De toutes les visites de proximité avec les militants de base entreprises par Mohamed Bazoum, Président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya) dans plusieurs régions du Niger, celle qu’il a conduite dans l’Ader a été des plus mémorables. Les populations étaient sorties nombreuses, abandonnant leurs occupations quotidiennes, pour lui accorder un accueil digne des grands jours. Comme partout ailleurs pendant les étapes précédentes, des fanions aux couleurs du parti battus par les vents et les pluies, des slogans en son honneur scandés avec enchantement, des liesses, des cortèges interminables des jeunes motards excités, des bruits de tamtams et de la musique des groupes de chant, etc., ont été l’atmosphère réelle dans laquelle le leader du parti rose a pris des bains de foule et a animé des meetings.
Dans toutes les localités visitées, ce fut une véritable marée humaine qui a déferlé pour l’accueillir. La démonstration de force était telle qu’elle a suscité une vraie jalousie dans le cœur de certains opérateurs politiques qui n’ont pas manqué de lui lancer des piques acérées.
A toutes les étapes de son périple dans la région de Tahoua, fief traditionnel du PNDS Tarayya, Mohamed Bazoum s’est félicité de constater que les populations apprécient le travail accompli par le Président Issoufou. Beaucoup a été fait dans le cadre des promesses présidentielles, il n’en demeure pas moins que des besoins restent énormes, surtout dans un pays où les priorités sont vraiment nombreuses.
« Le voyage que nous sommes en train d’effectuer répond à une habitude profondément ancrée dans la conduite des affaires de notre parti. Il s’agit des visites de proximité que nous entreprenons régulièrement pour rencontrer nos militants et sympathisants partout où ils se trouvent afin d’examiner la situation dans laquelle ils se trouvent, quelles sont leurs préoccupations, analyser ce qui, des promesses que nous leur avions faites, a été réalisé et ce qui ne l’a pas été afin de prévoir des solutions. C’est aussi l’occasion pour nous de traiter des questions importantes qui peuvent toucher l’état dans lequel se trouve notre pays », a souligné Mohamed Bazoum pendant le meeting qu’il a animé à Madaoua.
Il a, ensuite, expliqué à la marée humaine qui se bouscule que « tout ne peut être fait en un seul mandat ou deux, il est important de bien analyser ce que nous avons accompli toutes ces années pendant lesquelles le Président Issoufou est au commande de l’Etat afin de prévoir ce qui doit être fait à l’avenir».
Il n’a pas manqué de préciser que « Madaoua est une grande ville, un carrefour où beaucoup de monde passe et repasse. Chaque leader de parti politique peut, alors, souhaiter y posséder des représentants. Par contre, quiconque ne peut entreprendre de voyager à Wourno et revenir comme nous l’avons fait. Ce n’est pas n’importe quel leader de parti politique qui peut aller à Garhanga tout comme ce n’est pas n’importe quel leader de parti politique qui peut se rendre à Ibohamane, Goaram, Affala et toutes les autres localités importantes que nous avons visitées qui sont dans des zones rocailleuses et difficiles d’accès ».
De nombreuses localités de la région de Tahoua sont, en effet, difficiles d’accès à cause du manque de route. Il n’est pas aisé de s’y rendre sans faire preuve de témérité. C’est une véritable prouesse qui a été accomplie par le leader du PNDS Tarayya en se rendant dans ces localités contrairement à tous ces hommes politiques qui restent à vociférer dans leurs zones de confort à Niamey ou qui ne connaissent que les grandes villes où passent des routes très bien asphaltées.
Le Président Mohamed Bazoum a entretenu les populations de Madaoua sur plusieurs questions importantes.il s’est, ainsi, appesanti sur les routes qui ont été construites dans la région de Tahoua par le Président Issoufou comme celle-là qui va de Madaoua jusqu’à Tamaské en passant par Bouza et Keita.
Il a évoqué, ensuite, la question de l’insécurité, et pour cause ! Lorsqu’il s’est rendu à Bangui, une commune rurale de Madaoua, « plus de 30 000 réfugiés y étaient entassés à cause de l’insécurité qui sévit au nord Nigéria, à nos frontières. Cette insécurité s’en va grandissante à cause du trafic de drogues et d’armes, des enlèvements de personnes avec demande de rançon et des atrocités de toutes sortes. Heureusement, à la date actuelle, aucun nigérien vivant à côté de la frontière nigériane n’a été contraint de quitter son domicile pour se réfugier ailleurs. Nous avons expliqué à nos militants de Bangui que pendant toute sa gestion à la tête de l’Etat, le Président Issoufou a accordé l’importance qu’il faut à la question sécuritaire », a-t-il souligné.
Il faut préciser que, sur le plan sécuritaire, nos Forces de Défenses et de Sécurité ont été dotées de moyens conséquents et ont été déployées en nombre suffisant le long de notre frontière avec le Nigéria afin de répondre adéquatement à la menace que font pesée des bandits et des terroristes.
Le combat contre le terrorisme a, d’ailleurs, conduit les autorités de la 7ème République a consentir des efforts énormes afin d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens dans les régions frontalières avec le Nigéria (Tahoua, Maradi et surtout Diffa où sévit la nébuleuse Boko Haram) et au nord-ouest du pays au niveau des frontières avec le Mali et le Burkina Faso.
Autre sujet sur lequel s’est prononcé le Président Mohamed Bazoum lors de son meeting à Madaoua a été la question de l’enrôlement sur le Fichier National Biométrique. Sur ce plan, il ressort que personne n’a été empêchée de se faire enrôler et dans la commission administrative aucun parti politique n’a été écarté quelque soit le bord auquel il appartient.
La population de Madaoua venue nombreuse au meeting en a même témoigner. Mohamed Bazoum a rassuré les militants et sympathisants de son parti que « bientôt les cartes d’électeur biométriques vont être acheminées dans toutes les localités et ceux qui se sont enrôlés, auront chacun la leur, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Nul ne va voter plus d’une fois. Par le passé, une personne peut voter au nom d’une autre qui, peut-être, ne figure même pas sur la liste électorale. Il arrive aussi de faire enregistrer sur la liste électorale quelqu’un qui n’est pas là et le jour des élections, il passe pour voter. Ce genre de pratique est désormais révolue ».
Il faut souligner que grâce au fichier biométrique, dorénavant, c’est une personne une voix. Ne voteront que ceux qui détiennent leur carte d’électeur biométrique. Selon le Président du PNDS Tarayya, il n’y aura plus de possibilité de manipulation des votes et les scrutins se tiendront en toute transparence.
« Malheureusement, les opposants tapis à Niamey, sans connaître ce qui se passe à l’intérieur du pays, racontent que les prochaines élections seront entachées d’irrégularités. Ils ont, d’ailleurs posé des conditions pour en prendre part. Comme par exemple la dissolution de la CENI. Ce qu’ils oublient, dans la plupart des pays, ce sont les autorités qui nomment les membres de la commission chargée des élections. Pourtant, ici, au Niger, par consensus entre tous les partis politiques de la place, nous nous sommes entendus que ne peuvent être nommés à la présidence et à la vice-présidence de la CENI que des personnes qui ont déposé des dossiers de candidatures à ces deux postes et qui répondent aux critères définis davance, sans bord politique déterminé », a-t-il expliqué.
Mohamed Bazoum a profité de cette occasion pour évoquer l’expérience en matière électorale du Président actuel de la CENI. A plusieurs reprises, celui-ci a été à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante sans que le PNDS ne l’ait contesté. Pourtant, à son époque, c’était les partis de l’opposition actuelle qui remportaient les élections. Le PNDS est venu au pouvoir suite à des élections organisées par une CENI dirigée par des personnes autres que les dirigeants actuels.
Tout le processus ayant conduit à la nomination de chaque membre de la Commission a été détaillé par le Président du parti rose.
Le dilatoire étant une arme à laquelle fait à recours à chaque fois l’opposition nigérienne depuis l’arrivée du Président Issoufou au pouvoir, celle-ci refuse de prendre part aux travaux de ladite Commission.
Des partis non-affiliés, connus pourtant lui être très proches, y ont leurs représentants. Il apparait, donc, que le nombre des membres de la CENI qui sont issus de l’opposition sont plus nombreux que ceux de la majorité au pouvoir.
Par ailleurs, l’opposition nigérienne, on s’en souvient, a exigé que les élections locales soient organisées avant les présidentielles. A ce sujet, Mohamed Bazoum n’a pas manque de marteler que « cela ne nous dérange en aucune façon que les élections locales viennent avant les présidentielles. Nous sommes d’accord que cela soit ainsi. D’ailleurs, c’est ce qui va se passer. Les élections locales auront lieu avant les présidentielles ».
La Cour Constitutionnelle constitue une autre institution dont la dissolution a été réclamée par l’opposition nigérienne. Par rapport à cette question, le Président du PNDS Tarayya a expliqué comment les membres de ladite Cour sont nommés un peu partout dans le monde.
« Au Niger, un des membres est nommé par le Président de la République, un autre est désigné par le Président de l’Assemblée Nationale, le syndicat des magistrats nomme deux personnes. Tout le monde connait l’intransigeance de celui-ci vis-à-vis du pouvoir. Les avocats ont, eux aussi, droit à un représentant. Ils l’ont élu et l’ont envoyé à la Cour. Les enseignants chercheurs juristes ont, pour leur part, choisi une personne issue de leur rang et l’ont élu comme membre. La société civile a eu droit à un membre. Ce qui fait 7 personnes », a-t-il expliqué.
Cela n’empêche pas moins à l’opposition de souhaiter la dissolution de la Cour Constitutionnelle, faisant fit de la Constitution de notre pays qui en a dicté la composition.
« Ce qu’elle veut n’est autre que le viol de la Constitution que le peuple nigérien s’est librement donnée. Au Mali, au Sénégal, en France et, d’ailleurs, partout dans le monde, c’est le Gouvernement qui désigne les membres de la Cour Constitutionnelle. C’est seulement au Niger que ce n’est pas le cas » a martelé le Président Bazoum.
D’ailleurs, il s’interroge : « les membres de la Cour ont été nommés sans que nous les connaissions. Ce sont des organisations et institutions indépendantes les unes des autres qui ont désigné ses membres. Si elle est dissoute, qui alors va-t-on nommer ? »
Enfin, il a proposé aux opposants nigériens de s’apprêter au combat qui, évidemment, va se jouer dans les urnes. « Les élections s’approchent inexorablement. Il n’y a pas d’autres issues. Il n’y a plus qu’à sortir comme nous le faisons, aller dans les villes, villages et hameaux profonds, rencontrer les populations locales, connaître leurs préoccupations et leur faire des promesses qui siéent. Il ne s’agit plus de rester à Niamey, passer son temps à faire des déclarations insensées au quotidien. Loin de Niamey, leurs militants et sympathisants savent, pourtant, que les élections se tiendront en toute transparence, sans irrégularités et de façons inclusives», a-t-il précisé.
Ce qui est clair, le véritable péché originel de l’opposition nigérienne est celui de compter sur une alternance non démocratique qui pourrait s’obtenir par des manifestations de rue, des déclarations intempestives et le boycott de toutes les institutions dans lesquelles elle a droit de siéger. Ce qui est plus déroutant, dans le même temps celle-ci incite ses militants et sympathisants à se faire enrôler dans le Fichier National Biométrique.
Absente qu’elle est sur le terrain, elle s’est depuis longtemps isolée de ses militants de l’intérieur du pays. D’où, au parti rose, la confiance en un coup K.O grandit chaque jour davantage.
Bassirou Baki Edir