Les travaux du Conseil Supérieur de la Magistrature se sont ouverts ce lundi 27 septembre 2021 à Niamey. La cérémonie d’ouverture de cet organe, essentiel pour la carrière des magistrats et le bon fonctionnement du système judiciaire a été présidée par le président de la République, président du Conseil supérieur de la Magistrature.
Dans son discours d’ouverture de la session, le président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Mohamed Bazoum, a rappelé la place de la justice au sein du projet qu’il a proposé aux nigériens durant la campagne électorale. Il s’est dit conscient que le respect du droit, de l’équité et de toutes les valeurs de la démocratie n’est possible que lorsqu’il y a une justice de qualité, efficace, équitable et accessible aux citoyens. « La justice reste aussi le moteur de la promotion de la culture de la transparence et du respect scrupuleux du bien public », a-t-il ajouté.
Renforcer la lutte contre la corruption
La lutte contre la corruption est l’un des défis ayant entrainé la réforme du système judiciaire nigérien ayant conduit à la mise en place, en 2015, du Pôle Judiciaire et des Chambres spécialisées en matière économique et financière. « Malgré la mise en place de cette juridiction spécialisée, dont les compétences s’exercent en même temps que celles d’autres organes dédiés à la lutte contre ce phénomène, nos concitoyens estiment que l’Etat ne fait pas assez pour combattre cette hydre », a déploré le président de la République.
Il a reconnu qu’il ne suffit pas seulement de disposer de textes et des juridictions les plus pertinent et modernes. Il faudrait, estime-t-Il, que des ressources « humaines en quantité suffisante et de qualité surtout leur soient dédiées » et qu’un « cadre sécurisé pour l’évolution de la carrière du magistrat et des conditions de vie à la hauteur des exigences des fonctions assumées soit mis en place ».
Pour ce faire, il a réitéré son engagement à poursuivre « fermement les efforts de formation des magistrats afin d’améliorer significativement du ratio populations/magistrats du Niger qui est de l’ordre de 49.000 habitants pour 1 magistrat, avec 449 magistrats en activité. Loin donc du standard défini par les Nations Unies, qui est de 1 magistrat pour 10.000 habitants.
Par cet engagement, le président de la République veut aussi obtenir une meilleure adéquation magistrats-greffiers « pour permettre à notre justice de gagner en efficacité et en célérité », a-t-il expliqué.
Rehaussement du budget du Ministère de la justice
L’une des décisions prises pour faire face à tous ces défis, reste le rehaussement du Ministère de la Justice. « (…) Pour le budget de l’année 2022, j’ai décidé de rehausser très significativement le budget du Ministère de la Justice, conformément à l’engagement que j’ai pris devant les représentants des magistrats du SAMAN (…) », a-t-il annoncé.
Ainsi, de 13,02 Milliards en 2021, le budget du Ministère de la Justice va passer à 19,24 Milliards en 2022, soit une hausse de 47,7% entre les deux années. « En valeur absolue, cela fait une augmentation de 6,22 Milliards », a expliqué le premier magistrat.
Le président de la République a par ailleurs renouvelé sa volonté de veiller à ce que « la Programmation Pluriannuelle des Dépenses du secteur de la Justice reflète cette ambition que j’ai de rapprocher la justice du justifiable et de fournir à nos concitoyens un service de justice de qualité ».
Traité rigoureusement les fautes disciplinaires du corps judiciaire
Toutefois, le président de la République veillera à ce que « les manquements, les fautes disciplinaires et autres atteintes à la probité des membres du corps judicaire soient traités, de façon vigoureuse, sans équivoque, conformément au statut de chaque catégorie », a-t-il prévenu.
« La justice ne saurait être ce régulateur vers lequel accourent les citoyens lorsqu’elle-même est minée de l’intérieur par des pratiques corruptives et autres actes qui exhortent au déni de justice », souligne-t-il.
Pour autant, les nominations et affectations auxquelles la session du Conseil Supérieur de la Magistrature sera consacrée, « se feront conformément au respect strict de la hiérarchie entre les différents grades, faisant ainsi, droit à une revendication qui m’a été soumise par le SAMAN », a conclu le président de la République, Mohamed Bazoum.
Almoustapha Aboubacar