Deux réseaux de trafic international de « drogue à haut risque » ont été interpellés par l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS). Ils ont été présentés à la presse le mercredi 8 juillet en présence du Procureur de la République, de ses proches collaborateurs et de plusieurs agents de l’OCRTIS.
Composé de neuf individus, dont une fille et un mineur, tous de nationalité étrangère, le premier groupe a été interpellé dans la nuit du 04 juillet aux quartiers Balafon et Aéroport de Niamey pour trafic international de cocaïne, d’héroïne et de crack, qui est un dérivé de la Cocaïne.
Au total, 115 grammes d’héroïne, 48 grammes de cocaïne, 50 grammes de crack, 270 grammes de sodium, une balance, une pipe à consommation de crack, un véhicule, des actes de session, des chéquiers et plusieurs documents divers ont été saisis au cours des perquisitions.
Le démantèlement de ce réseau porte à trois le nombre de laboratoires clandestins de fabrication de crack démantelés par l’OCRTIS dans la Ville de Niamey depuis 2018.
Le second groupe est composé de sept individus de nationalité nigérienne. Ils ont été interpellés à Zinder et Niamey pour trafic international de méthamphétamine le 03 juillet 2020 avec 1kg375 de ce produit. La drogue a été conditionnée dans des paquets de lait « pour échapper au contrôle sécuritaire durant son transport à Zinder », a expliqué le Commentaire Principal de Police, Mountari Abou, porte-parole de la Police.
« On estime la valeur marchande de la drogue saisie sur ce réseau à plus de 91 millions de FCFA, soit un peu moins de 139 000 Euros à l’achat », a-t-il ajouté, soulignant que ce prix pourrait être quadruplé si le produit est revendu en dehors du Niger, notamment au Maghreb ou en Europe.
Deux véhicules ont également été saisis par l’OCRTRIS sur ce groupe.
Une nouvelle catégorie de consommateurs de drogues
La particularité des deux groupes interpellés réside d’abord dans la nouvelle catégorie de drogues « jusque-là inconnue au Niger », a expliqué le Procureur de la République, Laouali Tsayabou, qui a tenu à faire le déplacement « pour encourager l’OCRTRIS» et leur apporter toutut le soutien du Parquet « parce que la lutte contre la drogue impacte obligatoirement sur la lutte contre tous les crimes », a-t-il expliqué.
La seconde particularité réside ensuite dans l’âge des consommateurs. « Le profil des consommateurs n’est pas celui qu’on connait », a dit le Procureur. Il est en effet à noter une implication de plus en plus accrue dans les trafics, des jeunes personnes qui jouent des rôles majeurs dans les transactions illicites vers les pays européens. « Des enfants pour lesquels les parents ont investi des millions pour leur éducation se retrouvent consommateurs de drogues au lieu des diplômes. C’est une catastrophe que notre pays encoure », a déploré le Procureur Laouali Tsayabou qui a tenu à lancer un appel aux populations. « Nous appelons la population à collaborer avec l’OCRTIS et dénoncer tous les comportements complices », a-t-il conclu.
Sani Aboubacar