Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement ( REMAPSEN-Niger) a organisé ce mardi 23 mars, à l’intention des hommes et femmes des médias, un forum national sur l’imprégnation des professionnels des médias sur les questions des droits en matière de la santé de la reproduction. Le thème de cette rencontre est ‹‹ problématique de l’avortement sur la santé de la reproduction ››.
Un forum qui regroupe des journalistes de la presse écrite, en ligne et audiovisuels, des spécialistes de la santé reproductive, des membres de la société civile et des ministères engagés sur la thématique des DSSR (Droits en Matière de Santé Sexuelle et Reproductive) au Niger. Un rendez-vous pédagogique pour permettre non seulement aux participants d’appréhender les questions des DSSR, mais surtout de renforcer les capacités des journalistes, lesquels sont les vecteurs d’information. Dans son discours d’ouverture, Monsieur Ali Seydou, Inspecteur Général des services au ministère de la Communication, a fait savoir que dans le contexte nigérien ‹‹ le taux de prévalence contraceptif est de 20,1% en 2020 et les avortements clandestins, responsables de 10% des mortalités maternelles ››. Des données qui selon M. Ali Seydou, interpellent à plus d’un titre sur des mesures à prendre pour protéger les droits reproductifs des femmes. L’ un des objectifs dudit forum est d’agir ensemble, dans le sens de la réduction de la mortalité maternelle et la mordibité.
Et à Madame Fatouma Ide, la Coordinatrice du REMAPSEN au Niger d’ajouter que l’objectif de l’assise est surtout de ‹‹ créer une interaction avec les autres organisations de la société civile et les pouvoirs publics, afin de permettre aux journalistes d’appréhender les questions des droits en matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR) ››.
Au programme, trois communications présentées par des personnalités ressources en la matière. Des communications très édifiantes à l’endroit des hommes et femmes des médias présents au forum.
La première communication que les journalistes ont suivie, est présentée par Dr Mahamadou Garba. Celle-ci porte sur ‹‹ la prise en charge des risques liés aux avortements. Dr Garba qui est un spécialiste de la gynécologie obstétrique, a essayé d’exposer les préjugés liés à l’avortement dans notre pays. Des préjugés devant lesquels le spécialiste de la santé reproductive se trouve impuissant, dans bien des cas d’option à l’avortement. Cheick Oumarou Bachir en ce qui le concerne, a fait la deuxième communication sur ‹‹ Religion et avortement : ce que disent les textes en Islam ››. Là avec des références coraniques à l’appui, il a expliqué les deux courants qui se dégagent au sein des érudits de l’Islam sur la question de l’avortement. Au moment où un groupe d’érudits se basant sur le Coran, s’est carrément opposé à l’avortement, l’autre groupe trouve qu’on peut l’autoriser lorsque la vie de la mère ou de l’enfant est en danger.
La dernière communication a porté sur ‹‹ traitement des sujets sensibles dans les médias au Niger : cas de l’avortement ›› et présenté par l’ancien ministre de la santé M. Harouna Niandou.
Parlant de la thématique de l’avortement, tous reconnaissent le caractère sensible du sujet. En effet la question de l’avortement a souvent été un sujet tabou que l’on n’aime pas évoquer dans nos sociétés. C’est pourquoi le ministre Niandou a invité les professionnels des médias à faire la part des choses dans le traitement du sujet de l’avortement dans la société nigérienne, sous quel angle que ce soit.
Les travaux du forum ont clôturé sur des recommandations à l’endroit du REMAPSEN-NIGER, du partenaire financier IPAS, des autorités publiques et bien entendu à l’endroit des hommes et femmes des médias, sur la problématique de l’avortement.
En rappel, REMAPSEN est une organisation regroupant des médias dans 22 pays d’Afrique de l’ouest, du centre et Madagascar. Il a vu le jour en juin 2020.
Koami Agbetiafa