’est le lieu pour moi d’appeler, une fois de plus, les autres acteurs à signer cette convention dans les meilleurs délais, il y va de l’intérêt de tous.

 

Vive le Niger !

Vive la liberté !

Je vous remercie.